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 Le Complet de La Langue Fang - Fondation de l'Académie Fang

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AuteurMessage
Awôme Fang




Nombre de messages : 2
Date d'inscription : 07/09/2010

Le Complet de La Langue Fang - Fondation de l'Académie Fang  Empty
MessageSujet: Le Complet de La Langue Fang - Fondation de l'Académie Fang    Le Complet de La Langue Fang - Fondation de l'Académie Fang  EmptyMar 7 Sep - 11:23

Ce livre qui va lancer notre grande Académie Fang a été écrit par Joe (Jean Joseph) Mintsa, un natif Fang, citoyen de l’actuel Gabon. À la fin de ses études de philologie et de Civilisation Américaine à l’université de l’actuelle Libreville en 1998, il s’est immédiatement retiré en Angleterre pour un séjour d’études et de réflexion sur les origines des crises morales et politiques de son monde. Sa détermination à mettre en surface les erreurs conceptuelles et pratiques qui ont désorienté les pensées et les actions de tout un genre humain (le genre négro-africain) — afin d’arriver à une compréhension pragmatique de la Condition Africaine — l’a amené à prendre une direction totalement différente en tant que penseur.... Son titre What is Wrong with Black People? (2007) est l’œuvre qui personnifie toute la plénitude de ses découvertes philosophiques. D’où, à son retour chez lui en 2007, il s’est engagé à initialiser la fondation d’une Académie Fang en créant le Collectif des Chercheurs pour l’Académisation et la Formalisation du Fang avec l’élaboration subséquente d’un Précis de Grammaire Fang, Le Complet de La Langue Fang, pour témoigner de la véracité de son intuition.

Le Collectif des Chercheurs pour l’Académisation et la Formalisation du Fang tient ainsi sa naissance du constat inquiétant selon lequel la langue Fang ferait partie des langues nègres qui sont aujourd’hui en voie de disparition. En termes plus clairs, il y aura, dans un avenir proche, un moment où les Fang n’auront pas de langue. Ceci veut dire qu’ils ne seront plus Fang que de nom, sans support expressif et culturel.

En effet, l’affirmation civilisationnelle des collectivités humaines n’est pas une entreprise aussi mystique qu’on le croit dans l’Afrique noire d’aujourd’hui. Il ne s’agit pas de savoir comment séduire Dieu, ou comment pactiser avec le Diable; mais plutôt comment appliquer la formule qui marche, c’est-à-dire réaliser l’éclosion académique de son Expression Culturelle — sa langue maternelle.

Par conséquent, la raison pour laquelle j’ai décidé de donner ma vie au développement de la langue Fang est strictement relative à l’expérience de l’évolution humaine qui montre que l’homme ne peut avoir ni identité ni histoire que s’il a une langue; mais surtout si sa langue est capable d’exprimer la totalité de l’inspiration humaine, afin de permettre à ses natifs de réaliser leur affirmation civilisationnelle.

Voilà pour quoi Joe Mintsa a décidé d’élaborer ‘‘Le Complet de La Langue Fang’’ qui est ainsi une formule non seulement révolutionnaire, mais aussi parfaite, dans ce sens que l’auteur a su y faire ressortir pratiquement la totalité de la richesse expressive de la langue Fang, dans toutes ses variations régionales, tout en y élaborant un code graphique si limpide qu’il a pu anticiper un nombre indéterminé de pièges didactiques et pédagogiques dans la perspective de transformer la langue Fang en un outil performant d’expression artistique, littéraire, philosophique, scientifique, technologique et politique; afin que nous tous (chanteurs, poètes, dramaturges, cinéastes, essayistes, chercheurs, politiciens, hommes de cultes, praticiens de rites...) puissions apprendre à écrire nos œuvres d’inspiration dans notre langue à nous [plutôt que de continuer de dépendre de la langue de quelqu’un d’autre pour exprimer notre génie].

Avec ce livre, il ne sera plus jamais question de demander à un parent Fang de faire l’effort d’apprendre à ses enfants à parler leur langue à la maison. Il sera maintenant plutôt question de disposer tout Fang à sortir sa langue du gouffre primitif du langage ménager pour en faire une langue pleinement académique.

Et c’est de là que tient notre nécessité d’académiser la Langue Fang, c’est-à-dire réaliser sa formalisation systématique par la définition méthodique d’un code orthographique formelle, afin que son usage public soit raffiné, harmonisé et uniformisé sur toute l’étendue du territoire Fang. Et c’est en cela que consiste la nécessité de Formaliser le Fang, c’est-à-dire explorer la nation Fang culturellement, socialement et politiquement dans sa totalité afin qu’elle soit capable de s’organiser dans son entièreté comme une nation moderne, mais surtout comme une nation civilisée, capable de maîtriser sa situation spatiale et culturelle, aux fins de savoir se coordonner dans son ensemble. Et c’est là qu’il devient aussi très important pour nous de commencer par décliner quelques information de base quant à l’indentification spatiale et culturelle du Fang. C’est quoi le Fang?

Nous pensons qu’il est nécessaire de commencer par nous expliquer sur la raison pour laquelle nous avons décidé de rompre non seulement avec l’orthographe classique ‘Fañ’, mais aussi avec l’orthographe scientifique ‘Faŋ’ au profit de l’orthographe Fang qui, bien que coloniale, est cependant beaucoup plus représentative de la phonation du mot ‘Fangh’. En effet, la lettre ñ de l’orthographe ‘Fañ’ est une nasalisation palatale correspondant au gn français et dont le symbole phonétique est [ɲ]; ce qui est différent de la nasalisation gutturale produite par la combinaison consonantique ng du mot Fang et dont le symbole phonétique est [ŋ]. Et c’est de là que tient notre deuxième rejet. En fait, le caractère [ŋ] n’est pas une lettre, mais plutôt un symbole phonétique. Il est ainsi contre nature d’associer des lettres et des symboles phonétiques sur une même chaîne graphique, sauf dans le cas d’un symbole phonétique qui s’avère être identique à la lettre dont il représente le son; ce qui n’est pas le cas du symbole [ŋ]. On ne peut donc pas écrire ‘Faŋ’ non plus.

En revanche, ce qu’il faut reconnaître c’est qu’il existe dans la phonologie Fang deux types de nasalisation gutturale: la nasalisation gutturale forte, celle vue ci-dessus, produite par la combinaison consonantique ng et dont le symbole phonétique est [ŋ]; et la nasalisation gutturale faible, produite par la combinaison consonantique ngh et dont le symbole phonétique est plutôt [ɳ], ou parfois [ŋh]. Et pour mieux assimiler la différence entre ces deux sons, il suffit de comparer la prononciation du mot épongá (couvercle) avec celle du mot éwonghá (marchandise). Dans le premier cas, la syllabe finale du mot épongá se prononce ['ŋga] comme dans le mot Lingala moninga (frère), alors que dans le deuxième cas, la syllabe finale du mot éwonghá se prononce plutôt ['ɳa]/['ŋha] comme dans le mot nmfânghá (chaînette).

C’est donc la subtilité phonique de l’association entre la gutturale voisée g et la gutturale aspirée h qui produit le son [ɳ], différent du son [ŋ], lorsque cette association est précédée et, donc, influencée par l’alvéolaire nasale n; et c’est cela qui fait la combinaison ngh.

On aurait ainsi dû écrire ‘Fangh’; mais puisque le son [ɳ] ne s’applique effectivement que lorsqu’il prend une terminaison vocalique, il résulte absolument adéquat, dans ce cas, de garder l’orthographe Fang.

Néanmoins, faut-il que l’on se pose encore la question de savoir ce qui fait d’un homme un Fang. Le Fang, c’est quoi, au juste?

Pour aller droit au but, nous dirons que le terme Fang n’est rien d’autre que le dénominatif identitaire porté par la communauté culturelle qui se trouve installée sur l’arrière territoire de ce qui est aujourd’hui connu sous le nom de ‘Golf de Guinée’. Ce territoire d’environ 388.000 km² s’étend, en latitude, de la côte atlantique équatoriale jusqu’à environ 700 kilomètres en ligne droite vers le cœur de l’Afrique centrale où il est frontalier avec le territoire Kikongo (aux abords de Katta et Lango, dans le Nord de l’actuelle République du Congo). Et, en longitude, il s’étend de 8° au-dessus de l’équateur (aux abords de Sangbé, à où se trouve la frontière entre les Fang et les Hausa, dans le centre de l’actuel Cameroun), et descend jusqu’à 2° en dessous de l’équateur (aux abords de Lambaréné et Kassamabika, où se trouve la frontière entre les Fang et les peuples Myènè et Punu, dans le Centre de l’actuel Gabon).

Mais ce territoire est aussi frontalier au Nord-Est avec le peuple Ubangui (aux abords de Carnot et Nola, dans l’Ouest de l’actuelle Centrafrique); au Nord-Ouest avec les peuples Bami et Douala (aux abords de Ngambé Tikar et Esseka, y inclus les Batanga, qui vivent sur un détroit qui part de Kribi jusqu’aux abords de Bata (voir image de couverture).

C’est le peuple qui occupe ce territoire qui est désigné par le terme Fang pour une raison purement historique. Selon les contes folkloriques Fang (rapports oraux aussi bien historiques qu’épiques transmis aux Fang de génération en génération), le terme Fang est dit être né d’une observation sociologique faite par les Fang eux-mêmes. Il semble que dans le temps, les Fang avaient observé qu’à chaque fois que des compétitions étaient organisées dans tout domaine de savoir-faire (la forge, l’architecture, l’agriculture, la philosophie la chasse, etc. etc.), ou même à chaque fois qu’il y avait une guerre entre les gens qui disaient ‘‘m’azzô ná’’ pour dire ‘‘je dis que’’ et n’importe quel autre peuples dit ‘‘bilòbêlòbe’’, c’est-à-dire ceux parlant des langages indéchiffrables aux ‘‘m’azzô ná’’, les ‘‘m’azzô ná’’ semblaient toujours faire mieux que tous leurs adversaires ‘‘bilòbêlòbe’’.

Ce fut donc à partir de ce constat que les ‘‘m’azzô ná’’ finirent par se laisser convaincre du fait, tel qu’ils l’exprimèrent dès ces instants-là, que ‘‘ê mot asee a akòbe ‘‘m’azzô ná’’ a ne nmfang ê mot’’, c’est-à-dire: ‘‘tout homme qui parle ‘‘m’azzô ná’’ est un homme de qualité’’.

C’est donc du mot nmfang (qualité) qu’on a obtenu le dénominatif identitaire Fang, pour désigner le peuple qui, pour dire je dis que, dit ‘‘m’azzô ná’’. Et c’est cette langue dans laquelle on dit ‘‘m’azzô ná’’ pour dire je dis que qui est aujourd’hui connue comme La Langue Fang, c’est-à-dire la langue des hommes de qualité.

Maintenant – et c’est le plus important à savoir dans cette section préliminaire –, en tant que langue (puisque c’est l’aspect qui nous intéresse le plus dans ce travail), la langue Fang est composée de divers parlers qui constituent ses différentes variantes régionales, autrement appelées accents, et que nous appelons mhindzòb mhî Fang, c’est-à-dire les différentes façons dont la langue Fang est articulée et prononcée par ses natifs sur l’étendue de son territoire, région par région.

En fait, il n’existe sur terre aucune langue qui se parle exactement de la même manière sur toute son étendue. Par exemple, on parle souvent en France de différents accents de la langue française, à savoir l’accent du midi, l’accent marseillais, l’accent alsacien, l’accent normand, l’accent québécois, l’accent bruxellois, etc. etc. Ces variations représentent les différentes façons dont la langue française est articulée et prononcée par ses natifs, c’est-à-dire comment le français sonne lorsqu’il est parlé par des natifs français originaires de différentes régions françaises, ou même de différents territoires occupés par les français. Et c’est là tout le problème que nous avons besoin de résoudre ici; car la langue Fang fonctionne aussi comme la langue française. Elle a des accents différents, c’est-à-dire des intonations et articulations différentes, région par région; à la seule différence que, contrairement au français, le Fang a développé la caractéristique qui consiste à attribuer à chacun de ses accents un nom spécifique, à l’exemple des noms: Okak, Mekèh, Mvèñ, Bulu, etc. etc.

Mais la langue Fang n’est pas la seule à avoir développé cette caractéristique. Bien d’autres langues sur tous les continents du monde font montre de ce trait. C’est, par exemple, le cas de l’Angleterre, pays dans lequel nous avons séjourné pendant dix ans pour étudier ces phénomènes. Les noms: Pitmatic, Tyke, Scouce, Brummie, Yorke, Lancastrian, Cockney, etc. etc., ne sont pas des noms de langues européennes ou de tribus britanniques, mais plutôt des noms de différents accents de la langue anglaise, juste comme la langue Fang. Et les natifs de chacun de ces différents accents de la langue anglaise parlent anglais dans une intonation, une articulation et une prononciation tout à fait particulière complètement différente de la façon de parler chez d’autres anglais natifs d’autres accents. Par exemple, lorsqu’un natif de Liverpool, c’est-à-dire un Scoucer, vous parle anglais, même si vous avez un doctorat en anglais, vous n’entendrez rien de ce qu’il vous dira si vous n’êtes pas encore habitués aux différents accents de la langue anglaise. C’est exactement de cette même manière qu’il vous sera difficile de comprendre un natif de Bifoule, c’est-à-dire un Vute, si vous n’avez pas encore la maîtrise des différents accents de la langue Fang.

Malheureusement, il s’est développé en Afrique noire une ignorance totale vis-à-vis de cette réalité scientifique universelle à cause de l’avènement d’un certain nombre d’européens qui ont voulu s’ériger en spécialistes des langues nègres sans comprendre une seule de ces langue pour pouvoir définir avec exactitude les frontières d’intelligibilité entre elles; ce qui les a amené à commettre l’erreur qui a consisté à recenser des noms de variations internes comme des langues à part entière, donnant lieu au gonflage du nombre des langues nègres et, par ricochet, le nombre de ce qui est aujourd’hui connu comme ethnies africaines (puisque, en principe, une ethnie équivaut à une langue).

C’est cette erreur ethnographique qui a faussé les données géopolitiques de toute l’Afrique noire d’aujourd’hui, à tel point que nos états se trouvent avec des nombres spectaculaires d’ethnies, alors qu’il ne s’agit que de parlers intra-linguistiques. Ce n’est pas étonnant qu’un ancien Ministre des Cultures de l’actuel Gabon, Paul Mba Abessole, soucieux de la nécessité de recenser les communautés culturelles qui existent sur le territoire Gabon, c’est-à-dire les ethnies que l’on trouve au Gabon, selon leurs langues, se soit finalement retrouvé avec une cinquantaine d’ethnies sur sa liste; ce qui est loin d’être scientifiquement correct; car le territoire Gabon ne renferme que 4 portions ethnies. Pas plus!

Que s’est-il passé ici? – Il s’est passé que les spécialistes universitaires qui ont aidé le Ministère à réaliser ce travail n’ont fait que réitérer l’erreur commise par les ethnographes européens; celle qui a consisté à croire que tout ce qui est nomenclature culturelle régionale en Afrique noire est une langue et, donc, une ethnie. Ceci veut dire qu’ils n’ont pas pu se rendre à l’évidence scientifique que le Galwa, le Nkomi, le Mpongwè, l’Orungu, l’Akélé, le Sékiani, etc. etc., ne sont pas des noms de langues, mais plutôt des noms d’accents régionaux, c’est-à-dire des intonations et tonalités régionales différentes d’une même langue: la langue Omyènè et qui ne s’arrête pas au Gabon, mais s’étend vers le Nord-Ouest de la région continentale ainsi que les régions insulaires de l’actuelle Guinée Espagnole avec des variantes sœurs telles que le Benga et le Kombé.

De même, ils n’ont pas pu se rendre à l’évidence scientifique que le Nzebi, le Duma, le Téké, l’Obamba, etc. etc., ne sont pas des noms de langues, mais plutôt des noms d’accents régionaux d’une même langue: la langue Ikongo, et qui ne s’arrête pas au Gabon, mais s’étend vers le Centre du Congo avec des variantes sœurs telles que le Lari et le Yaka.

De plus, ils n’ont pas pu se rendre à l’évidence scientifique que le Puvi, le Massango, le Gissir, l’Eshira, etc. etc., ne sont pas des noms de langues, mais plutôt des noms d’accents régionaux d’une même langue: la langue Yipunu, et qui ne s’arrête pas au Gabon, mais s’étend vers le Sud du Congo avec des variantes sœurs telles que le Lumbu et le Bwisi.

Et, en fin, ils n’ont pas pu se rendre à l’évidence scientifique que le Mekèh, l’Okak, le Miwhô, le Ntumu, le Mvèñ, etc. etc., ne sont pas des noms de langues, mais plutôt des noms d’accents régionaux d’une même langue: la langue Fang, et qui ne s’arrête pas au Gabon, mais s’étend à 4 autres territoires coloniaux, à savoir le Cameroun, la Guinée Espagnole, le Congo et la Centrafrique, dans lesquels elle a des variantes sœurs tells que le Bulu, l’Éwondo, le Nzim, le Boar, etc. etc.

Nous avons, là, rien que 4 portions ethnies dans le Gabon, chacune avec ses variations régionales, portant chacune un nom représentant une façon différente d’articuler la langue concernée à l’intérieur d’elle-même. Ce n’est pas très surprenant que dans certains de ses travaux le Professeur Jérôme Kwenzi-Mikala soit beaucoup plus enclin à se demander si, au Gabon, on parle 5 ou 50 langues. Cependant, l’idée – telle que présentée lors de son allocution du 29 mai 2009, à l’occasion de la fête des cultures de Libreville – que la notion d’ethnie devrait être assimilée à la notion de variante linguistique plutôt qu’à la notion de langue n’est pas du tout scientifique. Elle ressemble plutôt à une sorte de compromis colonialiste.

Toutefois, nous n’avons aucune intention de parler au nom des autres. Les Pové sont libres de soutenir que leur langue est différente de la langue des Vili, ou même qu’ils ne sont pas de même ethnie qu’eux; les Orungu sont libres de dire qu’ils ne parlent pas la même langue que les Benga, ou même qu’ils ne sont pas de même ethnie qu’eux; les Obamba sont libres de maintenir que leur langue n’a rien à voir avec la langue des Nzebi, ou même qu’ils ne sont pas de même ethnie qu’eux; les Bafia sont libres de divulguer que les Mboo ne parlent pas la même langue qu’eux, ou même qu’ils ne sont pas de même ethnie qu’eux, etc. etc.

Quant à nous, Fang, tel que nous nous reconnaissons aujourd’hui par la force de notre unicité linguistique, nous avons le devoir de prendre conscience du fait que ce ne fut qu’à partir d’une erreur coloniale que fut inventée une science tronquée – une sorte d’ethnographie ‘infériorisante’ – par laquelle on a voulu nous faire croire que les Mekèh et les Étôn ne parlaient pas la même langue, ou même qu’ils n’étaient pas de la même ethnie, de façon à nous inculquer l’idée que nous n’appartenons pas à une même communauté culturelle. Or cette idée n’a qu’un seul objetif: parachever la miniaturisation de notre peuple et, ainsi, aboutir à la ‘primitivisation’ de notre culture face aux cultures blanches.

L’ethnographie africaine que nous avons aujourd’hui n’a donc été d’instituer que pour dresser un rapport stratégique [Europe-Afrique] dans lequel ce n’est qu’en Europe qu’on devrait se retrouver avec des grandes nations de plusieurs millions d’habitants, alors qu’en Afrique [noire] on ne devrait avoir que des petites communautés primitives de quelques milliers d’habitants. Ainsi, tout ce qui est blanc demeure plus grand que tout ce qui est noir.

C’est vrai qu’on aurait pu supposer que ces gens-là étaient juste ignorants et incapables de saisir l’essence des réalités qu’ils essayaient de décrire. Mais il n’en demeure pas moins vrai qu’un blanc ignorant reste plus érudit qu’un savant noir. Ce n’est pas étonnant que nos savants d’Afrique noire n’aient été jusque-là que des répétiteurs des dires de ces ethnographes blancs malgré les erreurs qui marquent leurs dires.

Voilà pour quoi nous avons maintenant besoin d’études plutôt scientifiques que colonialistes, pour amener nos interlocuteurs d’Europe à comprendre que l’ethnie Fang, tout comme l’ethnie anglaise, ne se reconnaît que par sa langue qui, elle, est constituée de variantes, chacune ayant développé sa propre nomenclature régionale, et parfois ses propres usages et dont certains peuvent être si particuliers que les natifs de bien d’autres variantes pourraient avoir du mal à les saisir. Et ça se passe de cette façon-là dans toutes les langues de notre monde. La façon dont les natifs de Dorset ont parfois du mal à comprendre les natifs de Yorkshire (bien que parlant tous anglais) est exactement la même façon dont les natifs de la Noya ont parfois du mal à comprendre les natifs de la Sanaga (bien que parlant tous Fang).

Cela veut dire que si, pour dire travail, un natif de Kango (Mekèh) dit ésè, tandis qu’un natif d’Akonibe (Ntumu) dit ésèñ, alors qu’un natif d’Eboalêwaa (Bulu) dit plutôt ésâi, nous n’avons pas affaire à 3 langues. Il s’agit plutôt d’accents différents d’une même langue, c’est-à-dire des manières différentes de prononcer un même mot à l’intérieur d’une même langue, de région en région; tout comme chez les anglais, pour dire rester, un natif de Newcastle (Tyke) dit sté, tandis qu’un natif d’Aston (Brummie) dit stèi, alors qu’un natif de Kent (Cockney) dit plutôt stâi. C’est exactement le même phénomène; ni plus, ni moins!

Et même lorsqu’il s’agit parfois de mots apparemment différents employés dans différentes régions pour désigner une même réalité, l’explication de ce phénomène se trouve aussi dans l’histoire de la langue elle-même. Par exemple, l’accent Ntumu a développé cette manie d’employer le mot qui désigne une matière première pour désigner aussi le produit issu de cette matière première. C’est pour cette raison que les Ntumu emploient le mot ézîng pour traduire le mot tôle juste parce que la tôle était traditionnellement fabriquée à base du zinc. Or, le véritable mot Fang pour tôle c’est éngông, c’est-à-dire le produite d’ézîng, à ne pas confondre avec le mot angông (boite de conserve), ni avec le mot angong (serrure) qui, lui, est proche du mot nmfògha (cadenas)…

Aucun de ces mots n’a la même valeur sémantique que l’autre. Il s’est tout simplement développé chez nous une certaine légèreté langagière et qui s’est maintenue du fait que nous n’ayons jamais travaillé dur pour notre langues afin de donner à ses usagers la chance d’aller consulter un dictionnaire pour s’assurer du vrai sens des mots qu’ils emploient.

En d’autres termes, l’idée, telle qu’exposée par Samuel Galley dans son dictionnaire Fang-Français/Français-Fang (1952), que ‘‘les Mekèh auraient une langue à part’’ ou que ‘‘le Fang serait paradigmatiquement différent du Bulu et du Beti’’, tel que l’indique le titre de Pierre Alexandre et Jacques Binet: ‘‘Le Group Dit Pahouin: Fang, Bulu, Beti’’ (1958), n’est qu’une contre-vérité produite par des spéculateurs européens; mais une contre-vérité prise pour une vérité jusqu’à ce jour par ceux d’entre nous qui ont pris la mauvaise habitude d’approuver sans questionnements tout ce qui sort de la plume de l’homme blanc, à l’exemple d’un bon nombre de natifs de la région du Ntem, et surtout dans les contrée d’Abam et de Bitam que nous avons interviewé au cours de nos recherches sur toute l'étendue du territoire Fang et dont certains nous ont confié que leur langue c’était le Ntumu; car le Ntumu, selon ce qu’ils ont appris, était différent du Fang. Il y en a même qui sont allés jusqu’à nous rassurer avec insistance que c'était seulement dans la province de l'Estuaire du Gabon que l'on parlait Fang.

Or, le Ntumu n’est pas une langue. De plus, ce n’est pas seulement dans l’Estuaire du Gabon que l’on parle Fang. Ce qu’on parle dans l’Estuaire du Gabon, c’est-à-dire dans la région du Nkömá, s’appelle Mekèh; tout comme on parle le Ntumu dans le Ntem, le Bulu dans le Nyong, l’Éwondo dans la Sanaga, l’Étôn dans la Lékie, l’Okak dans le Muni, l’Ogowé [Nzaman] dans l’Ivindo, le Nzim dans la Sangha, etc. etc.

Aucun de ces noms ne désigne une langue. Il s’agit plutôt d’accents, c’est-à-dire des variantes régionales d’une même langue – la langue dans laquelle on dit ‘‘m’azzô ná’’ pour dire je dis que – et dont les natifs, s’étant auto-estimés des ‘‘hommes de qualité’’ [mhimfang mhî bhot], ont fini par se reconnaître comme ayant pour tronc dénominatif linguistique et culturel commun, en tant que souche identitaire, le Fang.

Voilà pour quoi, en pays ‘‘m’azzô ná’’, on tend souvent à les appeler Fang-Ntumu, Fang-Okak, Fang-Mekèh, Fang-Éwondo, Fang-Beti, Fang-Bulu, Fang-Étôn, Fang-Miwhô, Fang-Ogowé, Fang-Mbondom, Fang-Vute, Fang-Boar, Fang-Mvèñ, Fang-Nzim. Ceci signifie qu’ils ont tous en commun pour radical identitaire le dénominatif Fang.

Ceci est d’ailleurs confirmé par le fait qu’il soit admis que le dénominatif Fang est étymologiquement lié au nom porté par le tout premier terroir reconnu aux ‘‘m’azzô ná’’ dans l’antiquité, et qui, en son temps, fut appelé Fankú [terre des hommes de qualité], devenu ‘Phénicie’ par traduction. Il est par ailleurs connu que c’est cet fait qui, dans la version épique de Ngutu, a dû motiver Afiri Kara à baptiser son tout premier fils du nom de ‘Fank’, devenu Fang par adaptation, c’est-à-dire celui qui fut conçu en premier pour porter le flambeau ou, dirait-on, le nom qui devait plus tard devenir le dénominatif identitaire de toute la descendance de son père; ce qui, aujourd’hui, fait d’eux tous des Fang, c’est-à-dire la postérité de la restauration de la primauté Ékang, bien que chaque région, selon sa variante, reste connue sous son nom variationnel.

En fait, la dénomination identitaire d’un peuple suit toujours une marche historique totalement intuitive et dont il n’a jamais été nécessaire de débattre. Par exemple, il y a environ 900 ans que la langue anglaise est née de la fusion entre les Angles, les Saxons et les Pitmatic-Cavemen. Les Saxons auraient bien l’appeler ‘le saxon’. Les tribus pitmatiques auraient aussi voulu baptiser leur langue d’après les Pitmates. Mais la dénomination English, issue des Angles s’est imposée d’elle-même dans le temps, aussi bien pour les Angles que pour les autres composantes de l’ethnie anglaise, sans qu’il n’y ait eu un vote pour y arriver.

De même, il y a environ 300 ans que les ‘‘m’azzô ná’’ ont commencé à manifester cette tendance intuitive à se reconnaître tous comme ‘Fang’ bien qu’ils soient Ntumu, Éwondo, ou Mekèh. Nous ne voyons donc aucune nécessité de nous inventer une dénomination tierce pour des raisons politiques qui n’ont rien à voir avec l’évolution naturelle des notions fondamentales de notre milieu culturel. Voilà pour quoi nous rejetons des propositions bancales telles que celle faite aux Fang par les blancs en 1947 à l’occasion du Congrès avorté de Mitzic, à savoir qu’on les appelât tous de ‘Pahouins’ pour être inclusifs; car une dénomination identitaire ne s’invente pas! Elle se révèle d’elle-même au seul moyen de l’évolution sociologique et historique d’une culture donnée.

Par ailleurs, rares sont les cultures qui n’ont pas de dénominations identitaires antiques par lesquelles leurs membres se reconnaissent à titre de rappel historique. Si donc il est vrai que les ancêtres des Fang étaient autrefois connus comme des Betsi ou des Ékang, il n’est cependant plus question de forcer les Fang d’aujourd’hui à se reconnaître d’identité Betsi ou d’identité Ékang à une époque où ces dénominations ne sont plus d’actualité sociologique. Ce serait comme si l’on demandait aux français d’aujourd’hui de se reconnaître d’identité celtique ou d’identité gauloise parce que leurs ancêtres eurent été des celtes et des gaulois. Ce genre de forcing dogmatique et anachronique n’a pas d’avenir pour une culture qui se veut affirmative et développée comme la nôtre.

En un mot, notre devoir est de nous affirmer et de nous développer en tant que ce que nous sommes aujourd’hui, c’est-à-dire des Fang; en commençant par le développement de notre langue, telle qu’elle est parlée aujourd’hui, afin de développer toute la richesse qu’elle exprime, et cela, sur toute l’étendue du territoire ‘‘m’azzô ná’’ et dans toutes ses 14 variantes régionales et qui, sur le plan cartographique, constituent les 14 régions de la Síefang.

Il est néanmoins nécessaire de signaler que certaines de ces 14 variantes principales du Fang sont composées de sous-variantes, de localismes et de dialectes. C’est pour cette raison qu’il paraît indispensable de décliner ici quelques détails importants sur les variations régionales du Fang (voir tableaux des variations régionales Fang dans le livre).

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Néanmoins, bien que nous ayons déjà, à partir des explications que nous venons de fournir ci-dessus, une idée assez claire de la réalité de l’unicité de la langue Fang et, avec elle, toutes ses variations régionales, il existe d’autres aspects aussi bien techniques que conceptuels qui, jusque-là, ont été très difficiles à définir et à classifier dans l’ensemble des travaux actuels sur le Fang, en commençant par l’épineuse question des ‘Variantes Problématiques’ que nous nous proposons d’expliquer aussi succinctement que possible ci-après (des ouvrages plus complets seront produits uniquement à cet effet dans l’avenir).

Les Variantes Problématiques sont celles qui s’éloignent trop de la tendance phonologique ou lexicale moyenne d’une langue donnée. Dans le cas de la langue Fang – une langue de classe A.70 –, en dehors de ses 14 variantes principales et qui restent toutes parfaitement intelligibles les unes aux autres, il existe plusieurs de ces variantes problématiques qui, dû à leur grand niveau d’inflexion, peuvent donner l’impression de ne plus faire partie du Fang. Mais, dans ce court aperçu, nous n’allons parler que des plus représentatives, juste pour faciliter la compréhension de ce dont il s’agit réellement ici.

Prenons le Ngumba, parlé autour d’Elogbatindi (sud-ouest de l’actuel Cameroun), ainsi que ses semblables dont le Makina, parlé dans la région de l'Ivindo (centre de l’actuel Gabon) et le Mekuk parlé entre Mbini et Bolondo (Ouest de l’actuelle Guinée Espagnole). Ces parlers sont parfois recensés comme des langues A.60. Or, c’est des déviations de l’accent Okak, et on les appelle souvent émvwâs Okak.

Le mot émvwâs a le même sens que le mot créole, c’est-à-dire une mauvaise façon de parler une langue donnée. C’est pour cela que les natifs de Yaoundé disent souvent que les gens de Bertoua parlent émvwâs Éwondo, et parfois ndzòb Éwondo parce qu’ils parlent dans un accent bizarre par rapport à l’accent Éwondo. Mais ceci est surtout dû au fait que Yaoundé est une capitale politique, ce qui tend à faire de sa variante la référence du Fang. On a d’ailleurs un sentiment similaire en Angleterre. Bien que l’accent oxfordien soit connu comme étant plus raffiné que l’accent londonien, mais les Cockneys se comportent souvent comme s’ils étaient les référents de la langue anglaise juste parce qu’ils sont de la capitale, non pas parce que leur anglais est meilleur.

Nonobstant, l'aspect le plus important avec le Ngumba, le Makina et le Mekuk est que c'est, en fait, des accents qui étaient venus à se créer par des habitants d'un ou quelques villages avec l'objectif d'avoir un code secret pour critiquer les autres. Mais avec le temps, ces gens ont fini par ‘abandonner’ leur vraie façon de parler au profit de ces codes secrets. Ce même phénomène est retrouvé dans le localisme Mengisa qui fait partie de l'Ewondo et qui est encore pleinement A.70. Les Mangisa ont fabriqué un code secret qu'on appelle le Leti et qui sonne A.60. Mais ce n’est pas une langue à proprement parler. Ce n’est qu’un code local résultant de la torsion d’une langue, tout comme le verlen que les jeunes parlent à Paris et qui n’est qu’une torsion de la langue française, ou même l'aygitaygi créé par certains habitants de Stratford pour éviter de se faire comprendre par les autres. C’est comme cela que le Ngumba, le Makina, le Mekuk et le Leti fonctionnaient à l’origine avant de s’écarter complètement.

Nous avons les mêmes problèmes à l'Est de la Síefang où le Mbondomo et son corollaire Buli, ainsi que le Boar qui font partie de la famille des Baya, et puis le Lino dont on trouve les Bekwel et les Omwali, ne sont plus à 100% A.70. Ils tendent plutôt vers A.80. De plus, lorsque nous arrivons vraiment sur la frontière avec l’Ubangui (dans le sud-ouest de l’actuelle RCA), l'accent du Mbondomo et du Boar, devient tellement fort qu'il se confond avec des variantes identiques au Kako qui sont de A.90, et un Fang A.70 tend à ne plus y entendre grand-chose.

De même, dans le nord-ouest de la Síefang (dans le sud-ouest de l’actuel Cameroun). Le Maala et le Ngunu qui sont en réalité des localismes d’intelligibilité étroite avec l’Etôn deviennent A.60 en tendant vers le Bafia et le Bassa qui sont des variantes Douala. Et puis, le Tuki qui est un localisme Vute devient aussi A.60. D’ailleurs, le Vute, lui-même, qui est une variante d'intelligibilité immédiate avec l'Etôn et l'Ewondo, tend à se confondre avec le Fulfuldé qui est une variante Hausa au fur et à mesure que l'on s'approche du parallèle de Sangbé qui constitue la limite virtuelle entre les Hausa et les Fang, vers le centre de l’actuel Cameroun. C'est pour ça qu'il évolue de la catégorie A.70 entre Nanga Eboko et Ndjolé à la catégorie A.80 entre Bifoule, Kong et Mbitom, et puis il tend vers A.90 à l'approche de Sangbé; et à partir de là en montant, ça devient du Hausa. Il s’agit ici du glissement intonatif et articulatoire d’une même langue à l’approche de l’influence d’une autre à leur point de rencontre.

On a encore ce problème au niveau de l’accent Miwhô qui souffre d’une grande interférence extérieure à son point de rencontre avec le Galwa qui est une variante Myènè (centre de l’actuel Gabon). Il y a des habitants de Miwhô des deux côtés qui en sont victimes. François Nguä lui-même, un célèbre chanteur Fang originaire de Lambaréné, a souvent été l’objet de critiques acerbes quant à son hybridation linguistique. Il y a des Myènè qui nous ont confié que lorsque François chante en Myènè ils ont plutôt l’impression qu’il chante en Fang, alors que les Fang, de leur côté, croient souvent qu’il chante en Myènè quand il chante plutôt en Fang…

Ce phénomène est universel. Il y a, par exemple, des français qui vous diront que lorsqu’un Alsacien parle français, ils ont souvent l’impression qu’il parle plutôt allemand. Ceci est dû à l’influence de l’allemand sur le française à leur point de rencontre et vice versa. C’est ce phénomène qui aboutit à ce qu’on appelle généralement des variantes à pont, c’est-à-dire celles qui sont à cheval entre deux langues. C’est certainement le cas des Tsogo qui se trouvent à cheval entre le Punu et le Myènè; ce qui fait que les Tsogo qui vivent proche des Myènè tendent à parler un peu plus comme des Myènè tandis que les Tsogo qui vivent proche des Punu tendent à parler un peu plus comme des Punu. Il y en a même qui parlent comme des Fang. C’est la particularité de la localité de Sindara qui constitue un point triangulaire de rencontre de cultures entre le Myènè, le Punu et le Fang, et chacun tend à ressembler à l’autre à cet endroit-là.

C’est, en parallèle, ce qui se passe dans le comté de Gloucestershire: l’anglais parlé à Coleford sonne comme du Monmouth-Welsh, tandis que l’anglais parlé à Chelternham sonne un peu plus comme du Midland-Jones, c’est-à-dire l’anglais standard [RP].

En outre, ce n’est pas seulement au niveau des variantes à pont que l’on retrouve ces glissements trans-variationnels. Il existe aussi plusieurs cas de variantes intermédiaires à l’intérieur même des langues. La variante Atsi incarne cette caractéristique du fait de se trouver encerclée par plusieurs variantes pures. Un natif d’Alên-Nkömá, ou même de Mitzic, par exemple, pourrait vous donner l’impression de parler à la fois en Ntumu, en Okak, en Mekèh, en Nzaman et en Miwhô, parce que la zone Atsi est entourée et, donc, influencée par ces cinq variantes; ce qui fait de l’Atsi une variante hybride, et presque pas une variante du tout. Néanmoins, la zone Atsi reste conventionnellement incluse dans la région Ntumu pour des raisons d’affinité historique.

Il en est de même pour le Soh. Un natif d’Akonolinga, ou même d’Emvan, par exemple, peut vous donner l’impression de parler à la fois en Éwondo, en Bulu et en Beti, parce que les Soh sont encerclés et, donc, influencés par ces trois variantes; ce qui fait du Soh un simple localisme plutôt qu’une variante en tant que telle. Néanmoins, les Soh se sentent plus en phase avec les Éwondo dû à leur rapprochement sociologique…

En un mot, le Fang est une langue aussi variable que le français ou l’anglais, et doit aussi se développer comme ces langues civilisées, afin de munir son peuple d’une capacité civilisationnelle à égaler au peuple français et au peuple anglais. Et c’est dans cette optique que nous établissons le lien intime entre la conception d’un Précis de Grammaire et la réalisation de la complétude civilisationnelle d’un peuple.

Ce livre de 444 pages est une merveille qui ouvre une ère jamais imaginée pour la restauration de toute une culture et la naissance de toute une civilisation – une vraie! – pas comme ces civilisations qui n’existent que sur un mausolée virtuel d’hypothèses archéologiques telles que ces civilisations du Bas Nil qu’on n’arrive même plus à localiser dans ce bourbier arabe d’Egypte, ou encore ces civilisations qui n’existent que sur un bout de papier telles que ces civilisations Bantoues qu’on n’a jamais pu localiser dans ces arrières cours européennes d’Afrique tropicale. La civilisation Fang se veut réelle et opérationnelle comme la civilisation allemande, c’est-à-dire une civilisation qui reflète le produit matériel du dépassement inspirationnel de son âme culturelle, telle qu’exprimée à travers sa langue maternelle, et sur l’étendue de son territoire naturel.

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