Préjugés sur les fang du Gabon

Ella

t'as oublié de te présenter .

je vais commencer à traquer tous les nouveaux pour qu'ils oublient pas de saluer la communauté avant de se fondre dans la masse.

n'Àyàh y'ontô mon bezimbi?

Ngone-fong a bëlë

Ok! Abòh fò'ò nala!
Ossou!

Quand j'étais en 6ieme-5ieme au lycée Léon Mba, j'avais un copain de classe, métis Mpongwè, qui habitait le quartier London á Libreville. Souvent il venait chez moi á Akebe pour étudier et j'allais chez lui aussi. Un jour, après les cours, on a prit le taxi bus jusqu'á l'immeuble renovation. Il nous a demandé de nous arrêter chez lui (nous etions 3, 2 fang et lui). Nous étions assis á sa terrasse quand sa mère est arrivée. Comme des enfants polis, nous nous sommes présentés avec noms et prénoms, moi Yves Mintsa et mon collegue Hervé Bekale. La dame s'est adressée ensuite á son fils avec fermeté, en langue Pongwe. L'atmosphère avait soudain changée. Sentant qu'il se passait quelque chose d'anormal, Hervé et moi décidèrent de continuer notre chemin. Le lendemain au Lycée, nous avons demandé á notre ami ce qui s'était passé. Il a dit que sa mère lui avait dit de ne pas amener les Fang á la maison. Carrément.

Mbolo,

C'est vraiment hallucinant, cette problématique fang au gbn! Chez nous au cmr, il y a certes des préjugés ethniques comme partout d'ailleurs, mais ce n'est pas aussi marqué. Au-delà de nos différences, bcp d'éléments sont fédérateurs entre autres le foot (les Lions), la bouffe, la musique et la danse: tout bon cmr danse aussi bien le makossa que le bikutsi et le ben sikine.
J'ai envie de dire que nous nous trompons vraiment d'adversaire. L'ennemi, ce n'est ni ton compatriote d'une autre tribu, ni ton voisin, ni ton collègue mais la pauvreté, la maladie, l'analphabétisme, l'intolérance...
Ce que nous semblons oublier, c'est que pour les mintangàn, noir=noir (avec tout son lot de préjugés), qu'il soit fang, pounou ou pongwé. Et ceux-ci doivent rire sous cape lorsqu'ils lisent de telles anecdotes.

abomo ngono a écrit:

Mbolo,

C'est vraiment hallucinant, cette problématique fang au gbn! Chez nous au cmr, il y a certes des préjugés ethniques comme partout d'ailleurs, mais ce n'est pas aussi marqué. Au-delà de nos différences, bcp d'éléments sont fédérateurs entre autres le foot (les Lions), la bouffe, la musique et la danse: tout bon cmr danse aussi bien le makossa que le bikutsi et le ben sikine.
J'ai envie de dire que nous nous trompons vraiment d'adversaire. L'ennemi, ce n'est ni ton compatriote d'une autre tribu, ni ton voisin, ni ton collègue mais la pauvreté, la maladie, l'analphabétisme, l'intolérance...
Ce que nous semblons oublier, c'est que pour les mintangàn, noir=noir (avec tout son lot de préjugés), qu'il soit fang, pounou ou pongwé. Et ceux-ci doivent rire sous cape lorsqu'ils lisent de telles anecdotes.

Mbolani,

Tout à faire d'accord "abomo ngono".
Mais le véritable problème au Gabon, est ke les gens refusent de se connaître. On prefère se nourrir de préjugés et de clichets. Et on y met tte notre énergie là dessus. Je dirai mm ke ça devient une énorme source de motivations d'existence pour certaines personnes.

Alors ke ns ns trompons d'ennemi (pour te reprendre). D'ailleurs Mohamed Ali l'a dit.

J'espère ke ce site permettra aux Fangs et Non Fangs de pouvoir se connaître et de pouvoir échanger. Car il n'y a pas meilleure tribune d'accueil ke ce site pour partager notre culture et échanger. Car les gens peuvent venir poser des kestions sur des choz k'ils ont tjrs entendu.

Abora.

Comme vous dites, c'est affligeant tout ça. Mais il y a pire car il faut être deux pour danser le tango. Si nos compatriotes préfèrent croire en ce que leur racontent leurs parents, au lieu de découvrir véritablement le peuple Fang, qu'est ce qu'on doit faire? Moi même au lycée, je restais ébahi devant les mythes qui circulaient sur les Fang. A un moment, j'en ai eu mare de toujours devoir expliquer aux gens que les Fang étaient comme tout le monde et non des sanguinaires assoiffés de pouvoir qui voudraient toujours dominer etc... A la fin, je ne répondais même plus. Surtout que j'étais au lycée à l'époque du RNB des années 90 (parti politique Gabonais).

Tout-à-fait d'accord.
J'avoue avoir beaucoup d'admiration pour les CMR sur ce plan précis. Ils ont réussi à se fédérer autour d'un patriotisme vivant. Alimenté par des éléments tels que le sport. C'est ce qui nous manque pour le moment. Mais je suis sûr que ça viendra.

Dans le même ordre d'idées, chose extraordianaire: on observe aujourd'hui, un autre élément qui n'est autre que le CAMFRANGLAIS, sorte de créole formé de nos langues maternelles et des langues officielles, autour duquel tous les jeunes se reconnaissent.
Je suis d'accord avec méhdzâ, si c'est possible au cmr, ça l'est également au gbn.
La solution peut se trouver dans la culture justement.

...Justement! En mettant en évidence ce que nous avons de particulier, les autres nous regarderont sous un nouveau jour.
Un autre problème qu'il va falloir résoudre: la frange la plus belliciste de la population fang aborre l'idée même de conciliation. Cette dernière notion a à leur yeux le sens de "capitulation".
Or, de guerre, il n'en est point question ici. Nous travaillons tous à l'enrichissement mutuel de nos peuples.

Mbolo,
Tiens, c'est une excellente idée à exploiter!
Tu sais, des extrémistes, il y en a partout. Il s'agira de faire comprendre aux uns et aux autres que le fang est profondémement humaniste et généreux. J'ai svt entendu parler de la tradition du "régime de bananes[/i [i]accroché au carrefour" qui avait cours autrefois.

Authentique!!!
Moi qui ai grandi au village, je confirme.
J'ai vu des récipients d'eau placés au bord de la route pour les passants. J'ai vu des régimes de banane accrochés au corps de garde pour les étrangers de passage. J'ai vu des notables de mon village décider des voyageurs dont le véhicule était tombé en panne à ne pas passer la nuit dans celui-ci, mais plutôt dans une case aménagée pour la circonstance.
... Et tiens toi bien, les non fang qui ont sillonné nos contrées, reviennent toujours avec une idée différente de nous.

Méhdzâ,

Je pense que pour qui sait analyser, les preuves de la générosité des Fang et de leur capacité à vivre avec les autres est clairement établie. Néanmoins, il me semble qu'au Gabon, quoique fasse les Fang, la suspicion est toujours là. Sur ce point, je comprends parfaitement l'attitude des bellicistes qui en ont clairement marre. On ne va pas passer sa vie à vouloir plaire au gens, tout de même. Il arrive un moment où il faut être soit même.

Bien vrai, Yves Mintsa. Cependant, de tous temps, les pères ont toujours choisi les plus patients, les plus larges de coeur, les plus conciliants pour leur succéder à la tête du clan. Et si de nos jours un groupe veut tenir la bannière d'une nation, il se doit d'être un bon "grand frère" pour les autres. Je crois, quoi qu'on dise, que nous les fang, aussi bien de par le nombre, que par le dynamisme social, nous sommes les grands frères des autres ethnies du Gabon. Et à ce titre, conscients de notre force tranquille, nous devons être les promoteurs d'une véritable unité dans la diversité.

Mbolo,
ah mintsa, je te sens très remonté et je peux le comprendre. Mais, il n'y a pas lieu de baisser les bras. Tout changement de mentalités suit un long processus. Ecoute bien les propos de méhdzâ.
Si nous débattons sur ce fléau ici, il me semble que l'objectif est d'avancer et de réfléchir sur les solutions possibles pour l'endiguer.

Mbolo,

Je dirai mm ke tous les non fangs du gabon n'ont pas de préjugés sur nous. Heureusement d'ailleurs.
Parce ke je connais certains ki sont très ouverts et ki aiment mm débattre sur nos différences. Bon reste à savoir s'ils sont les plus nombreux ou pas, mais ça c'est un autre débat.
Ds ts les cas, il va falloir inviter ts ceux ki ont des préjugés sur ns à ce forum pr pouvoir en discuter (s'ils le veulent).

Le véritable problème au gabon, est ke les différentes ethnies ne se connaissent pas et certaines personnes refusent mm de se connaître.
Cependant, ce n'est pas une généralité.

L'un des buts de ce site c'est de connaître la culture fang ds son ensemble. Rien est câché. Sans oublier ke ns sommes ouverts à d'autres communautés ki veulent échanger des connaissances culturelles avec nous.

Abora.

Mbolani,

Akiba ah beka'meto'o, j'étais justement entrain d'envisager cette éventualité (je veux dire d'inviter nos frères sur le forum). Je reste convaincue de l'efficacité de la communication.

Mia yène ya, ah bebedzang?

Mbolo,

C ça mm"abomo", l'ouverture est l'une des caractéristik du fang.

Befang ossu!!!

Abora.

mbolo,
c'est une bonne initiative que d'inviter les autres à venir débattre avec nous, cela nous permettra de nous expliquer, de nous comprendre; à petite echelle certes, mais c'est déjà ça.
si nous faisons partis de ces africains ki n'ont pas encore compris ke notre problème ce n'est pas le punu, le fang, le bamiléké, le bubi...mais ke c'est la mondialisation (avec tout ce kel a de nocif, de perpetuation des inégalités, de colonisation, du fossé entre l'afrik ki s'appauvrit et l'occident ki se nourrit de notre sang...) alors nous n'avons pas compris grand chose.
c'est pourkoi je parle de réeduquer l'homme.
il faut ke l'africain se réapproprie des vrais kestions, sans cela, nous allons finir par nous décapiter et kelkes siècles plus tard, nos villages seront occupés par des occidentaux ki y seront déjà chez eux...et nous alors? dans des musées...
aujourd'hui, il y a des groupes ki profitent de ces déchirements inter ethnik kils ont d'ailleurs provoké, fort de cela, nous ne devons pas être comme ceux des nôtres ki n'ont pas encore compris grand chose, au contraire, nous devons rester patients et leur expliker kils se trompent de réalité.
akiba

Mbolo.
Vous avez bien raison de dire que cela nous égare. Nous distrait. Nous entraine sur des voies de dispersion vaine d'énergie. Alors que l'essentiel est ailleurs. Nos vraies priorités devraient être: l'équilibre économique, l'équilibre social, l'équilibre culturel, l'équilibre psychologique. Mais comment injecter cela dans nos têtes!!?
Je souscris également à l'idée d'ouvrir des débats instructifs et contructifs avec des non fang.
Akiba anën!

Yves Mintsa a écrit:

A Ngone, laisse moi te raconter mon experience personnelle. J'ai grandi a Akebe-Ville, un quartier de Libreville assez cosmopolite. Les gens qui y vivent sont originaires de tous les coins du Gabon. Mais deja tout petit, a l'ecole d'Akebe, je ressentais la distinction Fang. Mon premier souvenir d'incident a conotation ethnique date du CE2. Ma mere etait venu chercher mon buletin scolaire a l'ecole. Et ma mere est le genre de femme Fang qui parle le Fang tout le temps. Dans le bureau du directeur de l'ecole, elle s'adressait a moi en Fang et au directeur en Francais. Apres le depart de ma mere, le directeur m'a retenu dans son bureau et m'a dit: "il faut dire a ta maman qu'ici on ne parle pas le pahouin". Je ne compris pas pourquoi le directeur trouvait genant que ma mere me parle en Fang. Ensuite, au lycee Leon Mba, les choses se sont precisees. Dans toutes me classes, de 6ieme en terminale, dans les 10 premiers de la classe, il y a avait au moins 6 Fang. Ce qui ennuyait royalement certains de nos amis non Fang et meme certains profs. J'ai fait l'universite en occident et en rentrant au Gabon, je me suis apercu que les prejuges anti-Fang etaient encore tres veloces. Nous avons l'impression d'etre l'ethnie qui derange, celle qu'on cherche a contenir, les bouc-emissaires au Gabon. Le Fang meme quand il est pauvre, est souvent quelqu'un de digne. L'assurance des Fang deconcerte peut etre. Mais je dois dire que s'il ya un facteur qui fasse le plus peur aux non-Fang au Gabon, c'est le facteur de l'education des Fang. Il y a d'ailleurs un article que je cherche depuis toujours, ecrit par un universitaire Gabonais, non Fang, Rossatanga-Rignault dont le titre est: "Faut-il avoir peur des Fang?". Comme tu vois Ngone, nous sommes percus par nos compatriotes comme une menace constante.

les préjugés ont la dent dure. Ton parcours ressemble étonnament au mien même quartier même lycée. Serons-nous des promotionnaires?

ce sera bien ke nous le sachions...

Qu'est ce qui fait la force d'un peuple? qu'on nous laisse avec nos habitudes. moi, je suis fier d'etre comme c'est decrit.

miéhdzâ a écrit:

Mbolo.
Je peux égrener pour toi un bout de chapelet:
Brut...(aux); arrogants, querrelleurs, dictateurs, rustres; solidaires jusqu'à l'exagération...
Et plus encore!

Je reprends cette partie du post qui m'amuse au Cameroun c'est plutôt
Jouisseurs (hommes, femmes), Brut, querelleurs, pas vraiment solidaires....Une fierté excessive...dictateur...
Même si les autres admirent notre cohésion, néanmoins il nous perçoivent plus avec de défauts que de qualités...

Nous avions une dignité très forte, mais je trouve quelle tend à se perdre. A une époque la femme Beti-Fang avait plutôt une grande côte auprès des autres communautés. J'ai l'impression que ce n'est plus le cas actuellement..

Oss s