Science et art chez les fang

Nous croyons souvent à tort que toute la logique scientifique que nous possédons vient de notre fréquentation de l'école occidentale. Que neni! En cherchant un peu, nous découvrons chez nos anciens, que culture, science et philosophie étaient toujours associées pour la formation de l'individu. La table des divisions que je ramène ici à votre souvenir, représentait à la fois un exercice de mathématique, un exercice de chant, et un éloge du partage. C'était une berceuse qui disait:
A mone é k'ayi, bindzi kwègn
a mone é k'ayi, bindzi kwègn
Kwègn éne éserya dza, bindzi kwègn
wa étoun, ma étoun, bindzi kwègn...
.......kwègn éne biserya awom, bindzi kwègn
wa bitane, ma bitane, bindzi kwègn...
(Enfant, ne pleure pas, nous mangerons l'escargot.
l'escargot a dix tranches; toi cinq, moi cinq...)
Il fallait avoir assez d'art et de science pour aller jusqu'aux grands nombres.

Mbolo,
je vois que beaucoup de monde ne s'interessent pas à cet sujet ...et ils ont tord.
Akiba

Mina biave akiba, akal mbab'esseñ mia bo. OSSU!

je trouve ton sujet très interressant mais je veux que tu puisse ewpliquer et expliciter ce que ton développement car je travail sur un theme similaire et tes arguments peuvent m'aider dans mon travail de recherche

C'est non seulement impressionnant mais intéressant, pourquoi copier la magie occidentale? Le fañ a tout finalement!!
Bravo!!!

C'est non seulement impressionnant mais intéressant, pourquoi copier la magie occidentale? Le fañ a tout finalement!!
Bravo!!!

mbolo
je pense que comme tous les peuples du monde, les Fang "avaient" la connaissance de la science. pour ce qui est de compter, les Fang savent compter jusqu'à 999.999 au moins. je peux compter jusqu'à ce chiffre et je pourrai aller plus loin si je savais comment on dit 1.000.000 en fang. ceux qui écoutent le mvett connaissent la véritable richesse de la langue fang. j'aborde cet aspect parce que les proverbes fang ont beaucoup de correspondance dans la langue française par exemple. un peuple aussi riche en langage l'est aussi normalement dans d'autres domaines. il faut reconnaître que c'est un sujet difficile à aborder au vu du manque de données s'y rapportant. pour ce qui est de l'art, je me suis souvent poser la question de savoir si nous n'avions pas autre chose que la sculpture.

Mbolani,

Moui Abogo, si tu pouvais nous le mettre en ligne stp, le fait de compter en Fang jusqu'à 999 999.

Abora.

mbolo a bot,
ya moui abogo c'est vrai, si tu peux nous mettre ta science des nombres en ligne... .
akiba

mbolo,
j'enverrai le texte à l'administrateur du site. il faut juste savoir que le fang se compte comme l'espagnol ou le français. pour dix on dira awôm, pour vingt mewôm me bè, pour trente mewôm me lal, pour quanrante, mewôm me ni, ... en fait il suffit de savoir compter jusqu'à dix. donnez moi deux semaines!

Akiba Abogo

Je crois que beaucoup de nous veux connaitre tout ca.

Mais Adzidzon tu pourrais aussi continuer la rubrique "Parlons Fang" si tu avais un peu de temps.

mbolo Ewa,
c'est vrai ke j'ai un peu oublié cette rubrik, je vais la regarder de nouveau...ne t'en fais pas.
akiba

Je suis peut être hors sujet mais bon.... je voulais montrer ceci pour ceux qui s'interessent à la culture Gabonaise (La Culture Fang par la suite avec plein de masques notamment... )

http://www.legabon.org/livre/#

Musée virtuel des arts et tradition du Gabon
Musée virtuel des Arts et Traditions du Gabon.
Une véritable initiation à l’art, aux traditions,
et à la vie des populations du Gabon
African art, African Masks, Carving - sculptures - statue

Mbolo.
C'est dans la comparaison de l'ancien et du moderne que m'est apparu l'incroyable don inné du fang pour l'expression artistique. Surtout du fang traditionnel.
Prenons le chant et la danse. Chez les femmes par exemple, on peut compter aujourd'hui sur les doigts d'une seule main des femmes pouvant conduire le chant. Ce qui a pourtant toujours été une grande spécialité feminine chez les fang. Car la femme avait presque devoir d'organiser et conduire le chant spontané dans diverses manifestations: Naissance d'un enfant, arrivée d'une nouvelle épouse, succès d'un tiers à une épreuve, arrivée d'un hôte particulier...Je ne parlerai pas des danses instituées.
Nul besoin de programmer des répétitions. Le chant et la cadence étaient "dans le sang". Mais aussi dans le bain permanent dans lequel chacun grandissait. Déjà, depuis le berceau, l'enfant s'habituait à entendre chanter sa mère, sa grand-mère, ses tantes ou ses soeurs. A la pêche, aux champs, à la cueuillette... Le chant vous accompagnait. Pas étonnant alors que l'on chantât si bien à propos; et sans "dégammer", s'il vous plaît!

Autrefois, dans nos village, la marginalité, c'était ceux qui chantaient et dansaient faux. De nos jours, et dans nos cités, la tendance s'est complètement inversée!
Bï bò yà?

mbolo,
tu as totalement raison kant à la place centrale k'oqpait le chant dans nos sociétés. le chant allait en mm temps ke le déroulement de la vie de l'individu. il berçait et rythmait sa vie. pour tout acte de la vie (naissance, mariage, décès, les travaux des champs...), le chant était là. aujourd'hui, on chante moins, mais on danse toujours plus. on chante essentiellement la modernité (dans les bars et autres boites de nuit). on dévie de l'origine.
mais le chant n'était pas une particularité feminine, des hommes aussi étaient de grands chanteurs (et de grands danseurs), certains étaient mm plus puissants ke les femmes. ceci pour confirmer ke le chant (et son amie la danse) était essentiel dans notre société traditionnelle.

Vous avez dit "peuple joyeux"? et vous avez raison. Le rythme dans le sang, c'est bien connu.

Même si nous avons perdu la tradition du chant, nous avons dans nos gênes les valeurs qui l'accompagnent : la sérénité, la joie que nous communiquons autour de nous. En effet, il est courant d'entendre les mintagane le remarquer "vous avez qch que nous n'avons pas", ce sourire rayonnant, cette joie de vivre, comment faites-vous?"

Akiba ah méhdzâ d'avoir évoqué cette compétence de l'impro, c'est extraordinaire! Comment faire pour la développer et la pérenniser?

...A mon avis, ne pas se laisser envahir par le stress ambiant. Ramener la culture de la spontanéité. De joie, de fête, de partage, de communion sociale.
Combien de vous...b'alòng oyaäng quand un bonheur survient? M'assile bininga?
Ou befàm, Combien b'akour nkouk ou b'a ESQUISSER un pas de danse?
Mi mi tâ yà?

kiéé à miéhdzâ, é dzam da dzik me neum éde wa tiè di. Nos cultures se perdent. Je veux particulièrement parler des chants que les femmes chantaient pendant les mariages; ces chants qui étaient et qui sont autant de provocation à l'encontre de la famille d'en face, que de gloire de la famille à laquelle appartiennent les chanteuses sont de plus en plus rare dans les mariages car les femmes ne les maitrisent plus.
Il parait que ça fait déjà l'objet d'un commerce pour celle qui connait ces chants, d'après ce que j'ai entendu, lorsqu'il y a mariage, certaines familles vont louer une femme pour venir chanter. Qaunt je pense que chanque village avait des chanteuses à la pelle. Où va notre culture?

Je me souviens de ces chants que les femmes et parfois quelque hommes chantaient quant un jeune du village avait "volé" sa copine pour l'amener au village (pour ceux qui ne connaissent pas, ça s'appel abom, c'est ça que Maélé avait chanté "aluk be domane"). Il y avit une chanson que j'aime particulièrement:

ékè ékè, zak me yeule wa ane na'a nga yeule ma,me ne ngoan ye oyap.
me yeum yam bidzi me lot biniga be vog be ta'a ane na'a nga yeule ma,me ne ngoan ye oyap..... en citant tout se qu'on peut savoire faire comme ménage qui montre combien de fois on a été bien éduqué par sa mère. Que c'est beua la culture!

Ekiéééé, â privat, tu me rappelles cette chanson bikutsi que je connais bien. . Tiens, il faudra penser à créer un petit repertoire de chansons populaires.
 privat, m'ayen na ondeme so a nda bot. La tradition veut que tu te présentes à la famille sur la rubrique "présentation". Juste pour en savoir un peu plus sur toi: one mane dzé? mane ngoane ya vé?
J'en profite pour répondre à miéhdzâ. J'avais pas lu ton intervention sur l'oyenga. Tu as raison, beaucoup de femmes de nos jours ne maîtrisent pas cet art.
Mais que faut-il faire? Autrefois, comment cela se transmettait-il? Il y avait pas d'école pour ça. J'avoue que mayem loang oyenga mais c'est pas aussi strident et aussi kilométrique que ma mère par exemple. C'est toute une technique. Je crois qu'il faut se courber pour que le cri soit parfait.
 akame, ye y'ayem loong oyenga nga?

abomo ngono a écrit:

 akame, ye y'ayem loong oyenga nga?

M'ayem, mais comme toi, pas aussi strident.

Akama a écrit:

abomo ngono a écrit:

 akame, ye y'ayem loong oyenga nga?

M'ayem, mais comme toi, pas aussi strident.

!!!
Eh bien, je crois que c'est le moment de paufiner votre technique! Les enfants grandissent!!! Ne me dites pas que vous serez de ces nyangone-là, qui vont louer les service d'une autre femme pour venir "long oyanga" devant le gendre!

Akia afé?! Louer les services d'une "mbome oyenga"(crieuse)! Â nna wam! On se débrouille bien hein, se nala â mane nna? En tout cas, tu verras bien lors du festi.

a nna abomo ngono, je me suis présenté le jour de mon inscription, mais ça ne me coute rien de te dire que : me ne mone fang ye Bitam, me to'o ki mone ngoan Meyo Ella ou bien Meyo Elie (pour ceux connaissent) à Ambam. ma wu touk à fala, ma mane be sicolo.

En parlant du commennt faire, j'ai eu le témoignage d'une amie qui avait assistée à un mariage à Paris et elle m'avait dit que les filles de la famille de la mariée maitrisaient toutes les chansons mais le comble s'est qu'elles n'avaient jamais mis pieds au Gabon.
Tout ceux qu'elles savaient, elles le tenaient de leur mère et tantes ainsi que des cassettes vidéos rapportées du bled par leur parents quant ils y allaient. Donc vous qui n'aménez plus vos enfants au village, apprénez leur ceux que vous connaissez, à commencé par la langue car il n'est plus rare de croiser un(e) fang qui te dit que qu'il(elle) ne sait pas parler la langue, chose qui était impossible il n'y a pas longtemps. Parlons à nos enfants en langue, le français, ils l'apprendront dehors et à l'école.

Pour dire à ton enfant: va me prendre de l'eau; dit lui tout simplement: kele ma'a ngnon medzime

adzö te én'été ä moadzang wom, ma suk w'assi.