Préjugés sur les fang du Gabon

Mbolo

Je suis une originaire du Cameroun et en parcourant ce forum, j'ai pu découvrir au fils des postes que certains fang du Gabon souffraient de préjugés véhiculés par les autres ethnies de ce pays.

Par simple curiosité, j'aimerai savoir exactement ce qui se dit sur la famille du Gabon

Mbolo.
Je peux égrener pour toi un bout de chapelet:
Brut...(aux); arrogants, querrelleurs, dictateurs, rustres; solidaires jusqu'à l'exagération...
Et plus encore!

Tiens? pourquoi ai-je l'impression qu'un nom s'est feminisé?

A Ngone, laisse moi te raconter mon experience personnelle. J'ai grandi a Akebe-Ville, un quartier de Libreville assez cosmopolite. Les gens qui y vivent sont originaires de tous les coins du Gabon. Mais deja tout petit, a l'ecole d'Akebe, je ressentais la distinction Fang. Mon premier souvenir d'incident a conotation ethnique date du CE2. Ma mere etait venu chercher mon buletin scolaire a l'ecole. Et ma mere est le genre de femme Fang qui parle le Fang tout le temps. Dans le bureau du directeur de l'ecole, elle s'adressait a moi en Fang et au directeur en Francais. Apres le depart de ma mere, le directeur m'a retenu dans son bureau et m'a dit: "il faut dire a ta maman qu'ici on ne parle pas le pahouin". Je ne compris pas pourquoi le directeur trouvait genant que ma mere me parle en Fang. Ensuite, au lycee Leon Mba, les choses se sont precisees. Dans toutes me classes, de 6ieme en terminale, dans les 10 premiers de la classe, il y a avait au moins 6 Fang. Ce qui ennuyait royalement certains de nos amis non Fang et meme certains profs. J'ai fait l'universite en occident et en rentrant au Gabon, je me suis apercu que les prejuges anti-Fang etaient encore tres veloces. Nous avons l'impression d'etre l'ethnie qui derange, celle qu'on cherche a contenir, les bouc-emissaires au Gabon. Le Fang meme quand il est pauvre, est souvent quelqu'un de digne. L'assurance des Fang deconcerte peut etre. Mais je dois dire que s'il ya un facteur qui fasse le plus peur aux non-Fang au Gabon, c'est le facteur de l'education des Fang. Il y a d'ailleurs un article que je cherche depuis toujours, ecrit par un universitaire Gabonais, non Fang, Rossatanga-Rignault dont le titre est: "Faut-il avoir peur des Fang?". Comme tu vois Ngone, nous sommes percus par nos compatriotes comme une menace constante.

C'est exactement cela.

méhdzâ a écrit:

Tiens? pourquoi ai-je l'impression qu'un nom s'est feminisé?

Je l'ai modifié
Pour certain MONE renvoyait plus au masculin ...


Pour revenir au sujet, je suis bien consciente du problème du tribalisme qui gangrene l'Afrique.
Je ne comprend pas pourquoi nous africains ne pouvons pas vivre ensemble sans constamment fustiger les differentes ethnies qui cohabitent sur notre continent.
Cela vient peut être du fait que les colons ne nous ont pas demandé notre avis et on réunis dans des états des tribus qui ne voulaient pas vivre entre elle.

Je me pose une question
Pensez vous que si les fontières avait été découpé en regroupant uniquement les clans d'une seule et même tribu, les états africains auraient été plus stable ?

Ngone,

Plus stable que la situation actuelle? certainement. Il n'ya pas beaucoup de pays homogene dans le monde. Le Japon est une exception. Mais meme si l'homogeneite peut etre un facteur de cohesion, elle n'est pas necessaire a la reussite. Les USA sont un des pays les plus heterogenes du monde et sont la premiere puissance. L'Afrique du Sud est le pays le plus heterogene d'Afrique et est la premiere puissance Africaine. Le leadership est plus important a la reussite que l'homogeneite.

Mbolani,

Tout à fait modzang "yves mintsa". Et mm encore l'homogénéité n'est toujours pas bien passé en Afrique. Je parlerai du cas du Rwanda (Tutsi et Hutu). Car c'est un mm peuple à la base avant l'arrivée des colons, qui eux ont trouvé un moyen de les dissocier.
Ce ki est sûr, il va falloir une renaissance des cultures en Afrik. Car ça va entraîner notre fierté et l'envie de se confronter aux autres et d'échanger.
Apparemment l'imitation ne nous réussit pas trop.

Mais le plus important, c'est le respect de toutes les cultures des autres peuples africains.

Bref, ça doit partir de la bonne volonté politik. Alors, je ne peux poursuivre.

Abora.

Mbolo.
Suis d'accord avec vous. Il suffit d'un grain de sable intru pour esquinter toute la mécanique. Je voudrais donner ici une illustration:
Chez nous les fang, on aime chahuter. Voyez ce qui se passe entre oncles et neveux, entre grand-parents et petit-fils, entre ntoumou et mvaï, mekè et ntoumou, ewondo et étòn ... chaque groupe allant d'une sorte de condescendance vis-à-vis de l'autre. Mais il n'y a jamais eu d'affrontement. Chacun reconnaissant en l'autre "le parent". La sagesse des ancien savait garder tout cela anodin et même bénéfique; dans ce sens que chacun recherchait aussi l'excellence... Et nous en somme là aujourd'hui. Imaginons que le colon ait pu exploité cela en dressant un groupe contre un autre (ce qu'il a fait ailleurs au gré de ses intérêts). Nous ne serions pas différents des rwandais.

mbolo,
il faut reéduquer le négro-africain de manière générale...

Mbolani,

C'est la raison pour lakel je ss pour la renaissance du peuple noir en général. Tout en introduisant les réalités et les enjeux actuels.

Pour avancer on doit connaître notre passé ou notre histoire. Parce que l'Africain d'une manière générale ignore son passé. Sans oublier que l'Africain a/ a eu une culture très fragile. Donc il nous faut la renforcer afin d'avoir une culture beaucoup plus solide et capable de se mesurer à toutes les autres (sans prétention).

Abora.

Mbolo!
Rééducation, renaissance, rappel du passé... Mayëbë édzam mi'adzo.

méhdzâ a écrit:

Mbolo!
Rééducation, renaissance, rappel du passé... Mayëbë édzam mi'adzo.

Abora nnen moadzang.

Aussi et surtout se prendre en main, se responsabiliser. Qui va developper nos contrées si nous mêmes les négligeons?

Yves Mintsa a écrit:

Aussi et surtout se prendre en main, se responsabiliser. Qui va developper nos contrées si nous mêmes les négligeons?

C'est ça mm. J'ajouterai ke ns ne sommes pas en possession de ns mm. En ce moment les africains sont dégonflés, c'est la raison pr lakel on passe notre énorme temps à imiter.

Ns n'avons mm pas peur de notre histoire: colonisation, occupation, etc. Et je rassure à tt le monde ke la peur est un moteur de progrès. Et ça ns évitera de rechuter.
On doit se réapproprier de notre histoire, de notre culture et avancer selon le contexte actuel.

Donc, il nous fo recupérer notre "MEMOIRE". ce n'est pas kelk'1 d'otre ki va te rappeler le nom d ton père, ta mère,...
D'ailleurs, les chinois ne demandent pas aux japonais d'écrire leur histoire, les français ne demandent pas aux allemands d'écrire leur histoire, les indiens ne demandent pas aux pakistanais de faire de mm, etc.

Bine Befang bia ya ne tsine. Ve bi tare via ébôbe vô. Bine bong y'africa.

Melire ya mina.

Mbolani,

Beka meto'o a dit : "[i]Pour avancer on doit connaître notre passé ou notre histoire. Parce que l'Africain d'une manière générale ignore son passé".

J'abonderai dans ce sens et rappellerai simplement cette célèbre pensée : pour savoir où tu vas, regarde d'où tu viens et c'est d'autant vrai que bcp d'entre nous (les jeunes surtout) ignorent que l'afrique (de même que nos ancêtres les fang) a eu un passé glorieux. C'est esssentiel pour se construire et se projeter dans l'avenir.

mbolo abomo ngono,
ke tu dis vrai!!

Mbolo.
Aussi avons-nous le devoir de transmission et de vulgarisation de la connaissance des traditions. Puisse un jour les FESTI-FANG à venir nous placer sur la bonne orbite.

Mbolo,
Le FESTI-FANG c'est notre désir le plus cher mais je pense que la transmission peut et doit déjà s'effectuer dans nos propres familles. Combien de personnes parmi nous parlent fang chez eux? Commençons donc déjà par balayer devant notre cour.

Essèzam Mbolani

Tout à fait d'accord ye wa a abome ngone. On Dis bien langue maternelle, cela veut dire que l'enfant avant d'aller à l'ecole ou au jardin doit deja savoir s'exprimer en fang. Helas il y a de moins en moins de famille avec une langue maternelle. Tout le monde c'est le français, l'espagnol etc. Certains ont mm honte de converser avec un parent qui parle le fang. Quelle honte! Honte pour celui qui n'a pas de langue maternelle car il ne sera jamais blanc malgré son accent.
Mais des idées comme fest fang et tout ce qui va dans le sens de la promotion de notre culture va certainement reveiller tous ceux qui dorment. Cela a le merite d'attirer l'attention pour finalement interresser ceux là qui ont honte afin de reveiller en eux la fierté d'etre fang.

Abora

zok mekeng a écrit:

Essèzam Mbolani

Tout à fait d'accord ye wa a abome ngone. On Dis bien langue maternelle, cela veut dire que l'enfant avant d'aller à l'ecole ou au jardin doit deja savoir s'exprimer en fang. Helas il y a de moins en moins de famille avec une langue maternelle. Tout le monde c'est le français, l'espagnol etc. Certains ont mm honte de converser avec un parent qui parle le fang. Quelle honte! Honte pour celui qui n'a pas de langue maternelle car il ne sera jamais blanc malgré son accent.
Mais des idées comme fest fang et tout ce qui va dans le sens de la promotion de notre culture va certainement reveiller tous ceux qui dorment. Cela a le merite d'attirer l'attention pour finalement interresser ceux là qui ont honte afin de reveiller en eux la fierté d'etre fang.

Abora

Essèzam mbolani,

Je vois ke le festi fang rassemble plus d'une personne. c'est tant mieux alors.

Me ka.

Mbolo.
Ceux qui sont comme moi de la vieille école n'ont pas trop de problèmes à ce sujet. (je parle de la langue). Là où nous devons mettre l'accent, c'est dans l'enracinement culturel: Us, coutumes, école sociale...

mbolani,

Les problèmes avec ces histoires de préjugés c est que nos amis non fang ne se rendent pas compte que c'est fatiguant à la longue, quand des fangs parlent entre eux on entend"oh encore les pahouins" ou des choses de ce genre pourtant quand ils parlent leurs dialectes c'est normal.
J'ai un cousin qui est marié avec une soeur non fang et l'accueil de la belle famille est vraiment froid surtout quand nous l'accompagnons et en creusant un peu nous nous sommes rendus compte que c'est du à notre conditions de Fang d'autant plus quand on est du "Grand Nord" .C'est dommage, je pensais que ces choses n'existaient plus mais elles sont encore présentes au Gabon.
Le plus grave c'est que cela peut séparer des personnes qui s'aiment, car il est dur pour un gendre de rester dans un mariage ou on veut pas voir les siens.

ME MANA , me ka

Vrai de vrai!
Cependant, je ne saurait conseiller que la conciliation. Moi-même, il m'était arrivé, tout jeune, de rencontrer une fille pounou avec qui je m'entendais super bien. Sauf que ses parents, bloqués dans les clichés de leurs rumeurs, étaient d'une réticence trop visible.
Ce n'est qu'après, ayant pris connaissance de tout ce qui circule au sujet des fang, que j'ai compris.
Alors, que dire? Si on ne peut pas empêcher les autres de nous trouver dangereux, on peut au moins démontrer aux plus pragmatiques que nous sommes différents de ce qu'on dit de nous.
Akiba

MOADZANG méhdzâ, mbolo

Tu parles comme un sage et tu as vraiment raison, mais l'importance de la famille est telle qu'en Afrique ces situations sont très dures à gérer.
Espérons que les nouvelles générations puissent faire changer ces mentalités pour le bien du Gabon et de l'Afrique en général car la division ne profite à personne.
AKIBA