Que pensez-vous des fang, comme époux/épouses?

Ekiéé, â Mbap'Owono, toi aussi, tu es chauvin hein!

Que c'est dur de reprendre les débats après une si longue absence. J'ai une question à poser (je n'ai pas encore parcouru tous les échanges, je sollicite votre indulgence si une réponse a déjà été donnée), pourquoi la femme dans un ménage fang se sent-elle plus en sécurité vis-à-vis des agressions externes que celle qui est mariée à un non fang ? J'ai dans mon entourage 3 soeurs, dont l'une est mariée à un fang, une autre à un frère bilop, et la dernière à un européen, les 2 dernières et leurs époux ont l'habitude de "se cacher" derrière le couple fang à chaque fois qu'ils ont des pbs avec les autres, et la première a l'habitude de dire à ses soeurs que personne n'oserait l'agresser, même pas un autre fang.

MBAZO'O a écrit:

Que c'est dur de reprendre les débats après une si longue absence. J'ai une question à poser (je n'ai pas encore parcouru tous les échanges, je sollicite votre indulgence si une réponse a déjà été donnée), pourquoi la femme dans un ménage fang se sent-elle plus en sécurité vis-à-vis des agressions externes que celle qui est mariée à un non fang ? J'ai dans mon entourage 3 soeurs, dont l'une est mariée à un fang, une autre à un frère bilop, et la dernière à un européen, les 2 dernières et leurs époux ont l'habitude de "se cacher" derrière le couple fang à chaque fois qu'ils ont des pbs avec les autres, et la première a l'habitude de dire à ses soeurs que personne n'oserait l'agresser, même pas un autre fang.

Mbolani!
Heureux de t'accueillir après cette longue absence!
En attendant que d'autres interviennent, je trouverais la réponse dans la compréhension fang du sens des responsabilités. Le fang qui se marie sait que désormais, il fait corps avec son conjoint. Dans les joies et les peines. Et comme il revient à l'homme de protéger sa maison, et quoi qu'on ait dit à ce sujet, je trouve que l'homme fang "assure". Et rassure!
Sans oublier les deux lois inscrites dans notre sang: l'"obangam", et l'"ébäng"!

Te w'avoane ne na le fang est le descendant de guerriers redoutables. Par conséquent, il est fort physiquement et moralement et inspire le respect pour ne pas dire la peur. Qui peut oser le défier ou l'affronter? Teghe è moooot!

Que faut-il encore dire après ces réponses pertinentes données par Miéhdza et Abomo ngono... Akiba a MBAZOO pour ce témoignage

deux autres questions : pourquoi la femme fang n'a-telle pas peur de son mari malgré les brimades qu'elle subit ? Et pourquoi a-t-elle tendance à vouloir porter la culotte dans un mariage mixte (bilop ou autre étranger) ?

correction : n'a-t-elle pas peur de son mari ?

J'ai la réponse: c'est parce ke c'est une rebelle née! une forte tête!

par contre ä miéhdzâ pourras-tu m'expliker ce ke c'est ke l'ébang?

mekang äko'oyö

MBAZO'O a écrit:

deux autres questions : pourquoi la femme fang n'a-t-elle pas peur de son mari malgré les brimades qu'elle subit ? Et pourquoi a-t-elle tendance à vouloir porter la culotte dans un mariage mixte (bilop ou autre étranger) ?

En plus de ce que vient de dire Adzidzon, et qui est vrai, j'ajouterais que l'environnement social joue un grand rôle dans ce comportement. Chez les autres, les parents s'ingèrent difficilement dans la vie du couple. Ce qui laisse assez de latitude à celui qui aspire à la dictature... Et la femme fang y aspire plus que les autres. A mon avis quoi!

adzidzon a écrit:

par contre ä miéhdzâ pourras-tu m'expliker ce ke c'est ke l'ébang?

Le sens tournerait autour des termes suivants:
teigneux, belliqueux, réactif... "Qui s'y frotte, s'y pique", quoi!

ok,
c'est bien reçu, miéhdzâ. ébäng est donc plus suggestif ke mkpwala?
ngä?

adzidzon a écrit:

ok,
c'est bien reçu, miéhdzâ. ébäng est donc plus suggestif ke mkpwala?
ngä?

Encore que!
En ntoumou, mkpwala traduit un comportement un brin provocateur et quelque peu dérangeant.
Ebang au contraire exclut la provocation et les atteintes à l'intégrité. Cela qualifie q/q1 dont on puisse dire: "il ne provoque pas. Mais il ne laisse aucune provocation sans replique. Et il est jaloux de son intégrité, et des celle des siens. Faut donc pas les provoquer".
Voilà!

akiba miehdzâ, bien reçu et bien compris. akiba.

Je croyais que la femme fang était comparable à l'aliment préféré de nos frères Batékés : le "Nkoumou", plus on le fait bouillir, plus il devient dur. En un mot, c'est votre dictature qui fait de nous des rebelles.

MBAZO'O a écrit:

Je croyais que la femme fang était comparable à l'aliment préféré de nos frères Batékés : le "Nkoumou", plus on le fait bouillir, plus il devient dur. En un mot, c'est votre dictature qui fait de nous des rebelles.

Bia tobe na bia wone miè, miè mina vèna a bo élang. a ka ! en tout cas, j'avoue que la femme fang, en ce sens, est devenu très flexible à ce genre de situation.

MBAZO'O a écrit:

Je croyais que la femme fang était comparable à l'aliment préféré de nos frères Batékés : le "Nkoumou", plus on le fait bouillir, plus il devient dur. En un mot, c'est votre dictature qui fait de nous des rebelles.

Suis enclin à approuver ce que dit Mbazo'o.
A croire que nos comportements au sein de nos foyers résultent d'un processus d'immunisation face à ceux de nos conjoints.
Et nous tomberions alors dans ce cercle vicieux: Le mâle fang connait la propension de la femme fang à vouloir prendre le dessus; alors, il prend... les devants. De même, la femme fang, instruite du penchant macho de son homme, développe les caractères réactifs appropriés.
Je peux me tromper. Mi mia yén ya?
Akiba.

Vous avez certainement entendu cette anecdote:
Zuè avait autorité sur sa femme Ada. Comme la plupart des fang. Et souvent, la situation dégénérait: Zuè... corrigeait sa femme! Comme tout bon fang... Enfin, c'est ce que tout le village croyait. A entendre les cris, les pleurs, les appels aux secours et autres hurlements que poussait Ada. Cependant, les villageois avaient remarqué quelque d'assez étrange: Quand finissait le tapage, et que Zuè et sa femme sortaient de la chambre dans laquelle ils s'enfermaient toujours pour leurs bagarres, Zuè avait toujours, soit des bosses, soit de graves blessures. Une fois même, il eut un bras cassé. Mais Ada ne présentait souvent rien d'autre que quelques déchurures d'habits. Ou plutôt si! Une fois, des traces de morsures de dents! La chose intriga à tel point les habitants du village, qu'ils décidèrent d'y voir plus clair. Ils commirent donc un neveu de Zuè, dont la chambre était attenante à celle du couple, afin qu'il pratiquât un trou dans le mur, pour voir et rapporter ce qui se passait réellement. Ce que fit le jeune homme. Quand il vint relater ce qu'il avait vu, personne, absolument personne ne voulut le croire. Et l'intérêt grandissant, la curiosité tenaillant, tout un groupe attendit l'occasion suivante, pour se précipiter dans la maison de Zuè, et, pretextant vouloir porter secours à Ada qui hurlait "qu'on va la tuer", ils fracassèrent la porte et pénétrèrent dans la chambre. Où une scène surréaliste s'offrit à leurs yeux écarquillés: Ada, a califourchon sur le pauvre Zuè étendu sur le dos. Le rouant de coups d'une main, et lui serrant le cou de l'autre. Et tout ça, en continuant à crier que c'est elle qu'on tue!
Et que pensez vous que firent les villageois?

Moi je vous raconte une histoire vraie : un de mes oncles, très provocateur se faisait corriger copieusement par sa femme, ce qui ne l'empêchait pas de ne rater aucune occasion pour l'abreuver d'insultes. Ses frères avaient pris l'habitude de renter dans leur chambre, dans le noir, pour dégager sa femme pourqu'il ne soit pas très amoché le lendemain, exactement comme Zué. Une nuit, au cours d'une de ces éternelles bagarres, un de ses frères, en faisant "l'obagam", s'acharna coups de pieds, coups de poingts sur la personne qui au-dessus de l'autre avec la conviction que c'était sa belle-soeur. Quelle ne fut sa surprise en entendant son frère lui crier " Non ! arrête c'est qui moi ai eu le dessus aujourd'hui" Inutile que le lendemain, mon était plus amoché que d'habitude.

Quoi!!??
Eh bien! Quand les vieux du village m'expliquaient à quoi servait autrefois un arbre appelé "éngokôme", je trouvais ce traitements trop... inapproprié! Même pour les frappeuses de maris.
En vérité, personne ne doit "bastiller" personne. Mais comment faire pour que tout le monde soit d'accord là dessus

sujet très interressant. Pour ma part, aucune ethnie,ni aucune race au monde n'est faite que de maris idéaux et d'épouses idéales. On y trouve de bons et mauvais maris, de bonnes et mauvaises épouses. Tout dépend de l'éducation reçue par ses parents et leur comportement l'un envers l'autre devant leurs enfants.
Chacun a un rôle dans un foyer conjugale. Mais certains hommes ne laissent pas leur(s) femme (s) occuper leur place parce qu'ils considèrent qu'elles prennent la leur et se sentent dominés dans leur tête. Je ne nie pas non plus que certaines femmes naissent avec un esprit trop dominant.



 Miehdzâ dis moi a quoi servait l'engokôm autrefois.

IL faut quand même le dire. La femme fang possède des qualités qui font d'elle une vraie femme. Donc, la meilleure ( sans vouloir faire l'obangam). Je crois que c'est mon frère Mbap'Owono qui l'a dit, les autres ne font que copier.
Quand une fang rencontre un bilop qui la laisse occuper sa place voire même les deux, comment voulez-vous qu'elle abandonne ce poste de maitresse et maître du foyer? comment voulez-vous que ce bilop s'interresse à sa soeur qui ne lui a jamais apporté ce que la fang lui offre?

conclusion:
un mariage entre une fang et un bilop est avantageux du côté de l'homme que la femme. Tandis qu'un fang marié à une bilop reste toujours célibataire. A vous les hommes fang de cesser votre dictature envers les femmes, nous cesserons de notre côté d'être des rébelles.

Mbolo â Akama. Bon retour parmi nous.
Sincèrement, ta conclusion exprime une réalité. Et cela s'explique: L'homme fang ne s'accommode pas du déracinement. Il est au contraire très attaché à ses racines que sont: son village, sa communauté, ses traditions...
La femme fang par contre, est plus prédisposée à "quitter sa souche". Au final, des épouses non fang, seules celles qui aident leurs maris à conserver et entretenir leurs racines réussissent leurs unions. Et y'en a de plus en plus.

Melo'o me bèèèèèè! Je suis toute ouïe, â miéhdzâ.

 akam, a mane nna, me ne mintag ne o bare ye so. Nde bika'a bine vé?

Mbolo.
Nous n'avons certes pas de statistiques à produire, mais il me semble bien les couples fang/non-fang réussissent SOUVENT à se maintenir. Surtout quand c'est l'homme qui est fang. Cela s'explique par le devoir de rectitude que ressent le fang vis à vis de ses hôtes. Je voyais mon oncle prendre INCONDITIONNELLEMENT le parti d'une tante par alliance d'origine kota (non fang). Chaque fois qu'elle avait un différents avec son époux (un de mes oncles). Tout simplement parceque, selon le fang, "si t'as personne pour te protéger, alors tout le monde DOIT te protéger". Et je trouve cela fantastique. Tout ceux qui sont venus d'ailleurs, s'installer au milieux des fang s'en sont aperçus.