Rapport entre les Fang et les Autres!

Mbole!

A la lecture de certains sujets et au vu de ce que j'ai personnelemnt vécu et observé, il semble qu'il ya une certaine méfiance, parfois animosité, entre les Fangs et leurs voisins-frères-compatriotes.

En tant que panafricain, kamit et fang, je souhaiterai inviter les Fangs et les non fangs (Bilops*) à venir ici, débattre, à donner leurs points de vue, dans le respect de l'autre, sur cette tare qui empoissonne nos vies et limite nos épanouissement mutuels. Ceci, dans l'espoir de mieux nous apprécier, de rejeter nos préjugés afin que tous ensembles nous participions à la vulgarisation et à l'élévation de nos entités culturelles et régionales.

De la discussion, franche et sincère, jaillit la lumière.

* le terme bilop proprement dit n'a rien de péjoratif, celà veut dire ceux qui ne parlent pas fang mais une langue autre que le fang.

Akiba! Abora!

Ce que tu dis est louable, mais un truc me gène:Kamit?

Serais tu proche de ces kamit dont on en entendu parlé dans les medias en France?

Mbolo ah ntole,
"Les grands esprits se rencontrent" comme on dit. En effet, nous sommes justement entrain d'envisager cette éventualité sur le forum dans une autre rubrique.
Beaucoup de personnes y sont apparemment favorables. Donc, il ne nous reste plus qu'à discuter des modalités.

Bonjour à tous!
Pour évitez toutes confusions, je tiens à rappeler que le terme "kamit" signifie simplement en Egyptien antique "être Noir". Il nous vient de l'Histoire antique africaine, d'ailleurs l'Egypte antique, celle des pharaons, s'appelait kemet ou pays des Noirs.
De ce fait tout Négro africain ou tout simplement tout Noir est un Kamit. Il ya les kamit comme il ya les sémites, les caucassiens....
Je profite de l'occasion pour vous orienter vers un site destiné à mettre au grand jour, la glorieuese histoire africaine antique:http://www.africamaat.com/.
Toute fois, avec tout le respect que j'ai à votre égard, ceci n'était qu'une parenthèse par rapport aux inquiètudes de Silvia et certainement d'autres frères et soeurs.
Ma yangue mia.
Me Ka!

akiba

Effectivement kamit (ou kemit) n'a rien de péjoratif, il veut tt simplement dire "Noir". c'est l'équivalent ancien (de l'Egypte antique) de Négro-africain. tous les Noirs (d'Afrique ou d'origine africaine) sont des kamit...

Mbolani,

Pour ceux qui parlaient des rapports de notre peuple avec les autres, je me permets de vous envoyer un site "omyéné de mandji" (ethnie du Gabon).
ça vaut le coup d'y jeter un coup d'oeil.

http://www.mandji.net./orungu/index.shtml

Me ka.

adzidzon a écrit:

Effectivement kamit (ou kemit) n'a rien de péjoratif, il veut tt simplement dire "Noir". c'est l'équivalent ancien (de l'Egypte antique) de Négro-africain. tous les Noirs (d'Afrique ou d'origine africaine) sont des kamit...

Tu es vraisemblablement le seul sur ce site à comprendre le but de notre lutte, kemit nous sommes, unis et solidaires nous devrions être, hommage à "TRIBU KA"

J'approuve l'idée de Ntole pour le rapprochement avec nos autres frères non-fangs. Mais tout d'abord, j'aimerai apporter une précision sur le mot bilop. Pour le Fang, bilop signifie celui qui parle pour ne rien dire, le mot bilop est donc péjoratif. Le Fang cultive toujours un esprit de supériorité vis à vis des non-fangs, ce qui engendre cette méfiance, ou cette animosité de la part des autres. Les Colons disaient que le Fang "assimile ou il tue". Un forum de discussion tel que le notre pourra faire avancer les mentalités vers une meilleure acceptation de l'autre, car franchement, "y en a marre des Fangs et des non-fangs". Personnellement, je fais un pas vers mes soeurs bilops en apprenant leurs plats pour enrichir ma cuisine. Je vous ai parlé du "nkoumou" sur un autre thème de ce forum, j'en connais bien d'autres, et ma famille est très contente. Que chacun de nous fasse un effort dans n'importe quel domaine que ce soit. Même un chemin de mille lieues commence par un pas, disent les Chinois.

A la lecture de ce que vient de nous dire ma mère Mazo'o, le terme "bilop" est donc un terme péjoratif contrairement à ce que nous disait Ntole. c'est bien de le dire car on ne peut prétendre faire front commun si l'on continue volontairement ou non à être désobligeants envers les autres. je salue par la même occasion l'honnêteté de ma mère car elle a osé le dire. que faire alors pour voir en l'autre kelkun ki ne parle pas pour ne rien dire?
akiba

"Il est plus difficile de désagréger un préjugé qu'un atome" disait Albert Einstein. Avant même de renconter l'autre (pré), je le juge (jugé). Et je confonds la personne avec le reproche que je lui fais. Je ne comprends pas le langage de l'autre, donc l'autre est un barbare. Nous nous disons proches des Juifs, c'est dans leur livre de culte qu'on trouve justement cette phrase : "Tu ne vois pas l'autre tel qu'il est, mais tel que tu es". Le Fang est dominateur, c'est d'abord lui, et les autres viennent après.

akiéh bobedjan mia mi yem fe emam mi ne scili bobeyong beyeng be wéeh à baah nala ve na bezou tobo essok za doh!!!

mbolo afanebengon,
il m'est très difficile de comprendre la fin de ta phrase. je comprends bien le début mais après...op! un trou! c'est comme si c'était du...fang, enfin, du chinois

zah doh c'est bien du fang ane zah adjoh

mbolani a bobjan ma wok aval mi jo na biyem be Rapport entre les fang et les Autres mfa wom mia yem na cameroun ene angodo ya melanger mene ngone blulu sangmelima ndom nyia wom enga luk ngon osannanga mon monyan maman anga ke luk mon Glaphis a bangate nyubok anga ke aluk Duala che les Bonakoamoa Akowa nyubok anga luk mon Glaphis a Bafusam nde mote ajona be fang bene abe fulu eyon mitangan mi tate mane zuluk bengone be fang jal cameroun bote bes bena bengone be fan bene Ebamba ve eyon jina binga bese ba jen mitangan nde mnji buni na be fang ba vini Bilop blobe ne bia lone bote benji bo fang nale menji yeme mfaya gabon woe mamien mebili masque Punu meyeme be Miene Binjabi ma din bote bese ya Gabon a baya Gine baya les 2 congo abimte mkiya

Vous avez raison. C'est l'ignorance qui favorise les frictions. L'ignorance aussi qui déclenche les peurs et les préjugés. Je peux affirmer que nos peuples ont fait du chemin. Si on considère le fait que nous venons à peine de nous découvrir. Et cela continue. Apprendre à s'ouvrir et à connaître les autres, amène souvent à une révision des opinions. Et au rejet des idées préconçues. Chacun devrait pouvoir se faire une idée au contact de l'autre.
Akiba.

mbolo ä bot,
je voudrais rapidement souscrire aux propos de moadzang miéhdzâ, avant de dire à kal däm lydie nä, on peut cohabiter avec les autres, établir les contacts matrimoniaux, partager la même passion des arts et que sais-je encore, mais ce n'est pas cela qui empêche que l'on considère les autres (en réalité) avec désobligeance.
au fait, c'est koi Glaphis?
akiba

Glaphis=bamiléké, en d'autres termes "grass fields" en référence à leur région montagneuse.
Adzidzon, je ne suis pas tellement d'accord avec toi dans la mesure où les alliances permettent justement de désarmorcer les tensions ou conflits potentiels. C'est un signe de tolérance et d'ouverture qui suppose l'acceptation de l'autre.
J'ajouterais également que le fait de partager les mêmes passions ou centres d'intérêt constitue également un moyen pour se retrouver et fraterniser.

abomo ngono,

nous retrouver et fraterniser par le biais du mariage, oui. mais les préjugés ont la dent dure! il faudrait ke nous regardions la réalité en face et ke nous osions le dire. ce n'est pas ce ki change nos mentalités. en ce qui me concerne, je soutiens et maintiens que les contacts (mariage et autres) ne les font pas disparaitre. on peut se cotoyer et fraterniser, mais le jour J, si un vrai travail d'éducation n'a pas été fait, les BONNES VIEILLES HABITUDES reviendront.

juste une petite anecdocte: j'étais allé passer quelques jours dans la belle-famille de ma grande soeur, dans un coin du woleu-ntem dont je tairais le nom par politesse. un matin, alors ke nous étions assis au corps de garde, l'un de mes bo frères s'enerva. il se plaignait ke sa voiture (ki faisait du transport en commun) n'apparaisse pas depuis kelkes jours. et aux dernières nouvelles, kelkun lui signala l'avoir aperçu du côté de Minvoul. et le bo frère de s'emporter violemment d'un air dédaigneux devant toute l'assemblée médusée
:
-est-ce ke j'ai acheté ma voiture pour kel roule sur des routes comme celles de Minvoul! hurla-t-il à gorge dépoyée.

Silence dans le corps de garde, tout le monde me regarda gêné. Tout à sa colère, il avait oublié ke j'étais là, lorsqu'il s'en aperçut, il maugréa des phrases inaudibles, bref!

ce ke je veux démontrer à travers cet épisode heureux , c'est ke les contacts ne suffisent pas car lorsqu'on est entre nous, on continue à entretenir tous les prégujés du monde. on fait semblant lorsqu'on est devant l'autre. c'est cela la verité. les routes de Minvoul sont dans un piteux état certes, mais la route qui passait dans son village l'était beaucoup plus. cela il ne le voyait, il a tout simplement réagi parce kil a entendu Minvoul et ke dans sa tête, il avait des idées préconçues sur cette région.

akiba

...Je confirme que la route de Minvoul est dans un tel état que je ne laisserais pas mon véhicule y aller !
Ceci dit, je crois personnellement qu'un certain degré de préjugés est normal chez les humains. Qui ont parfois besoin de se classifier et de verser dans l'estime de soi. C'est pour cela qu'on se chahute. Qu'on ironise... Que le pygmée déclare dans un reportage TV que le blanc est affreux! Et qu'il rit de sa maladresse à tenir l'arc de chasse. Que ma belle-fille me moque en déclarant que les ntoumou sont...sauvages! Que je ne manque jamais d'égratigner un mvai que je rencontre; comme pour me "venger" des trois années passées à Minvoul à écouter leurs "griffades" sur les ntoumou.
Chaque fois que je rencontre un bulu, j'ai en tête l'adage "ane moan bulu a fo fonane a Mbatso'o"!
Mes enfants et moi ne manquons jamais l'occasion de dire à leur mère (éwondo) qu'elle parle "bizarre"! "dzi éne "mëkô"? On dit: mëbo! Et on en rit!
Il y'a des collègues avec lesquels je me livre souvent à ce jeu: Lorsqu'un groupe culturel ndzébi passe à la TV, je les appelle. Et leur demande: "ça c'est quoi? Comment peut-on danser sur un rythme pareil"? Eux, de leur coté, font pareil qd passe l'élone et consor. Et on en rit encore!
Pourvu que celui qui s'y adonne reconnaisse lui même la vanité de tout cela. La vérité étant que, orgueil mis à part, nous sommes tous les mêmes: bons et mauvais!
Mais lorsque l'on commence à s'appuyer sur certaines de ces considérations, pour en faire des causes à défendre, là, vient le danger!

totalement d'accord avec toi, miéhdzâ. nous ne sommes ke de simples humains et nous en avons (peut-être) besoin. n'empêche, et tu l'as si bien dit à la fin de ton propos, ke nous ne devons pas nous appuyer sur certaines considérations pour en faire des causes à défendre car là commence le danger. mais, en tant qu'humains, comment savoir où se situe la limite?
d'autre part, si le préjugé est conscient, c'est une bonne chose car nous en rirons. mais s'il ne l'est pas? si nous le portons sans nous en rendre compte? nous le transmettrons inconsciemment à notre descendance ki fera de même avec la sienne. je vais revenir sur la définition du terme "bilop" ke donnait ma mère MBAZO'O. si nous l'enjolivons toujours et ne voulons pas la prendre telle kel était dans son origine, nous refusons de voir.
akiba

Je suis totalement d'accord avec miéhdzâ. Les préjugés existent et existeront toujours, même dans nos propres familles, nos villages. Si nous appelons les autres "bilop" (belobelobo=qui parle le charabia, donc ce que je comprends pas), les autres nous désignent en retour par un vocable qui exprime la même chose. La connotation est péjorative ou simplement traduit ce qui est différent, inconnu de moi. Or, nous savons tous que l'homme a toujours peur de ce qu'il ne maîtrise pas.
En revanche, je suis d'accord avec toi que nous transmettons nos angoisses et tout ce qui s'en suit à nos enfants. C'est pourquoi, de mon point de vue, il est essentiel d'éduquer les enfants à la tolérance et à la citoyenneté dès le bas âge. Concernant les adultes, c'est un travail de longue haleine.

Nous sommes tous d'accord qu'il n'est guère facile d'effacer les préjugés. La difficulté est donc là ; et si nous utilisions cette difficulté pour avancer. Par exemple, les femmes bilops se sentent plus en sécurité avec un mari fang, et l'homme bilop a beaucoup de respect pour la femme fang qu'il considère comme sa véritable suppléante dans le foyer, tout le contraire de l'homme fang dont le "principal rival" est sa propre femme, quel que soit le domaine. J'ai une amie européenne, mariée à un frère bilop, elle m'avoue qu'elle ne tremble que quand son Don Juan de mari sort avec une fille fang. Il y a là une complémentarité qu'on devrait exploiter dans d'autres domaines.

W'abele a magnan wam Mbazo'o. Je constate que les fang bénéficient également de préjugés favorables de la part des autres!