Livres et romans historiques ou contemporains sur les Fang

A BOBEDZANG, si quelqu'un veut partager sur ses lectures, romans ou ouvrages parlant des Fang, ma yanga mina

Me tam kèè e mininga ya Cameroun : Marie-Ange EVINDISSI
c'est une trilogie : Les Exilés de Douma, parlant du sous-groupe Fong

Le tome un : Les Sentiers de l'Exode

(bon faites comme moi, ne vous arrêtez pas au mot en rouge
Me ga lang kalara nte, me ga dzing gnè malgré 1 ou 2 petites réserves.

Ce roman est la saga des Fongs, une peuplade d'Afrique Centrale vivant dans la grande forêt, au fond du golfe de Guinée. Elle relate, au 18ème siècle, l'histoire d'Essono Bidja, meneur d'hommes exceptionnel et bâtisseur visionnaire, qui conduisit son peuple, pour échapper à l'état d'esclaves que voulaient lui faire subir des hommes blancs, à travers les sentiers de la forêt, à la recherche d'une terre d'asile.

super!!
je pensais à la création d'une rubrik où nous recenserions tous les livres (dans la limite du possible), écrit par des fang et non fang, qui parlent des Ekang...
Le livre qui tu présentes Minsili semble être intéressant, comme je les aime. Justement sur ce point, je pense que les auteurs camerounais ont fait un travail formidable, qu'ils en ont fait plus que tout le monde.

Zambo, fils de Mama doit être content!!! au fait, dans quel roman est-ce?

adzidzon a écrit:

super!!
je pensais à la création d'une rubrik où nous recenserions tous les livres (dans la limite du possible), écrit par des fang et non fang, qui parlent des Ekang...
Le livre qui tu présentes Minsili semble être intéressant, comme je les aime. Justement sur ce point, je pense que les auteurs camerounais ont fait un travail formidable, qu'ils en ont fait plus que tout le monde.

Zambo, fils de Mama doit être content!!! au fait, dans quel roman est-ce?

Peut-être qu'au vu de tout ce qui a été pris au Cameroun concernant les fang-Beti, il ne nous restait plus que le monde des mots ou culture (livres, musique, chants religieux avec les medzang).

Pour Zambo, fils de Mama, c'est la 1ere fois que j'entends parler de lui. A ne za?

Minsili mi Ngoan Ewondo a écrit:

adzidzon a écrit:

super!!
je pensais à la création d'une rubrik où nous recenserions tous les livres (dans la limite du possible), écrit par des fang et non fang, qui parlent des Ekang...
Le livre qui tu présentes Minsili semble être intéressant, comme je les aime. Justement sur ce point, je pense que les auteurs camerounais ont fait un travail formidable, qu'ils en ont fait plus que tout le monde.

Zambo, fils de Mama doit être content!!! au fait, dans quel roman est-ce?

Peut-être qu'au vu de tout ce qui a été pris au Cameroun concernant les fang-Beti, il ne nous restait plus que le monde des mots ou culture (livres, musique, chants religieux avec les medzang).

Pour Zambo, fils de Mama, c'est la 1ere fois que j'entends parler de lui. A ne za?

Zambo, fils de Mama!! n'est pas le titre d'un livre. c'est plutôt Zambo, le personnage principal du livre, par fierté pour ce qu'il est, aime à s'exclamer de la sorte. c'est dans un très beau livre de Mongo Beti dont j'ai oublié le titre. ah! tiens, je pense que le titre exact est: Mission terminé. en as-tu entendu parlé?

Akié, merci adzidzon A su nsili wè, ma yem kalara "Ville cruelle" (Eza Boto, pseudo de Mongo Beti) a me ga yekle a lycée. ma yem fe 2 livres d'une série policière de l'auteur juste avant/ou après son retou au cameroun. A part ça, pas d'avis sur d'autres ouvrages du monsieur. J'étais + Césaire, Anta Diop. Finalement Mongo Beti je le connais plus par articles de presse interposés et jamais su s'il était écrivain, écrivain engagé, politicien. Je viens de lire extrait de sa bio ici, ça me laisse un goût d'inachevé (qq1 qui pour X raisons était plein de bonnes intentions mais n'a pu vraiment faire ce qu'il voulait. je trouve l'épisode du simple visa visiteur a su na o zou a dzal dzoé assez

http://homnispheres.info/imprimer.php3?id_article=86

Effectivement "Mission terminée" a ne kalara Alexandre Biyidi (Mongo Beti), mot ya akom etame à côté de mbalmayo. Eza Boto fut son premier pseudo. Il a une riche bibliographie où il s'est illustré par son anticléricalisme et son anticolonialisme. On peut citer "Le pauvre christ de bomba", Perpétue", "Main basse sur le cameroun"et bien d'autres qui lui ont valu d'être interdit de séjour au cmr pendant des décennies.

abomo ngono a écrit:

Effectivement "Mission terminée" a ne kalara Alexandre Biyidi (Mongo Beti), mot ya akom etame à côté de mbalmayo. Eza Boto fut son premier pseudo. Il a une riche bibliographie où il s'est illustré par son anticléricalisme et son anticolonialisme. On peut citer "Le pauvre christ de bomba", Perpétue", "Main basse sur le cameroun"et bien d'autres qui lui ont valu d'être interdit de séjour au cmr pendant des décennies.

Hum! En tout cas, il écrit très bien. Excepté Mission terminée, j'ai aussi lu "Ville cruelle" et le "Pauvre christ de Bomba". Dans tous les cas, c'était un bonheur de le lire. Actuellement je suis entrain de reconstituer petit à petit ma bibliothèque personnelle, et j'espère que je pourrais être en possession de ces livres dans bientôt. Ils sont à avoir.

Trilogie historique sur les FONG de Marie-Ange EVINDISSI - Tome 2

LES EXILES DE DOUMA
Ombres et Lumières sur le Forêt

Pas encore lu, mais j'ai hâte

Citation :

Présentation de l'éditeur
Une trentaine d'années se sont écoulées depuis le départ des Fongs d'Amala pour Douma, leur nouvelle patrie. La chefferie des Fongs devient un royaume et Essono Bidja, un monarque puissant et éclairé. Un jour, des hommes blancs, des commerçants, des planteurs et des missionnaires, débarquent dans la contrée et établissent des rapports pacifiques avec les autochtones. C'est alors qu'arrivent les nouveaux maîtres de la forêt, envoyés par l'Administration Prussienne des Colonies. Ceux-ci viennent en conquérants et se disent investis d'une mission civilisatrice. Ils instaurent des valeurs et un ordre nouveaux, qui bouleversent de fond en comble l'existence des peuples de la forêt, plongeant ces derniers dans un désarroi sans fin. L'abattage de l'arbre totem de Douma, qui fait obstacle à la construction d'une route, constitue un enjeu primordial, autour duquel se cristallisent les conflits d'intérêt et le choc de deux cultures, situées aux antipodes l'une de l'autre. Après un âpre combat, mené tant sur le plan matériel que psychologique, l'arbre totem est abattu, marquant ainsi la victoire (une de plus), des nouveaux maîtres de la forêt sur les indigènes.

Biographie de l'auteur
Marie Ange EVINDISSI est originaire du Sud du Cameroun. Titulaire d'un Baccalauréat littéraire et d'une Maîtrise en Philosophie, elle est actuellement cadre de la Fonction Publique camerounaise, mariée et mère de cinq enfants.

combien peuvent coûter les deux tomes?

akiba abui a Minsili Mi Ngon Ewondo pour ces infos sur "Les Exilés de Douma" de M-A Evindissi. je vais me renseigner.

adzidzon a écrit:

combien peuvent coûter les deux tomes?

A Adzidzon, ces livres sont édités par l’Harmattan qui a sa propre librairie à Paris (dans le 5e rue des Ecoles) ou en ligne, mais be kalara baba be ne fe sur Fnac.com ou Amazon.com 1 ou 2 euros moins chers. A su Marie-Ange Evindissi, be kalara be té be ne man dzia me men ma yen nala (environ 22 euros chacun) mais les romans historiques sur l’Afrique ne courent pas les rues, donc soutient à nos écrivains si on peut et si le bouquin nous intéresse.

FNAC
http://recherche.fnac.com/ia623327/Marie-Ange-Evindissi?SID=55cfc5aa-a833-c9b1-87d0-94ce31aa46e1&Origin=FnacAff&UID=003EBAF44-D8EE-DE07-4F4A-EBE738C31B56

AMAZON
http://www.amazon.fr/exec/obidos/search-handle-url?%5Fencoding=UTF8&search-type=ss&index=books-fr&field-author=Evindissi%20Marie-Ange

akiba...bien évidemment que ça m'interesse! je vais regarder tout ça à tête reposer!

Evindi Mot a écrit:

akiba abui a Minsili Mi Ngon Ewondo pour ces infos sur "Les Exilés de Douma" de M-A Evindissi. je vais me renseigner.

De rien
Quelque part sur le forum j'ai un post sur l'Elat Ayong et je me rappelle dans le tome 1 des Exilés, elle avoque une cérémonie inverse où be nya bora décident d'unir deux protagonistes (hom et fem) en séparant symboliquement la parenté entre eux. Mi dzu ma, ma vone dzoé dzam té

2 bouquins conseillés dans un autre sujet par Nyia. Je ne les connaissais pas, je vais rapidement y remédier

Les Beti du Gabon et d'ailleurs : Tome 1, Sites, parcours et structures
Par Jean-Marie Aubame, Fidèle-Pierre Nze-Nguema, et Henry Panhuys.

(23 euros ou 21,50 sur Amazon)

Dommage que l’auteur Jean-Marie Aubame ne soit plus de ce monde



Lien : http://www.amazon.fr/Beti-Gabon-dailleurs-parcours-structures/dp/2747528472/ref=sr_1_2?ie=UTF8&s=books&qid=1205862112&sr=1-2

Citation :

Présentation de l'éditeur
Cet ouvrage est l'œuvre d'un Africain à la quête de ses origines et de son devenir. De fait, il restitue la longue migration, sans doute inachevée, des Beti-Bulu-Fang, l'un des groupes ethniques les plus importants du Nord-Ouest de l'Afrique Centrale, qui, de la lointaine Phénicie au Proche-Orient, au fil de près de trois millénaires, les aurait conduits à leur habitat actuel, en passant par l'Egypte pharaonique, la Nubie, l'Ethiopie, le Darfour, les confins nigéro-tchadiens, le Golfe du Bénin. Formidable épopée que celle de ce peuple dont l'auteur, un de ses fils les plus dignes et représentatifs, tente de reconstituer la mouvante et irréductible identité à travers une multitude de repères et d'approches. Ainsi, pour rendre compte de l'histoire et des traditions sociales et culturelles des Beti, l'auteur convoque-t-il une pluralité de disciplines (histoire, archéologie, linguistique, anthropologie, sociologie, etc.), fait-il appel à sa perception personnelle, n'hésitant pas à recourir aux références bibliques et à sa sensibilité religieuse, et s'appuie-t-il sur les témoignages et visions de vieux Fang.

Les multiples faits de société, de culture, de religion, d'économie, sont minutieusement exhumés, enregistrés, sélectionnés, classés poux en dégager pertinences et incohérences, ressemblances et dissemblances, continuités et ruptures, persistances et disparitions, en rapport avec les exigences du temps présent. Il en est ainsi de tout ce qui a trait aux sites successifs de leur parcours, à la structure de la société, à leurs modes d'organisation sociale, politique, économique, spatiale et résidentielle, aux objets et techniques de leur vie matérielle, agricole, artisanale et artistique. Une attention soutenue étant accordée à la linguistique en tant que réservoir de mémoire du peuple beti et de site révélateur des parentés possibles entre civilisations d'hier et d'aujourd'hui. Bref de tout ce qui constitue la riche " substance matérielle " du tome I de l'ouvrage. Il en va de même des croyances, rites initiatiques et cultes religieux, en particulier le bwiti et l'ombwiri, des pratiques, interdictions, coutumes et représentations liées aux grands moments de 1a vie des individus et de la société : la naissance, les initiations, le mariage, la maladie, la mort. En somme, de tout ce qui fait l'essentielle " consistance spirituelle " du tome II de l'ouvrage.

De cette recherche, résulte un livre à la fois érudit, passionnant et foisonnant d'hypothèses et de suggestions où les faits sont sans cesse réinterprétés selon une logique stratégique et idéologique claire avec laquelle on peut être, ou ne pas être d'accord, mais qui a l'immense et inhabituel mérite de poser, pour une fois, la question de la validité théorique et de l'utilité pratique d'une histoire endogène des peuples africains, c'est-à-dire telle qu'elle est vue et ressentie par eux-mêmes, hors de toute " extraversion scientifique " et référence à une histoire de Blancs. C'est donc un véritable testament pour les générations futures que nous livre l'auteur, le passé étant organisé selon une rationalité nouvelle tout entière orientée vers la réappropriation de soi dans une singularité faite d'emprunts et/ou de résistances à l'Autre. Penser et vivre l'identité, non comme un résultat définitif, mais comme une perpétuelle transition entre racines et errances, entre sédentarité et nomadisme, entre contestation et participation, entre fermeture et ouverture, n'est-ce pas là, au-delà d'une incontournable interculturalité, le message d'avenir de notre commune humanité qui nous est ainsi transmis ?

Biographie de l'auteur
Jean-Marie AUBAME NDONG, né le 5 octobre 1924 à Ayeme, province de l'Estuaire, ancien haut fonctionnaire, ambassadeur et sénateur du Gabon, décédé à Libreville le 2 septembre 2001.

Les Beti du Gabon et d'ailleurs : Tome 2, Croyances, us et coutumes
Par Jean-Marie Aubame, Fidèle-Pierre Nze-Nguema, et Henry Panhuys.

(25 euros ou 23,75 sur Amazon)



Lien : http://www.amazon.fr/Beti-Gabon-dailleurs-Croyances-coutumes/dp/2747528480/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=books&qid=1205862341&sr=1-1

akiba ä Minsili pour ces livres que tu nous recommandes, je vais essayer de les commander sur le net...
akiba

kutane mekop : "kpa kpa kpa kpa kpa !".

donc, entre autres : Phénicie, Canaan, Palestine (Israël), Kamet, Nubie-Darfour (Soudan), Ethiopie, Bénin, Nigeria, Tchad, Cameroun, Gabon, Guinée-Equato, Congo, RCA ??? quelle richesse. la liste continue...

"o bi ba ooo, o bi ba ooo..."

akiba a Nya ; akiba a Minsili Mi Ngoan Ewondo. akiba asu bemvende ba kebia lig elig te

Un essai + un intéressant roman historique écrit par un anthropologue. Ce sont les premiers que j’ai lu sur les Fang (Beti).

Sorti en 1981, * Paris, Publications de la Sorbonne, 1981 - 490 p., ill. h. et in t. - 24 x 16 cm

Minlaaba I : Les seigneurs de la forêt
Essai sur le passé historique, l'organisation sociale et les normes ethniques des anciens Beti du Cameroun

Citation :

Thèse soutenue en 1975 et parue sous sa forme complète la première fois en 1977 à l'Atelier de l'université de Lille III sous le titre de Minlaaba. Cet édition constitue le deuxième tirage allégé uniquement de la version originale de textes en beti ici seulement rapportés traduits en français. Cette recherche tentait, au départ, de répondre à la question suivante: Comment se fait il que les Beti du Cameroun se soient pratiquement tous convertis au catholicisme en une période de pas plus de 30 ans ? Et cela, de plus, sans développement parallèle de cultes syncrétiques…

Sur ce site on peut commander une version allégée du texte original mais à 56 euros
http://www.choosit.org/cgi-bin/choosit3/choosit_ac.cgi?user=UJELLAA&nla=1&cart_id=&ref=2954&sousref=2954

Citation :

Philippe Laburthe-Tolra est anthropologue; il a travaillé de longues années au Cameroun et publié en particulier plusieurs ouvrages sur les populations et la culture Béti (Sud-Cameroun). Il réussit ici un exercice difficile: l'écriture d'un roman ethnographique qui allie le plaisir de la lecture avec le sérieux du contenu, permettant ainsi à un lecteur non universitaire spécialiste de s'immerger très naturellement dans l'histoire, la cosmogonie et la culture d'un peuple de la forêt; c'était avant le temps des blancs….

Sorti en 1986 : Le tombeau du soleil : Chronique des Bendzo

Citation :

A cet instant, le chien se met à gronder, puis se lance dans la cour en aboyant. Les jeunes femmes le suivent sans réfléchir. Un hurlement multiple leur glace le sang. Les ennemis ont investi le hameau en silence, et, au cri qui leur sert de signal, une dizaine de guerriers peints escaladent ou renversent de toutes parts la clôture. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, deux d’entre eux ont saisi les files qui tentaient de fuir en brousse ; et Mbala, les yeux écarquillés derrière la fente du toit, assiste alors à l'un de ces épisodes terribles dont il sent qu'il ne devra rien dire (…)
"Tête du Ciel, ô mon père, toi qui nous enflamme, toi qui nous fait renaître tous brûlants de la terre, toi aussi attires-moi vers toi ! Laisse-moi voir ton glorieux Tombeau, l’énorme caverne où gronde le fleuve Endam, et d’où remontent les fantômes ! Laisse-moi entendre ton cri, ce cri unique d’agonie et d’espoir ! Laisse-moi célébrer ton deuil sur les bords sans rivages, parmi les buffles sacrés, près des oiseaux blancs endormis, sous les constellations fourmillantes, avec la lune, fille de Zamba aux changements immuables ! Laisse-moi me pencher pour t’adorer sur la limite abrupte et vertigineuse de cette terre éphémère !"

En recherchant un site de vente des Seigneurs de la Forêt, je suis tombée sur cet ouvrage qui m’a l’air intéressant :

Sorti en 2005 : Fang du Gabon : Les tambours de la tradition de Paulin NGUEMA-OBAM

Sorti chez Karthala. Vendu sur Amazon 19 euros

Citation :

Les Fang du Gabon constituent un élément de l'ensemble dit " Pahouin " auquel appartiennent également les Fang de la Guinée équatoriale, les Beti et les Boulou du Cameroun. Ils ont en commun la langue et la culture. Beaucoup a déjà été écrit sur ce groupe, généralement par des missionnaires ou des chercheurs étrangers qui n'ont pas toujours bien interprété ce qu'ils ont vu ou entendu. En effet, et on ne peut le leur reprocher, il est difficile de connaître en profondeur une culture du style formulaire oral sans maîtriser les subtilités de la langue qui seule donne accès à la logique des croyances, des légendes, des usages et des coutumes. L'auteur du présent ouvrage, fang lui-même, aborde sa propre société par le biais de la danse et des chants qui l'accompagnent. La danse, chez les Fang, n'est pas l'apanage d'un groupe d'individus particuliers, ni dans ses origines, ni dans sa pratique, mais elle est omniprésente dans la vie de chacun. Elle commence à la naissance, lorsque les mères et les smurs accueillent le nouveau-né par des chants et des mouvements rythmiques. Elle suit la personne tout au long de son existence, à travers les rites religieux, les mariages, les veillées, et elle est l'acte final par lequel les vivants intègrent le défunt dans la catégorie des ancêtres.

Citation :

Biographie de l'auteur
Paulin Nguema-Obam est né en 1934 à Medouneu (Gabon). Après des études de philosophie, de sociologie et d'ethnologie à l'Université de Strasbourg, couronnées par un doctorat d'État en 1976, il a enseigné la sociologie à l'Université Omar Bongo de Libreville.

http://www.amazon.fr/Fang-du-Gabon-tambours-tradition/dp/2845864833

Que de la bonne doc que tu nous proposes là ä Minsili....

Une autre découverte, chez Karthala qui apparemment édite bcp d’ouvrages ethno-socio-historiques sur l’Afrique. J’y ai vu un certain nombre d’ouvrages sur les Fang-Beti.
Celui-ci est écrit par une non-Fang (occidental) Jeanne-Françoise Vincent : Femmes Beti entre deux mondes. Entretiens dans la forêt du Cameroun.
Lien d’un article plus détaillé sur le bouquin

Citation :

Dans les années 1970, Jeanne-Françoise Vincent avait publié une série d’entretiens avec des femmes Beti de la forêt camerounaise avec un succès tel que l’ouvrage fut rapidement épuisé. Au moment de rééditer ces témoignages, l’auteur est retournée auprès de la même population et propose de nouvelles conversations avec les femmes de la génération suivante.

Grâce à de courts récits de vie décrivant le fonctionnement de la famille et de la relation conjugale, l’institution spécifiquement féminine des sociétés secrètes et l’imposition du christianisme qui bouleversa l’ordre social ancien, ce livre donne à réfléchir sur la place et le statut des femmes dans une société africaine. Le discours des femmes sur le passé et le présent, parfois contradictoire et difficile à analyser, laisse mesurer l’important changement entre une société polygame où les femmes, sans parole, étaient traitées « comme des esclaves », et une société christianisée imposant la monogamie comme nouvelle norme, ce qui tend à rééquilibrer la relation entre les genres. Comme le note Françoise Héritier dans sa préface à cette nouvelle édition, le lecteur est frappé par le « rapport ambigu établi entre le christianisme et une forme de libération » des femmes (p8. Le rôle du christianisme dans cette reconnaissance de leur dignité humaine est illustré par l’étonnante institution du sixa établie par les Allemands avant la Première Guerre mondiale, internat de jeunes filles ou de jeunes femmes leur permettant d’échapper à un mariage imposé pour avoir accès, au titre de nouvelles baptisées, au choix du conjoint dans un mariage chrétien. Mais une telle révolution ne fut pas sans conséquences sur l’équilibre du village, de la famille et de l’économie agricole du pays beti.

La femme, chef du mevungu, devait posséder un puissant evu, glande de magie et d’exceptionnelle clairvoyance. Cette entité, potentiellement présente dans le ventre de chaque être humain, agit quand elle est « éveillée ». Le ventre apparaît comme centre de l’intentionnalité, lieu de la puissance de la personne et de sa capacité d’action bonne ou mauvaise : « Purifie ton ventre », disait-on à celle qui subissait le rite pour l’encourager à parler, car, pensent les Beti, « ce qu’on a fait de mal a une influence sur votre santé » (p.35). Mais l’evu est aussi la force de sorcellerie, le mal absolu. Celui d’une femme enceinte peut dévorer l’enfant qui se développe en elle, l’empêcher de naître ; il peut s’échapper de son corps lors de l’accouchement. Force brute difficile à contrôler, prompt à se retourner en nuisance, l’evu semble représenter les incertitudes et les paradoxes liés à la vie, en particulier ceux du corps féminin lors de l’extraordinaire moment de la naissance. Le lien entre le sexe féminin et cette puissance apparaît dans le personnage de la femme chef du rituel, possédant un evu fort mais également un sexe aux formes bien développées qui jouait un rôle dans la partie finale des cérémonies.
Les témoignages anciens sur cette institution soulignent son influence morale sur les comportements dans les petites sociétés villageoises : « l’initiée qui n’était jamais malade montrait de façon éclatante la rectitude de sa vie » (p. 39).

Les raisons de l’adhésion au christianisme font entrevoir l’ouverture des sociétés villageoises, sous la colonisation, à un ensemble de changements : scolarisation, christianisation, contrôle de l’administration centrale sous forme de levée d’impôts, qui furent les formes les plus tangibles d’une « modernisation » longtemps imposée comme « la civilisation » aux populations africaines. Pour les femmes de l’ancienne génération, la libération qu’offrait le sixa était une réalité, même si, dans cet internat, le régime de travail de type colonial était durement ressenti. Le christianisme offrait un autre modèle de couple et de famille, un statut de véritable personne humaine.

Les derniers entretiens réalisés en 1998 introduisent un nouveau ton : les jeunes femmes ont été scolarisées, certaines ont fréquenté l’université ; des hommes assistent aux entretiens, ils écoutent leurs femmes parler. On mesure la distance parcourue, en une génération, dans les relations hommes-femmes. Les bilans sont mitigés, contrastés. Les hommes persistent à penser que les missionnaires les ont « appauvris » en supprimant une polygamie que les descriptions font apparaître comme une institution politique et économique. Les femmes, unanimes pour reléguer la grande polygamie dans les pratiques du passé, constatent cependant que de nombreux hommes prennent encore deux femmes, ou se réservent un « deuxième bureau » : il ne reste aux femmes que la rivalité et la haine sans la solidarité des anciennes structures.

L’individualisme, la monétarisation et la recherche d’un gain personnel ont rendu la vie des agricultrices plus dure, moins festive. Quelques touches laissent transparaître la violence à laquelle est exposée la femme sans enfants. Celle qui travaille « pour des neveux », c’est-à-dire pour rien, est cruellement moquée (p. 81) et l’on comprend que ce sont ses enfants qui donnent à la femme beti la force d’assumer seule de lourdes charges et de s’opposer à la polygamie.

Texte complet ici : http://lhomme.revues.org/document12531.html

Séverin-Cécile ABEGA, R.I.P.

Je me préparais à mettre quelques références de ses bouquins, et je reçois un mail m’informant que ce grand homme est décédé lundi à Yaoundé. Le site de la TV Cameroun (CRTV) en parle, Radio France aussi. Ayant eu ce monsieur comme professeur à l’université à Yaoundé, j’en garde un souvenir tellement positif, encore un qui s’en va en plein milieu de son œuvre. Hier soir en faisant une recherche sur son bouquin sur le rite de l’Esani, je me disais que ce serait une personne à contacter pour nos projets de Festi-Fang vu ses connaissances sur le terrain de l’anthropologie. C’est décourageant de voir nos intellectuels et hommes de culture ayant fait le choix de rester a Ndzal disparaître comme ça.

L’Esana chez les Beti (livre devenu très rare, Editions Clé Yaoundé)
Les Bimanes (recueil de nouvelles) étudié au secondaire au Cameroun
Contes du Sud Cameroun. Beme et le fétiche de son père

Citation :

Séverin Cecil ABEGA n’est plus !

Le Professeur Séverin Cecil ABEGA s’est éteint le 24 mars 2008 à l’âge de 53 ans, des suites d’une longue maladie. L’auteur des « Bimanes » et de nombreuses œuvres était depuis un certain temps de santé fragile après avoir subit une opération.

C’est une perte énorme pour le Cameroun, car cet anthropologue, né en 1955 à Sa’a, dans la province du centre, était considéré comme l’un des auteurs les plus prolixes de son époque.

Enseignant à l’Université de Yaoundé I et à l’Université Catholique d’Afrique Centrale, il était également le responsable de l’Institut de Recherche en Sciences Anthropologiques de l’Université Catholique.

http://www.crtv.cm/cont/nouvelles/nouvelles_sol_fra.php?showSection=national&idField=609&table=noticias

Akiba abui a ma fillle minsili pour ce travail de recherche... et aussi pour cette triste nouvelle. Je connaissais de réputation severin cecil abega; dernièrement, je l'ai vu dans un documentaire sur les pygmés avec muriel robin. Quelle perte!

abomo ngono a écrit:

Akiba abui a ma fillle minsili pour ce travail de recherche... et aussi pour cette triste nouvelle. Je connaissais de réputation severin cecil abega; dernièrement, je l'ai vu dans un documentaire sur les pygmés avec muriel robin. Quelle perte!

Dzam esë a nsu be kalara a Mone Mema Mbolo ma reconstituer biblio perso, j'en profite pour partager avec ceux que ça peut interesser.

A nsu SC ABEGA, ya kar(e) bo na e yong o ga yem mot, sa perte est d'autant + difficile. C'était un professeur extraordinaire et il a fait tant de recherches pas seulement sur les Beti mais sur pleins d'autres ethnies/cultures du cameroun. Ajouté à ça, il était toujours dispo pour ses étudiants, toujours prêt à apporter généreusement sa pierre dans un projet scientique/culturel. C'est vraiment une très grande perte.