une question? cette histoire d'argent!!!

Assia! j'ai peut-être parlé de "guide tarifaire" exprès pour fustiger. En réalité, le guide, c'est souvent la référence au dernier mariage de la contrée. Pour avoir le plus porteur et le plus prestigieux! J'en connais qui ont déposé 2 millions ( mon'a mono!). Attention, je ne parle pas ici des extravagances des fortunés qui s'amusent avec le "miang"(fang-mekè) Je parle des hommes du peuple. Pratiquement, plus personne ne voit moins de 600000 CFA pour marier sa fille.
Quand je pense qu'à Nkolndongo, LE TOUT n'a même pas atteint 400000!
Enfin... je dis toujours à mes petits...

Mbolo,

Je dirais à méhdzâ qu'il a eu beaucoup de chance. En tout cas, en matière de dot chez les ewondo, il n'y a pas de règle standard. La tendance est plutôt aux dons en nature et particulièrement les denrées alimentaires qu'aux billets de banque.

En un mot, on insiste sur le fait que le prétendant donne à manger à sa belle famille (pères, mères, frères et soeurs de la fiancée, chacun doit avoir sa part). Evidemment, la facture n'en est pas moins salée.

Il existe également des mariages à crédit, les fiancés se marient d'abord avec l'aval de la belle famille ou non. La régularisation intervient après. Mais, ce type de mariage n'est pas reconnu car on pose toujours la question "ye me nga di"(ai-je mangé)? Histoire de dire que le mariage traditionnel est essentiel.

Exact. Même chose à Bitam(chez moi), Oyem(chez mes oncles maternels), Mitzic, Minvoul(où j'ai séjourné 3 ans), Medouneu... dans tout le Woleu-Ntem quoi! Si on exclut les montants misés, l'essentiel est le même.
Par contre, je suis bien placé pour savoir que, contrairement à ce que d'aucuns pensent, le coût élevé de la dot (Bitam détenant la palme) ne nous vient pas des pays limitrophes.

c'est une litote ou quoi? ah méhdzâ? parle clairement, engongol.

Ok!
Ma dzo simplement nâ: je ne m'explique pas pourquoi "nsouà" onë si élevée àfâne-Bitam; alors que nâ, ô kamerun à coté, ànë dzam'afë.
Ye m'adzîmà kòbò?

Mbolo,
Ah méhdzâ wa kobo ki abé mais que signifie "nsoua"?
Par ailleurs, n'oublie pas que ton cas est particulier car la dot peut être très élevée dans d'autres familles au cmr.

Nsouà=dot

akiba ah méhdzâ. Comme tu en as l'expérience, peux-tu traduire ce mot en ewondo?

Mbolo,

C'est curieux, en ewondo on retrouve l'expression "nsoué ou nsoua bikié" qui reprend le mot "nsoua" alors que la dot ne se dit pas de la même façon.

Abomo,

Voici ce que dit une étude savante sur la dot chez les Fang:

Ekaghba: 1974, page 23

"La dot est une compensation matrimoniale versée par la famille du prétendant à la famille de la future épouse. La dot compense théoriquement deux types de pertes, l'épouse en tant que génitrice, et l'épouse en tant que productrice (c'est à dire agent économique). Les Fang semblent avoir une idée precise d'une monnaie traditionnelle. Les premiers observateurs de cette société font états d'une monnaie constituée de tiges de fer forgées. Ces petites tiges appelées "biki" ou encore "bikela" étaient souvent en forme de triangle, relies du sommet à la base par un lien de rotin. Ces "biki" servaient presqu'exclusivement à la constitution des dots. Ce qui explique l'origine du terme "nsua-biki"

Je voudrais revenir sur l'exprssion "nsua-biki" "nsua-biki"! Je crois savoir que ce terme vient du fait suivant:
Les anciens Fangs pour se marier donnaient à leurs belles familles, la dot. Cette dot était souvent constituée de fer. Ce dernier pouvait se présenter sous plusieurs formes, sagaies, outils de forge....
Le terme "nsua-biki" vient plutôt du fer (ou fer de la dot); celui-ci n'était pas systématiquement de la monnaie.

Ntole,

Si je lis correctement, il me semble que ton explication rejoigne celle de l'ouvrage que je cite. En ce sens que le terme "nsoua-biki" viendrait de l'utilisation du fer comme gage de dot. Maintenant, par extrapolation, on peut penser à ce fer comme étant de la monnaie.

Mintsa, j'épouse ce que tu avances. Mais je souhaitais juste être un peu précis. C'est aussi le but ce site.

Entendu!

Mbolani essèzam

vous avez effectivement raison. Aujourd'hui si on ne dit presque plus nsoua biki mais plutot nsoua c'est justement parceque le nsoua n'est plus constitué comme à l'origine des objets en fer fondu, outils de forge ou agricoles (hache machette...) mais pagnes boissons, batterie de cuisines... et argent liquide.

Mais si l'on regarde bien le terme nsoua biki veut surtout dire en fang "l'arrivée des fers" en se refèrant à l'imporatance du fer dans la société fang, on perçoit effectivement l'importance de la dot dans la reussite du mariage. Cette institution, chez les fang, est d'une importance fondamentale dans la société fang. Elle est rattachée à un métier qui faisait parti de l'elite mystique chez les fang. En effet le forgerons avait une place de choix.

Abora.

Mbolo à tous,
akiba pour vos lumières. Effectivement, j'ai entendu parler du nlu bikié ou forgeron à l'époque de nos anciens. Cette tradition ne remonterait-elle pas à l'égypte ancienne. Malheureusement, on remarque que cette fonction a totalement disparu aujourd'hui.

Pour revenir à la question de la dot, quelqu'un pourrait-il nous expliquer l'expression nkal nsoua bikié?

akiba

abomo ngono a écrit:

akiba ah méhdzâ. Comme tu en as l'expérience, peux-tu traduire ce mot en ewondo?

Je constate mes limites à ce sujet. Aussi je te retourne cette question:
Abök w'aki vek mîningà, wa loan CET ACTE comment?

Alors là, je sèche. Mais, est-ce que cet acte est d'abord possible?

Tiens! tiens!
De la discussion...
En discutant, justement, je découvre une chose:
le même verbe traduit chez nous peser - mesurer - quantifier - essayer - DOTER...
Est-ce à dire que nous avons "chosifié" la femme?

Justement à propos de la polysémie du verbe "vek", voici une petite anecdote qui circulait chez nous mettant en scène un fang qui laissait éclater sa colère en français (mais pourquoi? il aurait mieux fait de le dire en fang) en ces termes:
hm...ma femme que j'ai mésurée avec mon argent! !! Maintenant quand je lui parle, elle me fait les oreilles, elle parle de ciel en ciel.

Ah méhdzâ, concernant la "femme chosifiée", s'il en est, tu peux lire mon intervention sur la thématique .

Très drôle! Comme quoi, c'est parfois mieux de parler sa langue! Comme cela, on parle aussi bien avec la bouche qu'avec le coeur. Et je plains alors le néophite qui tenterait de traduire. On en arrive aux malentendus: <<j'ai fait couper mon garçon>>; <<On lui a mangé le coeur>>...

M'bolo ani
mon humble avis de petit blanc sur ce sujet qui m'a causé beaucoup de souffrance , alors que j'ai autour de moi des amis blanc qui ont épousé des Fang , sans que la dot ne leur soit imposée , j'ai du renoncer pour ma part a epouser la femme dont j'etait fou amoureux , le montant de la dot etant tellement important , c'etait bien sur une femme tres ( tres) belle , mais ausssi la seule fille de la famille , peut etre est ce une explication je ne sais pas , toujours est il que celle qui aurait pu devenir mon epouse a tenté de negocier avec la famille , mais sans resultat , et nous avons fini par nous séparer , donc bien sur ma premiere reponse serait de dire que cette tradition est detestable , mais la douleur ne dois m'empecher d'etre objectif et je pense comme certain d'entre vous qu'elle devrait etre fonction de chacun pour que cette dot soit plutot percu comme une tradition certes mais surtout une preuve d'amour et un don plutot qu'un " achat " pardonnez moi ce vilain mot mais c'est un peu ce que l'on peut ressentir parfois , que les femmes sont une marchandises et je trouve cela asssez dégradant pour elles , mais encore une fois ceci n'est que mon point de vue et je suis tres loin de connaitre tous les elements
AKIBA

A Rolan, de nos jours, si un mariage échoue pour un problème de dot, quel que soit le statut de la fille, elle-même y est pour quelque dans cet échec.

mbolo
tu as surement raison , et peut etre qu'une histoire si mal engagée , ne pouvais qu'etre source de problèmes plus tard , et que ce mariage n'aurait pas bien marché , mais il y a des moments ou l'on est aveugle
n'est ce pas

Mbolaniiiiiiiii,
pour ma part je pense qu'il ne faut pas déplacer le débat. Si la dot devient de plus en plus élévée c'est justement parceque les familles deviennent les familles des femmes demandent plus.Je suis pour le maintien de la dot mais on ne fait pas d'omelettes sans casser les oeufs. Ce que que nous payons aujourd'hui n'est autre que le prix du modernisme de la société. J'aimerais que que l'on m'explique comment une famille peux s'enrichir grâce à la dot?
Moi je ne vois pas comment.
Oui, la dot devientde plus en plus élévée. Pourquoi? Je crois que c'est parce que certains de nos pères ne veulent plus ou pas valoriser notre patrimoine culturel. Car je suis sûre que si c'était le cas, le montant de la dot ne grossirait pas autant. Le pire est de savoir qu'il ya de personnes fang qui pensent la dot est insensée. Il y'en a qui pensent qu'elle n'a plus lieu d'exister car les blancs ne la pratiquent plus.
Retrouvons d'abord nos valeurs et comprenons les. Je pense que serait bien pour la communauté.

Abora me ligheya!