la femme dans la société fang

tu peux aussi avoir raison...

Mbolo a ni

Il a raison. vous savez bien qu'aujourd'hui c'est tellement facile de ce marier et c'est comme cela que l'on divorce. En une année, dans le quotidien gabonais, on avait denombré plus de 1000 divorces à Lbv. Le divorce est devenu la mode des conjoints. Mais pourquoi il y en a tant? La réponse est simple, les parents participent de moins en moins dans le choix des conjoints.

Me ka. ma ve mine ki.

Désolé mais moi je ne regrette pas du tout cette époque ou c'était les parents qui désignaient à leur progéniture les conjoints à épouser.

Il n'était pas de gaité de coeur pour ces femmes et hommes de se marier avec des personnes pour qui ils n'éprouvaient aucun sentiments. Ces types de mariages correspondaient à la réalité de l'époque qui voulait que les unions permettent de perpetuer le clan. Le but était favoriser le groupe au détriment de ses sentiments personnels.

Aujourd'hui avec l'apparitition de nouvelles moeurs ou le clan ne prévaut plus comme avant, nous agissons comme les anciens fangs auraient agit s'ils avaient la possibilité de se déroger de la pression sociale imposée par le clan.

Nous ne sommes pas plus égoistes que les anciens, nous sommes simplement plus libre.

Personnellement je crois que nous sommes plus égoïstes que les anciens. Sans cautionner ce genre de mariage, je trouve qu'aujourd'hui, l'intérêt personnel prévaut au détriment de l'intérêt du clan, le divorce existait bien à cette époque, plusieurs jeunes filles mariées dans de telles conditions reprenaient leur liberté dès qu'elles le pouvaient, ou bien le garçon se remariait en secondes noces avec l'élue de son coeur. Aujourd'hui on assiste à des mariages de raison dépourvu d'amour, certaines jeunes filles matérialistes épousent des hommes qui ont parfois l'âge de leur père, voire de leur grand-père tout simplement parce qu'elles recherchent un statut social qu'elles ont été incapables d'acquérir dignement. Conclusion, la jeune fille d'hier se sacrifiait pour son clan, celle d'aujourd'hui se sacrifie pour son seul bonheur à elle, des deux, c'est qui l'égoïste ?

MBAZO'O

Mbolo.
Ma'a madzo we nâ, a Monefong, examine bien! Tu ne tarderas pas à constater que ce que nous appellons "sentiments" là n'est rien d'autre qu'un intérêt aussi factice que passager. Souvent basé sur du superficiel. Or, de la même façon qu'on finit par aimer son enfant parceque c'est notre sang, de la même aussi on aime la femme ou l'homme que la "NATURE" nous donne. Et nos parents, de par leur expérience et le lien avec ce monde qu'il représentent pour nous, font aussi partie de la NATURE.

mbolo,
qui a entendu parler des biyala? cela rejoint ce débat...
akiba

Yala! Justement! Cela faisait partie de toute l'organisation et des préparatifs qui devaient conduire à une union légitime. Comme pour dire que le mariage n'était pas une affaire entre deux individus, aussi épris de liberté qu'ils aient été. Car la liberté, déchaînée, devient libertinage.

Ma ve mine bese mbolo,

zok mekeng a écrit:

Le rôle de la femme dans la société fang n'intègre pas les stériotypes des occidentaux.
La femme a un rôle majeur dans cette société. En effet chez les fang le féminin est sacré a tout point de vu. Le rôle basique de la femme est d'assurer la perennité de la famille et partant de toute la société. les rôles sont bien définis et chacun s'y attèle le mieux.
La qualificatif de homme se défini en fonction de la femme. Un homme ne peut être accompli que si ce dernier a une épouse. Sans celle-ci vous n'avez aucune valeur quelle soit votre situation financière. Vous n'êtes pas respecté. Elle est responsable de l'équible du foyer et de la société dans la mesure où elle est responsable de l'éducation du foyer. .
L'équible des rôles de chaque sexe assure la cohésion de toute la société. Personne en définitive n'est plus important que l'autre. Chacun est important dans sa spécificité. Fam za fam mam me nga ni a mine mam. Cela veut tout dire l'équible de la société dépend des deux.

Cette illustre conception était certainement le fondement de la société fang à l'origine et la base de sa stabilité et de son rayonnement d'antan. Le sociologue camerounais Henri Ngoa (prématurément décédé) l'a d'ailleurs démontrée avec brio dans son ouvrage "Non, la femme africaine n'était pas opprimée".

Malheureusement, force est de constater qu'au fil du temps, elle s'est vidée de son sens. Plusieurs facteurs peuvent le justifier. Il me semble, au vu de certaines réalités actuelles, que l'homme fang est devenu phallocrate car il ne s'agit pas seulement de cas isolés comme l'a souligné qqn précédemment.

Qu'en pensez-vous?

A propos de Biyala,

Mon grand-père maternel était un grand chef coutumier, à l'époque colonial, il avait le pouvoir de règler les histoires entre époux. J'avais remarqué qu'à coté de ses épouses, cohahitaient d'autres femmes appelées biyala, ces dernières avaient des problèmes de couple et séjournaient là en attendant que leurs histoires soient règlées.
Que savez-vous de cette situation ?

MBAZO'O

Mbolo,
J'en ai jamais entendu parler; aussi, j'aimerais en savoir plus. Melo me bèèè
akiba

A mognan Abomo Ngono,

L'homme fang ne devient pas phallocrate, il l'est de naissance, la personne qui change c'est la femme fang. C'est difficile de l'admettre à Mognan wom, mais il est plus intelligent que nous, parce que le fang peut devenir caméléon, c'est à dire changer de couleur suivant les circonstances, mais il reste toujours caméléon. Par contre, la fang est une chenille qui se transforme en chrysalide, donc complètement différente de sa nature originelle. Or, si nous restons nous-mêmes, au risque de me répéter, nous sommes les seuls humains dans ce monde à leur tenir tête, raison pour laquelle ils sont très agressifs vis à vis de nous, Papa a toujours battu Maman, mais c'est difficile à croire, il en avait une peur bleue.
A suivre

MBAZO'O

Ekiéé Mbazo'o!
Je te sens trop à l'aise quand tu parles de "tenir tête" au mari. Une question à toutes celles qui veulent fustiger "la main levée sur la femme. Si celle que tu as "mesurée" avec ta dot de fer te tient tête, que te reste-til à faire, surtout à raconter au corps de garde?
Mîtâ ya?

a Mehdzâ,

J'essaie de vous faire comprendre à tous que le sang fang est à la même température quelle que soit la veine dans laquelle il circule, ce que vous les hommes fang vous semblez ignorer.

MBAZO'O

Mbolo,
éééh ah ma'na mbazo'o, wa bëlë, qu'ils nous prouvent le contraire!

Mbolo.
Vous savez aussi comme moi que ces façons d'agir ( brimades, bastilles, phalo-machin sont nouvelles dans nos us. La société traditionnelle fang, avec toutes ses imperfections, donnait quand même à la femme une place prépondérante dans son fonctionnement. Preuve: le clan portait le nom de sa racine pivotante (l'ancêtre femme).
Question: Ne serait-ce pas depuis qu'on complote pour nous "tenir tête" que les choses se sont gatées?
Mî tâh yà?

mbolo
tout à fait d'accord avec vos interventions d'une façon générale. comment faire comprendre au monde occidental que la femme africaine n'est pas forcément oprimée. si ça existe dans certaines cultures chez nous les fang la femme a une place plus importante que celle de l'homme. une femme n'a pas besoin de se marier pour perpétuer son clan ce qui n'est pas notre cas. c'est la femme qui transmet les valeurs à l'enfant. je me rappelle que tout petit je passais plus de temps avec ma mère qu'avec mon père et c'est le cas pour tous les enfants. c'est-à-dire qu'on reste aux côtés de nos mamans au moment où on apprend la vie. comme je le dis souvent il vaut mieux perdre son père que sa mère quand on vit au village à condition que celle-ci soit une personne digne. que pouvons nous faire sans les femmes? RIEN. par contre, à force de vouloir être comme les hommes, les femmes risquent de nous détruire. beaucoup de psychologues occidentaux persistent à dire que dans toute société il faut préserver la différence entre l'homme et la femme. c'est dommage pour nos soeurs matérialistes. elles dévalorisent la femme. pour faire référence au christianisme, Jésus est né de marie, pas "besoin d'homme"!!!

Très juste Abogo.
C'est pourquoi m'adzo bekä bam y'ébòne bam nâa: Bémol!! bémol!!. <<Mia "paniquer" dzéh? Mi bëlë situation en main.>>

De: AKARE
A: AKARE
Posté le: Dim 1 Avr - 17:19
Sujet: La femme dans la société fang
mbolo mima besse, aboui akiba akal mbeba éssé mi abo!
Je félicite tout particulièrement monedzan mbazo qui parle avec aisance du statut de la femme fang.
J e voudrais tout aussi porter ma pierre à l'édifice tout en ouvrant une brèche. Comme on le dit toujours derrière un grand homme se trouve une femme. C'est quoi le grand homme chez les fang? Si l'on s'en tient à la tradition, c'est celui qui possède des femmes, des terres et surtout une nombreuse descendance. Sachant que la possession de la descendance passe par celle de la femme, c'est donc cette dernière qui est le pilier de l'ayong. C'est généralement grace à son role de génitrice que la fang passe du statut de fille à celui de femme. Après une naissance on entendrait des éloges du genre:tu es enfin devenue femme, tu es complète; ou encore à celui de mièdzè (membre entière du village du mari).Dans cette société où le statut et le role de la femme sont étroitement liés à sa fécondité, la femme stérile aura t-elle, ou du moins, a t-elle le même statut que celle féconde? par quoi passe sa reconnaissance à elle?
gue mine yalanema
me liguamina, favéyong fe
fave ossu!

Mbolo.
Etant né, et ayant grandi au village, je témoigne que la femme fang traditonnelle avait un statut honorable. Du fait de sa position centrale dans l'organisation sociale. Du fait aussi de sa maîtrise reconnue des choses de la vie. Nous le rappellions récemment: Le clan portait souvent le nom de l'ancêtre feminine.
Pour ce qui est de la femme stérile, certaines choses sont à relever. D'aucun se plaisent à croire que le fang ne se mariait que pour procréer. Que neni! On s'aperçoit au contraire que, hasard ou institution, la première femme( ékômà) ou la dernière(otöngöne) était souvent stérile. Moi je penche à croire que le fang, polygame inné, aimait que sa préférée soit affranchie des incommodités de la maternité. Et si c'est l'ékômà qui était inféconde, le mari lui adjoignait une protégée capable de lui engendrer des enfants. Qu'elle chérissait comme les siens propres.
Elle gardait ainsi tous les honneurs dus aux mères.
Akiba

Mbolo,
Je suis partiellement d'accord avec Medza, le Fang, comme tous ses cousins négro-africains se marient d'abord pour pérenniser le lignage par sa progéniture. Cependant, je n'ai jamais connu de cas de répudiation parceque la femme était stérile. Une "Ekoma" stérile avait plus de droit sur les enfants de ses rivales que leurs propres mamans, c'est plûtot la femme stérile qui s'en allait d'elle-même à cause de son handicap. Les plus intelligentes ramenaient une parente pour procréer à leur place.

A Medza, "tenir tête" ne signifie pas obligatoirement chercher l'affrontement, il peut aussi s'agir d'être ferme dans ses positions. Et même s'il s'agissait d'affrontement, les Chinois disent "que le courage de votre adversaire vous fait honneur"

MBAZO'O

Ekié ma mère mbazo'o!
ye bitô'ô en chine?

AKARE a écrit:

.Dans cette société où le statut et le role de la femme sont étroitement liés à sa fécondité, la femme stérile aura t-elle, ou du moins, a t-elle le même statut que celle féconde? par quoi passe sa reconnaissance à elle?

Pour répondre à ta préoccupation ah akare, je dirais que la femme fang était également valorisée par rapport à ses qualités humaines. Ainsi, bcp de femmes stériles "ekomba" ou non avaient droit à la reconnaissance du clan et étaient de fait récompensées pour leur valeur intrinsèque:
-elles étaient respectées par tous et surtout par leurs co-épouses
-elles avaient le privilège d'être "nommées" à plusieurs reprises (homonymes)
-comme l'a dit ma soeur mbazo'o, elles avaient les mêmes droits sur les enfants du mari dont certains lui étaient étaient confiés
-généralement, elles devenaient par leur disponibilité mères de tout le village.
J'en profite pour solliciter plus de détails sur l'"ekomba" et le "ontöngöne" (en ewondo, "mkpek") et les relations entre les deux statuts.
Ceci m'amène à me questionner sur la polygamie : a-t-elle encore sa place de nos jours?
akiba

ce débat sur la femme chez les fang est interessant et tout en souscrivant aux grandes thèses défendues par les uns et les autres, je voudrais également attirer votre attention sur le fait ke si la place de la femme était généralement centrale dans la collectivité, l'attitude des hommes (époux) vis-à-vis d'elles étaient toutefois ambivalentes. elles pouvaient ainsi être choyées et son contraire. aimées et détestées. porteuses de vie, mais aussi source de discorde.
je reviendrais sur la polygamie après.
akiba

A cet effet, je me suis souvent amusé des opinions que les unes et les autres avaient d'autrui".
Souvent, au cours des règlements de conflits, il était courant d'entendre une maman dire à sa fille: "tu sais, l'homme, c'est comme un enfant. Fais ceci, fais cela, et tout ira bien".
De l'autre coté, l'homme disait à son fils: "La femme est comme un enfant. Il suffit de... et ça va aller."
Question: Qui ressemble vraiment à l'enfant dans tout ça?
Mitâh yà?

Ce serait intéressant de connaître ces recettes traditionnelles, ah méhdzâ. Elles sont certainement encore d'actualité. Akiba