Fang et environnement socio-politique

Mbôlana!
La politique, dans son acception originelle, se veut l'art de gérer la cité. On entendra par cité, tout regroupement d'individus ayant des objectifs communs, liés d'une manière ou d'une autre par des paramètres socio-culturels. Ainsi, gérér sa maison, comme gérer un pays, serait pratiquer la politique. En nous intéressant à la gestion d'un pays, on peut, compte tenu de la position multinationale des fang se demander si la vie, mieux, la survie de ce peulpe peut se possibiliser hors des dimensions politico-étatiques. Sujet certes délicat, mais qui vaut la peine d'être abordé, car, comment comprendre que l'on me demande, moi camerounais fang, de m'asseoir à même le sol à Ebibeyin, sous prétexte que je n'ai pas de papiers! Comment comprendre que je ne puisse pas me rendre à Bitam, parce qu'à Meyo kyé, on me dira que je devrais fournir un passeport avec visa!
Nous aurons beau éluder ce type de sujet, restant dans le superficiel et le beau, mais il y va de l'édifice que nous voulons bâtir: celui de réunir les forces fang.

Abime té!

Mbolo a Abesso,
Tu poses un problème très délicat comme tu le reconnais toi-meme. Je suis tout aussi choqué que toi de ce que l'on puisse traiter aussi durement un frère fang du simple fait qu'il vient d'un pays voisin. Moi qui suis du nord du Gabon de père, d'Ebiyin de mère(guinée Equ.), et d'Olamze(Cameroun) par alliance, je me suis souvent retrouvé dans des situations difficiles lors de mes périples entre ces differentes localités. A Kye Ossi, à Abang Minko, ou à Messama Essaben(Guinée Eq. chez mes propres oncles) je ne me sens pas psychologiquement en mesure de présenter mon passeport, parce que j'estime etre chez moi, ce que l'agent de l'immigration ne peut cautionner au nom de la loi.
Ne penses-tu pas que lorsque les colons ont pris le soin de disperser le peuple fang dans plusieurs Etats differents, cela a été fait à dessein ? à mon avis ils ont compris que si l'on laissait ce peuple vivre ensemble, il représenterait un danger permanent (wa yiane wok edjam ma djo)
La seule chose que nous devrions faire c'est de se considerer comme unis, soudés, au-dela des frontières qui nous sont imposées...ce débat doit continuer

Mbolo.

Plusieurs d'entre nous peuvent se reconnaître dans les interrogations émises par Abesso. Comme vient de le souligner Mbap'Owono, cette situation nous a été imposée, et nous continuerons à la subir, tant que durera un certain état d'esprit. Aussi longtemps qu'une certaine frilosité sera de mise dès qu'on parle de frontières!
C'est uniquement pour cette raison que je relate toujours en riant, toutes les mésaventures que mes parents et moi avons dû vivre, lorsqu'il y'a de cela quelques années, nous avont franchi la frontières pour mes épousailles avec une camerounaise... !
... Finalement, cette dernière et moi avons dû convenir que la boutade que nous avions coutume de nous refiler ("t'as vu comment on nous traite chez vous!"), ne servait à rien. Etant donné que les braves pandores de chaque bord ne font qu'appliquer des "instructions"venues des sommets. Au mépris des liens de sang qui unissent les peuples ainsi arbitrairement séparés.
Par contre, l'actuel agglutinement que nous formons autour de tout ce qui nous rassemble sans contrainte, montre bien quel est notre vraie sensibilité par rapport à tout ce qui est "ma dzò(djò,zò,zù...kat)
Ce site en est le parfait exemple. Et le meilleur est à venir!
Akiba!

ce sont les consequences d'une nouvelle ere. nos grands grands parents n'ont pas connu les problemes de frontieres comme nous le connaissons de nos jours.

Akiba pour vos analyses et votre compréhension. Le sujet est davantage objet à réflexion. Je pense qu'en synergie, nous ferons bien cette réflexion.
Ah Moadzang Mbap'owono, m'awok e vome w'adung. Biè bese'e bia yiane fa wok, ve da bia yiane tuan'afas.

Akiba!

Ngningone a parfaitement raison, c'est une ère nouvelle, quand j'étais encore au collège, j'allais souvent à Ebebiyin ou à Kye ossi, je n'avais aucun pb avec ma carte d'identité, mes parents non plus, surtout si celle-ci était établie par les services compétents de la région. Il y a bien longtemps que je ne suis plus résidente au Gabon, mais à chaque fois que j'y vais, mes parents me conseillent d'être prudente si je vais m'aventurer au-delà des frontières. En préparant quelques enveloppes, tout se passe bien, c'est beaucoup plus un problème de racket dû à la précarité grandissante chez nous, chacun se débrouille comme il peut, même si on doit plumer son propre frère, c'est à hurler d'horreur.

Je comprends parfaitement votre point de vue a Ngningone ye Mbazo'o, l'ère nouvelle, la précarité etc.. nous ont fait perdre nos valeurs, mais ne pouvons-nous pas faire quelque chose pour qu'il n'en soit plus ainsi ? j'aime toujours rappeler ce proverbe base de l'hospitalité et du respect de l'étranger chez les fangs:"tsit a yén dal, moane mot me yén me bè" (un animal se rencontre une fois, un homme se rencontre au moins deux fois)
Akiba

Mbôlana!
Les faits sonts constants, mais comme moadzang Mbap le dit, faut, malgrè cette précarité et cette mauvaise ère nouvelle, faire quelque chose. J'aime bien dans ce cas, le proverbe de Mbap, l'homme, on le rencontre toujours plus d'une fois, et généralement pour une interaction. Sujet à rélexion!

Akiba

Mbolo

 Abesso tu as lu les témoignages de Mbap Owono et Méhdzâ qui sont du Gab,un Eq subirait la même chose au Cam,au Gab,cest dire que tu n'es pas le seul.
En Europe ,les frontières nexistent plus,en Afrique de l'ouest également me disait une amie Togolaise, pourquoi pas en Afrique centrale?

Imaginez un camer. de Abangminko, qui apprend le décès de sa soeur ou de son beau frère résidant a Bitam par ex,et qu'il doit s'y rendre le jour même,ou le lendemain,l'enterrement ayant lieu dans deux jours,devrait se rendre à Ydé pour avoir un visa, il ne connais ni la ville,ni personne,et même si c'est le cas,peut-il obtenir ce visa avant trois jours? en plus tout le monde n'a pas les moyens et certains ignorent même ce que c'est tous ces mefep.

... nous appellons donc de tous nos voeux cette fameuse intégration sous-régionale! Et la libre circulation des personnes et des biens, comme annoncé dans les autres mëfëp! Vivement que je puisse me rendre à Ongola, sans que le chauffeur du taxi brousse ne trouve malin d'aller nous garer au parking de la police d'Ebolowa, et souffler discrètement aux flics que je viens de l'autre coté!!! Quel plumage j'ai subi! Et les gendarmes de notre coté ne sont que les jumeaux des autres. A croire qu'ils vont tous à la même école! Akah!

Mbolo,

 Méhdza,que tu dis vrai, a ne été

je parlais même des trois pays.Bitam LBV fait une distance de plus de 600km. je connais la route car ma grand-mère(fang mekè) a la phobie des avions.L'ex. que je donne serait plus dur pour un gabonais de Bitam.

Moi même quand je rentrais du gabon avec ma grand-mère,je refusais de me faire plumer à Ebolowa.Une autre fois en allant au Gab,à Ebwa,nous étions déjà dans la voiture,un contrôle de gendarmerie s'effectue avant le départ,nous presentons nos passeports,un gendarme haoussa nous dit descendez,il nous conduit chez son chef en criant: la voici,c'est cette femme et sa maman,et d'un ton assez nerveux comme si nous étions des voleuses qui méritaient d'être incarcérées.Le chef lit nos passeports et s'adresse à nous en fang et nous les rend,mais la voiture était déjà partie. Mais au Gab,je n'ai vraiment rien subit,sauf une fois après Oyem,un gendarme voulait me plumer,ma grand mère s'est fâchée en lui demandant que veux¯tu encore? n'est-elle pas en règle?
un autre fang qui était dans le même car dit à ce gendarme non fang: si jamais vous restez avec elle sans raison,je vous poursuivrai en justice,et on a rien payé.

La libre circulation serait géniale,d'ailleurs historiquement,le Camer se limite à Mitzic,ce problème de frontière doit être revu dès lors que nous savons déjà que les colons l'ont fait pour tenter de nous séparer.Le plus important est que nous savons que nous sommes un.Un gabonais fang n'est logiquement pas un étranger au Cam ou en Ge et vice versa.


Bia ya bo ya avec meting me ngouaman de la nouvelle ère

... Il reste à espérer que l'atïng du sang, du coeur et de la raison triomphe de l'atïng-mëfëp! ça vient!
Akiba!