C'est quoi être fang au XXIème siècle?

C'est bien dit ah méhdzâ

En réalité, la Providence fait bien les choses. Je crois que l'espace que nous occupons présentement est une étape d'un long processus d'évolution. Nous devons donc nous féliciter des rapports que nous entrtenons avec ceux qui nous entourent. (Bami, Bassa, Foulbé, Boubi, Kota, Miènè...) Tous ces contacts nous enrichissent mutuellement. L'important, c'est cet éveil constant qui doit nous éviter de perdre nos valeurs ancestrales.

Mbolo,

Ok médzhâ, abora.
j'ai fait exprès de reformuler ta kestion. parce ke j'ai voulu introduire les réalités actuelles. c à d, savoir si nos coutumes du passé tenaient encore la route de nos jours.

A++

Mbolo.
En plus de ce que nous avons tous dit, et qui est vrai, j'aimerais mettre l'accent sur le comportement. Je crois que le fang d'antan avait des comportements qui le distinguaient des autres. Ces comportements découlaient tout naturellement du respect qu'il avait de certaines valeurs. Ainsi:
- Le fang est hospitalier
- a le sens des responsabilités
- a le goût de l'effort.
- ne dédaigne pas l'émulation et la concurrence
- La femme fang érige la fidélité au rang de valeur cardinale.
- considère la cuisine comme une seconde nature. Et de ce fait, cherchera toujours à avoir quelque chose à préparer à portée de main...

Mbolo,
Je voudrais rebondir sur le sens de l'hospitalité et la spontanéité chez les fang. Je me souviens qu'auparavant au village, lorsqu'on arrivait dans une famille, à n'importe quelle heure, on était toujours accueilli avec un bon plat (mon père dit toujours "un vigoureux plat"). Tenez-vous bien, si vous étiez un VIP, alors on n'hésitait pas à attraper le plus gros coq de la basse cour pour le cuisiner sur le champ.
Aujourd'hui, cette pratique est malheureusement en perte de vitesse et la tendance est plutôt à la bière...qui n'a certainement pas la même valeur culturelle.

Mbolo.
Rebond pour rebond, je trouve intéressant de mentionner la manière pour les fang d'avant, d'exercer l'hospitalité. La corruption de nos moeurs est plus grave que nous ne l'admettons. Parlons de boire. De fumer. De priser.
Nous savons que tout cela était inconnu pour le fang des années 1800.
Alors, comment montrait-on à notre hôte qu'il était le bienvenu?

mbolo
je crois que pour ce qui est de l'hospitalité, nous devons laisser les historiens nous dire comment elle se manifestait à l'époque. je crois pour ma part que les Fang essayaient d'offrir ce qu'ils avaient de prêt à leurs hôtes. c'est le cas de la bière actuellement. je pense donc que c'est un signe parmi tant d'autres.

abogo a écrit:

mbolo
je crois que pour ce qui est de l'hospitalité, nous devons laisser les historiens nous dire comment elle se manifestait à l'époque. je crois pour ma part que les Fang essayaient d'offrir ce qu'ils avaient de prêt à leurs hôtes. c'est le cas de la bière actuellement. je pense donc que c'est un signe parmi tant d'autres.

Mbolo!
... signe parmi tant d'autres... oui; cependant, personnellement, j'aimerais plus un signe plus... fang. Â Abogo, si tu voyais les dégats de ce "signe" dans nos contrées reculées...

il y avait plusieurs manières et celles-ci étaient differentes en fonction de l'hôte ou des hôtes. la plus simple manifestation de l'hospitalité, pour les hôtes de passage, était d'accrocher un régime de bananes mûres, à côté duquel on avait mis un canari d'eau fraîche, au corps de garde. ça c'était pour l'hôte de passage, ki avait juste besoin de prendre kelkes minutes de repos avant de poursuivre son chemin.
k'en est-il de l'ami ki revenait de loin?

mbolo ani
a méhdzâ, dire que la bière est un signe d'hospitalité parmi tant d'autres ne signifie pas que j'aprouve les effets de la bière. je pense qu'on offre la bière parce qu'il arrive dans certaines circonstances qu'elle soit à portée de main. nous pouvons par contre discuter sur le bien fondé des boissons alcoolisées. je veux profiter de l'occasion pour demander à tout le monde ce qu'on pourrait offrir à un frère qu'on croise dans la rue dans une ville ou à une soeur qui est de passage au village. c'est quoi un signe fang qui marquerait l'hospitalité de nos jours?

sur les alcools, je voudrais tout de même préciser ke la nocivité de la biere n'est rien à côté de celle ke pourrait causer le mengorkom (alcool trad. fait à base de maïs).

Mbolo.
Compris les enfants! Ce qui nous intéresse, c'est de savoir ce qui motivait le fang traditionnel à si bien accueillir. Quel était le raisonnement qui le conduisait à offrir parfois à un parfait inconnu une hospitalité qu'il est assez rare de voir quelqu'un, de nos jours, offrir même à son propre frère.
 Abogo, m'awok édzam wa dzo.
Akiba.

mbolo ani
j'ai enfin compris ta pensée a méhdzâ. je crois que ce genre d'hospitalité existe encore en milieu rural. les choses sont un peu plus compliqué dans les villes pour de multiples raisons dont l'insécurité. on fait désormais attention à recevoir quelqu'un chez soi parce qu'il existe de nos jours des gens qui passent dans les quartiers pour faire du repérage. vous comprenez ce que j'ai envie de dire. en fait, nous gardons toujours des signes d'hospitalité très forts. je veux parler du fait de laisser la porte principale de sa maison constamment ouverte.

j'allais oublier le mangorkom dont parle adzidzon. je pense que c'est l'abus qui pose problème. imaginez vous quelqu'un qui boirait du whisky ou du rhum sec ou bien corsé tous les jours. ça causerait les mêmes effets que notre boisson.

Pouvons nous donc conclure que dans la panoplie des valeurs cardinales de l'univers fang, l'hospitalité occupe une place de choix? Si oui, comment faire pour la rétablir?

moi j'en reviens toujours à l'instruction et à l'éducation pour y arriver. aujourd'hui, aussi bardés de diplômes ke nous soyons, pour certains d'entre nous, nous ne connaissons parfois plus les règles élémentaires de savoir vivre. pour les retrouver, une seule méthode: instruction et éducation.

mbolo
nous devons repartir au village discuter avec les sages. ils nous enseigneront plein de choses sur l'hospitalité et le savoir vivre.

c'est de ce savoir ke je parle...

Tout-à fait d'accord avec vous.
Akiba.

On s'est donc compris!!!

Mbolani,
N'ayant pas eu le temps de parcourir les différentes réponses au sujet soulévé, je profite pour livrer ma reflexion. La question mérite d'etre posée. à mon avis, etre fang au 21 e siècle doit nous emmener à prendre conscience des effets néfastes que peut causer la mondialisation , notamment la disparition de certaines langues, de certaines cultures...Il nous incombe à nous les fang de sauvegarder notre patrimoine. Cela passe par la pratique permanente de la langue (etre fier de parler fang, et oui!!!), de promouvoir la culture fang, bref éviter que nous ne devenons des acculturés. Cependant, à la différence de nos grands-parents, il nous revient de créer, d'inventer et ainsi donner un souffle nouveau à notre beau et cher patrimoine. Tout évolue et pour cela je vous encourage vivement à participer au forum sur le festi-fang (rubrique annonce).
Zame atobeghe yamiè

mbolo a mone nkodjé
je pense qu'il fallait plutôt que tu dise à la fin de ton message:zame a tobeghe yabiè.

abogo a écrit:

mbolo a mone nkodjé
je pense qu'il fallait plutôt que tu dise à la fin de ton message:zame a tobeghe yabiè.

Tout à fait. C'est notre affaire à tous.

tout @ fait d'accord!!!

Mbolo à tous
J'ai depuis parcouru le débat en refléchissant sur les interventions des uns et des autres, me posant des questions, à mon humble avis :

Au même titre qu'on ne devient pas juif, on ne devient pas fang, on nait fang et on meurt fang. Etre fang, ce n'est pas un état d'esprit que l'on achète,c'est inée, c'est dans le sang. Être fang n'est pas une nationalité que l'on attribue devant un tribunal civil, c'est une identité culturelle sanguine. On ne peux jamais dire : <<je suis devenu fang>> puis dire plus tard<< je ne suis plus fang>> .NON. Soit on est fang parcequ'on est né fang, soit on ne l'est pas.

C'est ce lien sanguin qui m'allie à vous dans ce forum.

Abora