| | mariage coutumier | |
| | Auteur | Message |
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Ngone Essikoma
Nombre de messages : 34 Date d'inscription : 23/04/2008
| Sujet: mariage coutumier Ven 25 Avr - 19:08 | |
| éssè nzame mbolanie!
j'aimerais savoir pourquoi de nos jours " laver la belle fille" (ware mbome)devient rare et savoir à quoi celà consistait ? | |
| | | Alghe
Nombre de messages : 240 Date d'inscription : 19/05/2008
| Sujet: Re: mariage coutumier Jeu 22 Mai - 17:46 | |
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| | | Essonne de Mvome-Zoq
Nombre de messages : 1087 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 15/05/2008
| Sujet: Re: mariage coutumier Mer 4 Juin - 13:23 | |
| - Ngone Essikoma a écrit:
- éssè nzame mbolanie!
j'aimerais savoir pourquoi de nos jours " laver la belle fille" (ware mbome)devient rare et savoir à quoi celà consistait ? Ce qui devient rare c'est la pratique au quotidien de nos valeurs ancestrales. Les jeunes générations les traitent de haut et posent dessus un regard qui frise le mépris. Or, c'est la méconnaissance de ces choses et du fonctionnement des sociétés qui leur fait croire que tout cela est dépassé. Bref... Lorsqu'on "Lavait" la nouvelle mariée, cela entrait dans le cadre de toute une série de procédures qui devaient marquer l'accueil de celle-ci. La cérémonie était, comme la plupart des pratiques traditionnelles, à appréhender sur plusieurs dimensions: Au plan physique, elle permettait à la famille d'accueil de vérifier que la nouvelle mariée ne cachait pas d'anomalies physiques ou une maladie qui pouvait mettre le nouveau foyer en danger. Vous savez que le mariage dans nos sociétés traditionnelles, était souvent contracté entre deux jeunes gens qui étaient puceaux, ou qui n'avait pas eu de relations intimes avant leurs nuit de noce. D'un point de vue beaucoup plus ésotérique ou spirituel, il s'agissait pour la nouvelle mariée de se faire admettre dans le cercle des femmes de la famille. Pour ceux qui ont eu la chance de vivre cet événement, ils ont dû remarquer que la cérémonie de "bain" était présidée par la plus ancienne des épouses de la famille. Il y avait une raison à cela, c'était généralement elle la patronne du cercle. Dans les épouses d'une famille se retrouvaient dans le cadre d'une société secrète qui était, entre autre, chargée de l'éducation (sexuelle ou autre) des jeunes filles. C'est l'admission dans ce cercle qui était consacrée par le "Bain". En somme il faut y voir une sorte de baptême ou d'initiation. Sur le plan protocolaire, c'était un signe de bienvenue et de bonne disposition des ainées à recevoir la nouvelle venue. Pour le reste, je crois qu'il faut être une femme de ce temps là ou une femme qui en a reçu des enseignements de sa grand mère pour en dire plus. J'espère, ma soeur Ngone Essikoma, que je t'ai permi de comprendre un certain nombre de choses sur la pratique de "lavage" du Mbom. | |
| | | adzidzon Admin
Nombre de messages : 2852 Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: mariage coutumier Mer 11 Juin - 12:33 | |
| Mbolo, Personnellement, j'avoue ne jamais avoir entendu parler de cette cérémonie. Je ne savais même pas que cela se faisait. Il va peut-être falloir que j'en reparle avec mes sources... Ceci dit, je connaissais plutôt la pratique qui consistait à faire prendre un bain, et cela pendant un temps, à la femme qui venait d'accoucher. Le fameux "mbap". A la cuisine, au village, dans ma jeunesse, j'en ai vu des femmes se tortiller de douleur sur leur lit de bambou lorsqu'on leur faisait prendre ce bain. Il serait intéressant que les femmes du forum, si elles connaissent les vertus de cette pratique, nous en disent un peu plus. Qu'advenait-il à la femme qui n'avait pas fait son "mbap"? Et aujourd'hui, pour celles qui sont hors d'Afrique et loin de nos villages, leur arrive-t-il de prendre ce bain? A priori, je pourrais répondre par la négative, mais...les femmes savent et cachent trop de choses . Conclusion? Elles seules sont capables de répondre à ces questions. Avant de partir (et de revenir bien évidemment), je voudrais juste réagir à cette phrase de mon frère Essono Mfoulou-Ze: - Essonne Mfoulou-Ze a écrit:
- Vous savez que le mariage dans nos sociétés traditionnelles, était souvent contracté entre deux jeunes gens qui étaient puceaux, ou qui n'avait pas eu de relations intimes avant leurs nuit de noce.
Certes mon frère a dit souvent, je le comprends, mais je comprends aussi que cette phrase introduit l'idée selon laquelle la virginité était un critère fondamental dans nos sociétés traditionnelles. Je peux me tromper toutefois. Mais si j'ai bien compris, permettez-moi de penser le contraire. De penser que la virginité n'a jamais été en aucun cas un critère fondamental dans les unions entre jeunes fang, ni dans la société d'aujourd'hui (ce que ne disait pas mon frère Essono Mfoulou-Ze), ni dans celle d'autrefois (dans la société traditionnelle). Pour coller à l'actualité, elle n'a jamais été cause de mariage ou de divorce. J'admets cependant que lorsqu'un monsieur de trente ans bien révolus par exemple épousait une petite fille qui était encore dans le ventre de sa mère, en se la reservant, il était clair que celle-ci était encore vierge, mais ce n'était pas pour ça qu'il la choisissait. C'était pour autre chose. Conclusion, la virginité n'a jamais été une préoccupation majeure de notre société (traditionnelle). Chez nous, et cela depuis la nuit des temps, les vieilles femmes n'ont jamais attendu sur le pas de la porte pour aller vérifier après si la mariée (en ce qui la concerne) était encore ce que vous savez. Mais, je peux me tromper Akiba | |
| | | Akama
Nombre de messages : 372 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 01/07/2007
| Sujet: Re: mariage coutumier Mer 11 Juin - 17:08 | |
| Adzidzon le mbap dont tu parles contient des vertues thérapeutiques pour une femme qui a accouché. Il consiste à faire produire rapidement du lait maternel, à rendre son ventre plat, à nettoyer l'intérieur et l'extérieur de la femme après son acouchement, il lui évite d'être malade, de faner... ( c'est un produit cosmétique naturel qui éclairci la peau). Quand une femme décède malheureusement pendant son accouchement et que la soeur souhaite allaiter le petit orphelin, on lui fait ce bain pour que ses seins produisent du lait même si elle n'a pas encore eu d'enfant et ça marche. Une fille ou femme qui accouche et qui ne pratique pas ce bain surtout au village peut avoir une infection et en mourir s'il n'ya personne qui s'occupe d'elle ( dans la médécine moderne, on utilise les antibiotiques je crois pour éviter l'infection). A l'époque de ma mère elle pratiquait ce bain pendant six mois au village. Quand le ventre est encore noir, cela signifie que meki me nguene wa abum. Alors, le bain continu jusqu'à éclaircissement d'abum. C'est un bain très douloureux, mais essentiel car la femme devient trop belle à rendre encore son mari jaloux, certaines jeunes filles se trouvent même un mari pendant leur maternité. Les mecs ne résistent pas ' mais les filles d'aujourd'hui n'aiment pas. Certaines se font trop vieilles par rapport à nos mamans qui sont restées taillées, bien baties, après avoir fait 6,7 et plus de 10 enfants, toujours belle malgré leur âge. Moi j'adore ce mbap qu'on appelle chez nous dzié je crois. Ce qui est étonnant dans cette pratique, c'est que cette eau ne brûle jamais. ( Si cela se produit, certainement le ngbwel, m'avait dit ma grand-mère). On la prend toute bouillante dans l'étam ( grande marmite) posée sur le feu, aucune écorchure. Mais qu'une autre personne se verse accidentellement un verre d'eau chauffée à ce dégré, si elle ne va pas se brûler. Pour moi c'est un vrai miracle! Je ne suis pas francisée mais j'espère m'être fait comprendre. Mes soeurs viendront compléter. Pour la virginité je suis 100% d'accord avec toi. certaines familles ne produisent pas trop et quand il y'a une fille, la famille souhaite qu'elle leur laisse au moins deux enfants avant de se marier. | |
| | | TÄRE EVIVI NGUEMA
Nombre de messages : 511 Age : 64 Localisation : Province de l'Estuaire GABON Date d'inscription : 23/12/2007
| Sujet: Re: mariage coutumier Mer 11 Juin - 18:32 | |
| Mbolani a assezame, je vois que la pratique est non seulement devenu rare, mais en plus elle a été aussi dévoyée. Comme j'ai pu le remarquer, la symbolique est de plus en plus ignorée aussi bien des laveuses (les tantes du mari) que la fiancée elle-même. En plus, le grand capital est passé par là. Ce à quoi il faudrait ajouter la forte perte des valeurs ancestrales dont certains, d'ailleurs, s'en rejouissent au motif que c'est le passé. Heureusement que le grand frere Ntoutoume Mfoulou s'érige en défenseur du Tonnere, de la Lumière et de la sagesse qui firent d'Engong une nation puissante et prospère. | |
| | | Essonne de Mvome-Zoq
Nombre de messages : 1087 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 15/05/2008
| Sujet: Re: mariage coutumier Mer 11 Juin - 20:54 | |
| Je voudrais juste dire à mon frère Adzidzon qu'il y a entre mes dires ce que tu en as retenu juste un tout petit malentendu. Je ne parlais pas de virginité comme ayant été ou étant une condition du mariage. Puisque ce lien s'officialisait, comme d'ailleurs encore aujourd'hui, entre des personnes qui se fréqquentent déjà depuis un certain temps; parfois même depuis longtemps. Je crois que ce qui t'a échappé c'est justement le "souvent" que tu signale pourtant. De plus j'ai ajouté que les tourtereaux pouvaient n'avoir pas eu de rapports avant. Rien de tout cela n'était exclusif. Toutes les situations étaient possibles. il faut d'ailleurs relever que les Fang avaient d'autres considérations vis à vis de la virginité ou de la fidélité de la femme. En principe, dévierger une jeune femme n'avait pas souvent été chose appréciable. C'est pourquoi, pour ceux qui en ont entendu parler, il y avait ce qu'on appelait en Fang " E kang Bàa". Souvent c'est un oncle qui le faisait pour son neveux; c'est à dire qu'il faisait l'éducation sexuelle de la jeune mariée à la place de son neveux. Et cela pouvait inclure le dépucelage. Quant à la fidélité de la femme, tu as peut être aussi entendu parler d'une pratique qui était appelée "Anvii". Celle-ci consistait à arranger des petits à côté entre sa femme et certains de ses frères pour lesquels cette dernière montrait des signes évidents d'intéret. De la sorte, le jeune marié lui évitait d'assouvir ses élans en cachette. Il y a aussi cette pratique de "Ntanbg medzia". Là c'était tout simplement une réparation matérielle quand un homme était fait cocu.
Je comprends que tu défendes avec vigueur cette souplesse qui a toujours eu cours sur les exigences que l'homme pouvait avoir de la femme. On est trop bombardé par des considérations qui veulent que la femme, d'une manière générale en Afrique, a trop souffert d'avoir été relégué au rang d'objet. Il va soi qu'il relativiser toutes ces choses en démontrant que la société Fang n'était pas si cruelle envers les femmes. On a même vu des femmes souvent jouer les premiers rôles dans des familles, des clans ou même des tribus. | |
| | | adzidzon Admin
Nombre de messages : 2852 Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: mariage coutumier Jeu 12 Juin - 12:02 | |
| - Essonne Mfoulou-Ze a écrit:
- Rien de tout cela n'était exclusif.
Là, on est bien d'accord!!! | |
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