Mariage tradionnel ou à l'état civil?

Mbolo ä bot

J'ai constaté que bon nombre de jeunes de nos jours ont de plus en plus
tendance à privilégier la modernité et le style fashion du mariage à la mairie, quoique le mariage traditionnel chez le peuple fang constitue une étape incontournable
pour la pluspart des mariages. C'est avec tristesse que je constate qu'il ya des jeunes fangs qui ferment les yeux sur le mariage traditionnel.

L'absurdité est que le mariage traditionnel est de nul effet et de nulle valeur devant le legislateur, j'avoues que je ne suis pas initié au code civil gabonais.

Cela est d'autant plus absurde qu'il s'agit d'un copie-coller du droit français, donc des traditions françaises (pour parler du droit gabonais uniquement ). Cela constitue un facteur qui contribue à dénigrer la culture.
Pourtant le droit gabonais devrait tirer sa source des moeurs, coutumes et traditions pour les péréniser.

<< le mariage traditionnel fang et le mariage à la mairie ont la même valeur ?>>
<<Quel avenir pour le mariage à la tradition?>>

Mon humble avis est que l'avenir du mariage traditionnel sera ce que nous, jeunes et moins jeunes, en aurons fait. Si nous voulons le valoriser, il le sera. Est-il encore nécessaire de rappeler la vocation première de ce site?
Il ne s'agit pas une fois de plus de mettre dos à dos, modernité et tradition. Il serait souhaitable que les deux puissent s'harmoniser et coexister dans le respect de la tradition et de la législation. Des effort sont faits en ce sens au cmr par exemple, donc c'est envisageable au gbn aussi.
Par conséquent, poser le problème en termes d'ascendance ou de valeur ne me semble pas approprié. Puisque, chez le fang, l'un et l'autre sont importants et devraient avoir la même valeur. Selon la procédure, le mariage traditionnel précède le mariage civil, comme pour dire que les futurs époux ont la bénédiction de la famille. Avec possibilité de régularisation.
La véritable question est de savoir pourquoi les jeunes délaissent le mariage traditionnel (qui était, nous l'avons déjà évoqué, une sorte d'attestation ou d'aval familial) et par extension nos traditions?
Cette problématique nous replace en réalité face au défi majeur de l'heure. Il relance le débat sur l'importance de notre culture face à la mondialisation. Il est clair que nous ne pouvons pas nous développer en reniant notre essence pour copier/imiter l'autre. Césaire ne disait-il pas "un peuple sans histoire est un peuple sans avenir"?

Je pense que cette question relève avant tout de la responsabilité des deux prétendants aux mariages, qui se doivent de marquer le sérieux de leur alliance en commencant par honorer le cadre traditionnel qui leur assure ainsi toutes les bénédictions, dans des domaines de la vie que les jeunes sont trop jeunes pour connaître. Cet acte est est d'une symbolique tellement profonde parce qu'il atténue le conflit des générations. Ce que nos anciens veulent, c'est d'être rassurés qu'ils sont reconnus, que l'occident ne leur a pas volé leur progéniture, que quelque chose de notre culture restera pour les générations futures.
Avis à ceux qui aspirent au mariage: Allez honorer vos familles, vous serez bénis; puis allez chez le législateur confirmer ou légaliser votre union. Puis après mariage, faites de temps en temps un signe du côté des familles.
Personne d'autre ne viendra valoriser nos valeurs à notre place.
PS: Mon épouse a cessé d'avoir des problèmes gynéco après que je sois allé honorer sa famille que je n'avais pas invitée au mariage de leur fille!!!!!

A Nkabe, toi aussi, on n'invite pas la famille de son épouse à son mariage ?
A mon avis, les deux mariages se valent, sinon on s'installe dans l'hybride. Mon père défend absolument à mes soeurs mariées uniquement à la Mairie de rejoindre le village de leurs époux avant le mariage traditionnel. Pendant les vacances, chacun rentre chez soi, le couple se reforme au retour à Libreville. D'un autre côté l'administration ne reconnait pas exactement le mariage coutumier, impossible d'effectuer un rapprochement d'époux quand on est en poste à l'étranger avec un mariage uniquement traditionnel, même pour obtenir des titres de transport pour des congers administratifs. Par contre, ce que je comprends pas c'est pourquoi certaines municipalités françaises exigent le code du droit coutumier pour célébrer un mariage entre africains, voire mixte, je sais de quoi je parle.

Je m'excuse de la faute sur congés

Grande Soeur MBAZO'O
comment exiger un code qui n'existe pas , puisqu'un code n'est valable que s'il est écrit? Une règle doit être formalisée.

Amon avis un des obstacles majeurs au mariage coutumier réside dans son côut. La famille de la femme compte trop souvent sur la dot pour réaliser certains rêves.

D'après les avis de mes proches, le fait que beaucoup d'entre nous (jeunes)préfèrent se marrier de plus en plus jeunes, le mariage coutumier trop côuteux est à éviter, en plus plus de son long processus.
Il faudrait aussi souligner qu'il y a des cas où la future épouse d'un fang refuse le mariage coutumier fang lorsqu'elle sait qu'elle n'est pas appréciée de la famille de son futur époux, jai vécu cette situation. La conséquence de leur union pèse actuellement très lourd dans leur ménage. Imaginez un mariage où la famille du mari n'a jamais rencontré celle de la femme de leurs fils pourtant fang. Ce fut le cas d'un mariage entre un fang et une fille de port- gentil. Leur mariage battant de l'aile, ils ne savent plus où donner la tête pour demander conseil.

Le mariage coutumier tient aussi son importance du fait du rôle que joue chacune des familles, surtout en cas de litige entre les époux.

Toutefois , je voudrai votre avis sur un fait : supposons que j'envisage d'épouser une nigérienne , issue d'une famille très encrée dans leur tradition, faudrait t'il que je célèbre le mariage coutumier nigérien et le mariage coutumier fang?
Puisque lorsqu'un homme non fang ( un bilop par exemple )veut épouser une fille fang, d'après mon expérience, il est obligé de se soumettre à notre coutume de ce fait de procéder au mariage coutumier fang au détriment de celui existant dans son ethnie.
Cela voudrait t'il dire que je serai contraint de me célébrer mon mariage selon les cotumes nigériennes en délaissant le mariage coutumier fang?

Mbolo,
Je voudrais d'abord répondre à ma soeur mbazo'o, concernant le certificat de coutume, normalement il n'est exigé que si l'étranger veut se prévaloir d'une coutume de son pays à condition qu'elle ne soit pas en contradiction avec le droit français. Par exemple, la polygamie.
â medzam 'otougou, ce que tu dis est tout à fait pertinent concernant les jeunes et le mariage coutumier: coût trop élévé de la dot en général et la réticence de la fille. D'où le débat déjà mené sur la dot où on s'accorde à reconnaître et à préserver sa valeur purement symbolique. En revanche, les relations belle-fille/belle-famille sont honnêtement à revoir afin de créer les conditions d'une sérénité idéale pour le bien de tous. Les efforts doivent être réciproques à mon avis.
Le problème que tu poses sur ton mariage avec une nigérienne et le respect des deux traditions, est en fait celui de l'adaptabilité et de l'ouverture pour ne pas dire intégration nécessaire à l'acceptation dans un milieu autre que le sien. En d'autres termes, il me semble important que tu respectes les deux :pour être accepté dans ta belle-famille, épouser leur fille selon leur coutume est un passage obligé. Et vice versa. Le conflit que tu évoques en est une preuve patente.

abomo ngono a écrit:

il me semble important que tu respectes les deux :pour être accepté dans ta belle-famille, épouser leur fille selon leur coutume est un passage obligé. Et vice versa. Le conflit que tu évoques en est une preuve patente.

éké â moaniè Abomo, o kale, mè vedè est ce k tu vois le côut?

A Medza, le code du droit coutumier existe par écrit, si l'Ambassade nous le fournit, c'est qu'il doit aussi exister au Gabon.

A modzan Abomo Ngono, mon neveu qui est français a épousé une gabonaise, la mairie de notre ville leur a exigé un code du droit coutumier, allez y comprendre quelque chose.

Mbolo, le débat est interessant meme si je remarque que mon cher Medzam'etougou veut nous emmener à débattre sur son cas personnel.
Du courage frere et comment tu vas meme et ma belle soeur???, ça ira, je suis avec toi.
Moi à mon mariage, ce sera le mariage traditionnel et le mariage civil. J'aurai au moins participé à la continuité de notre chere et noble culture.
Zame atobeghe ya miè

mone nkodjé , aka â moui , one vé? ôbem"âdzang , ye nâ ô nguen wa ning ??

je suis pour les deux un mariage coutumier et un a l etat civil je vais meme amener ton frere a l eglise tu vas voir. quand a ton mariage avec ma belle soeur je sais que son coeur t'es aquis donc on va arranger ca avec la belle famille. pour le cout nous allons tous y participer c'est cela la solidarite fang. un gros bisou a ma belle soeur. toi meme tu sais qui je suis

Okale â jay, la solidarité familiale va se jouer.

abomo ngono a écrit:

Okale â jay, la solidarité familiale va se jouer.

Ma yâne miè, mi tââ toup éyong ma ye miè sile miang, amouna égne miwoula bonè!!!! après lorsque le moment sera venue, vous allez me soulever les problèmes de rentrée scolaire , wa yeme miè !!!!!

Mbolo.
Ce qui me réjouit, c'est de voir des jeunes vouloir remettre à l'honneur le mariage coutumier. Nous commencions à craindre le déclin de notre biz! Je vais de ce pas informer les gens du village que les jeunes sont avec nous, et que les affaires vont reprendre de plus belle! Les villages seront toujours animés pendant les vacances, et la cagnote des beaux pères toujours pleine!
Avec ma fille, et les 3 de ma soeur, ça va pouvoir m'apporter... Enfin, je vais d'abord calculer!

mbolo
j'ai envie de dire quelques mots sur ce sujet. quelques jours seulement après mon arivée à lbv il y a deux semaines, j'ai suivi l'émission "agora" et on parlait du mariage au gabon. certains étaient pour la légalisation du mariage coutumier sans avoir à refaire le mariage civil. d'autres étaient pour son abolition pour soi-disant le caractère matériel qu'il a pris. enfin d'autres voulaient les deux à conditions qu'on oblige les candidats au mariage civil à passer d'abord par la coutume; il s'avère qu'au gabon, toute forme de dot est interdite et passible d'emprisonnement à l'égard de tous ceux qui assistent à la cérémonie de remise de dot sauf la femme puisqu'elle est considérée comme victime d'un commerce; c'est léon mba (premier président du gabon) qui a interdit la dôt. cependant, la constitution gabonaise met la coutume au desus de toutes les lois. c'est. il semblerait qu'au cameroun les choses sont différentes. le législateur a bien réglémenté le mariage coutumier ainsi que beaucoup d'autres pratiques coutumières. moi je pense que si on réglemente le mariage coutumier on pourrait se passer du mariage civil. il suffit qu'il y ait un représentant de l'état qui signe l'acte de mariage une fois que les deux époux sont d'accord pour l'union. je veux signaler que lors du mariage civil actuel, le représentant de l'état ne fait rien de magique. le paier qu'il signe pour cette occasion, il peut également le signer après l'acceptation de la dot. pour ceux qui parle du cout trop élevé de la dot, je veux leur demander de me dire combien revien un mariage civil lorsqu'il s'accompagne de festivité? plus cher que la remise de la dot dans la plupart des cas. il est vrai que la dot peut freiner certains de nos jeunes frères qui n'ont pas de moyens mais je pense qu'il faut que le législateur s'intéresse à cette question et qu'on exige que la famille de la femme ne fasse des enchère lors de la remise de la dot. comme ça chacun donnera ce que sa poche lui permet de donner. dans un sujet similaire, j'avais pris l'exemple du film de chaka zoulou. lorsque le père de chaka va épouser la mère de chaka, on lui demande un certain nombre de vache. lui il en propose moins mais la femme exige son chiffre et le père de chaka finit par céder. c'est pour dire qu'à cette époque et dans certains peuples le mariages étaient déjà quelque chose qui se passait avec les enchères. le problème n'est donc pas au niveau du prix de la dot mais me semble-t-il sur la capacité de chacun à réunir la somme. reconnaissons que quel que soit le montant de la dot, si chacun avait les moyens matériels, personne n'en discutera. nous devons travailler de telle sorte qu'il y ait un officier d'état civil lors de la cérémonie de remise de la dot. celui ci doit veiller au bon déroulement de la cérémonie ainsi qu'au respect de la loi qu'on doit rendre plus clair. il parrait que dans les années 60 avant que léon mba n'interdise la dot, celle-ci était réglémentée par la loi.
je m'excuse d'avoir été trop long. je suis particulièrement passionné par les questions concernant le mariage, le nom et la langue.
beba môs!

Moui Abogo, akiba pour ces précisions !!!!!

vous savez ici en coree du sud le mariage coutumier est legal une fois vous etes maries a la coutume plus besoin d aller chez le maire et faire tous les pimpons pimpons que vous connassez.

Normal Jay
Le problème chez nous est qu'il existe une déconnection entre la coutume et le droit civil. Or, parmi les sources des règles d droit, il y a la coutume.
Nos institututions n'ont fait que copier le législateur français, oubliant que les règles de droit françaises sont inspirées de la coutume française.

Cette transposition sans réflection de la culture d'autrui dans nos moeurs, est un frein et un blocage à pérennité de nos traditions.

C'est bizarre que tu te soit penchée sur le mariage aujourd'hui, des projets ???

medzam'otougou a écrit:

Jay
C'est bizarre que tu te soit penchée sur le mariage aujourd'hui, des projets ???

faut nous dire dèh

ma beran .nous parlons de mariage tel qu'il est fait ou tel qu'il devrai etre fait chez nous les fang.en effet je voudrai juste vous dire qu'avant l'arrivée du legislateur,le mariage coutumier a toujours existé et fort heureusement les couples etaient on ne peut plus stables parce que celà se passait entre familles amies,villages voisins atc...vous conviendrez avec moi que le mot divorce etait tabou .le legislateur debarque harmonise tout ou presque mais ce qu'on ne sais pas c'est qu'on ne peut pas avancer en detruisant tout ce qu'on a bati avant et j'ai la quasi certitude que nous nous devons de profiter de la chance que ns avons d'avoir ces deux cultures.aujourd'hui certaines personnes osent assimiler la dot à une vente quelconque je m'insurges contre ça parce que c'est pas vrai c'est un symbol un present pour le rituel du mariage (ave ayong bidji ene bouradjam amounah ebot asse'e adji bidji bueh a nyou me yock mueh ave ki yo bo djom esing)donc c'est une sorte de purification des deux familles aux epoux

Mbolo miane bessesse. le mariage traditionnel est celui qui plus d'importance chez le fang. il arrive a regrouper les membres des deux familles qui donnent la benediction au couple. par contre le mariage civil a plutot un aspect purement officiel. tous les parents ne peuvent y prendre part.( tout depend ou il est organise). en plus si par malheur, vous etes passes par la mairie meme avec le concentement des parents, vous parfois obliges de revenir celebrer le mariage traditionnel qui honore les parents.

Ma bo ya a su na be voter ? Je n'y arive pas

miéhdzâ a écrit:

Mbolo.
Ce qui me réjouit, c'est de voir des jeunes vouloir remettre à l'honneur le mariage coutumier. Nous commencions à craindre le déclin de notre biz! Je vais de ce pas informer les gens du village que les jeunes sont avec nous, et que les affaires vont reprendre de plus belle! Les villages seront toujours animés pendant les vacances, et la cagnote des beaux pères toujours pleine!
Avec ma fille, et les 3 de ma soeur, ça va pouvoir m'apporter... Enfin, je vais d'abord calculer!

Wè miéhdzâ, c'est bien de voir ta "constance" de pensée sur nos nobles cultures et leurs retombées



Akié, ce sujet que je viens de découvrir m'a fait bien rire, comme quoi on peut évoquer des sujets hyper sérieux en gardant une touche de "fianga".
Pour donner mon avis, c'est vrai que malheureusement certains ont perverti le sens du mariage coutumier (et dot) mais pour moi, ce mariage est symboliquement + fort que le civil ou religieux. Je classerai par ordre d'importance moral le coutumier, le religieux et le civil. Mais si c'est d'un point de vue purement pratique, le civil, qui te confère un statut légal, arrive en tête. Ce serait bien par exemple sur ce plan pratique (administratif) qu'un mariage coutumier ait la même importance et donne un statut légalement reconnu afin qu'au bout de X années, sous prétexte qu'on a juste été doté mais pas marié chez le maire avec bague au doigt, une femme ne se retrouve pas considérée comme célibataire sans droits comme je l'ai souvent vue en cas de disparition de monsieur ou fin de l'union.
Pour moi le mariage civil est une formalité administrative pour assurer certaines garanties à son partenaire et enfants en cas de pépin. J'accorde tellement d'importance au mariage coutumier que si ça m'arrivais, je ne voudrais jamais que cette union s'achève. Je sais que c'est un peu mais je me suis mariée au civil sans paser par le coutumier ainsi je ne me sentais pas moralement liée à perpet A Zamba si ça se trouve c'est même pour ça que ça n'a pas marché Bref, je compte bien me rattraper et pour mes enfans, même si ce temps est encore loin, je ferai tout pour qu'ils voient l'importance de célébrer un mariage coutumier a Dzal quelle que soit la personne qu'ils épouseront.

Minsili mi Ngoan Ewondo a écrit:

Wè miéhdzâ, c'est bien de voir ta "constance" de pensée sur nos nobles cultures et leurs retombées

Akaaah! Ke wa miene wa yëm nâ, Chez nous, si tu fais 3 ou 4 filles, tu peux te frotter les mains et voir venir! En attendant les preneurs!