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 ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?

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Essonne de Mvome-Zoq
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Minkot Mindong
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Minsili mi Ngoan Ewondo
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Minsili mi Ngoan Ewondo

Minsili mi Ngoan Ewondo


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MessageSujet: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptySam 10 Mai - 16:24

A su e mbot ba nyiñ a Fala muna, omos wi 10 mai o ne journée commémoration de ce tragique épisode que fut le commerce triangulaire. Occasion pour moi poser quelques questions a su bobedzang et be ndom :

1/Quel est votre rapport aujourd'hui à ces années sombres de notre histoire?

2/Pensez-vous comme certains qu'on focalise trop sur ce passé et que c'est de la repentance stérile?

3/Pour vous esclavage (traite négrière) et colonisation = même chose?

4/Vous est-il arrivé ou arrive-t-il d'évoquer ce sujet en famille, avec vos frères/soeurs ou enfants? (je parle surtout du côté de chez nous a Ndzal)

5/Enfin, bien des siècles après la traite et décennies après la colonisation, Evindi mot y'Africa a pu selon vous dépasser tout ça ou non?


Ge mi bele minsili sur ce thème, partageons-les ici. Quant aux premières questions, ma ye bare so a su miyalne e mayanga mina.
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MBAZO'O
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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyMar 13 Mai - 17:33

A Minsili, il est très intéressant ton sujet, mais laisse nous le temps d'y intervenir.
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Minkot Mindong

Minkot Mindong


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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyMer 14 Mai - 17:53

Ma chère Minsili, j’avoue qu’à travers les questions que tu poses, c’est toute l’attitude que nous avons vis-à-vis de la problématique esclavage-colonisation qui se trouve ainsi résumée. Les deux concepts sont évidemment à ne pas confondre, mais on pourrait les associer dans une dynamique de commémoration et de reconstruction de l’être négro-africain.

C’est pour cette raison que pour ma part, ce sont toujours deux événements tragiques et douloureux de notre histoire d’africains, car quoiqu’on puisse envisager de positif aujourd’hui, on ne doit en rien oublier ces souffrances, ces humiliations, ces massacres structurés et organisés que nos ancêtres ont subi. Oublier cet aspect, c’est enlever tout le sens aux événements. C’est bien pourquoi l’on dit vulgairement qu’il faut pardonner mais non pas oublier. Ce qui signifie à chaque fois faire mémoire de ce qui s’est réellement passé, et de génération en génération célébrer, comme les juifs la pâque de la sortie d’Egypte, notre pâque de sortie d’enfer. Voilà pourquoi, chaque seconde qui passe, chaque langue qui se délie, chaque apparition du clair de lune doit marquer dans le souvenir des générations présentes et futures, la Mémoire inoubliable des nôtres qui sont partis mais qui ne doivent pas mourir.

Ceci justifie donc le pourquoi nous devons aujourd’hui marquer un temps d’arrêt pour commémorer dans la dignité et le respect, la mémoire de nos martyrs : ces populations qu’on traquait au petit matin dans les villages, les champs, les rivières, comme à la saison haute, on traque le gibier abondant. Ces hommes, dont la chair servait de repas aux requins, jetés en pleine mer ; ces femmes enceintes qui, dans la douleur et l’étouffement des cales qui sentaient l’odeur du bétail humain, donnaient au monde des mort-nés, avant de les rejoindre faute de soins. Ces hommes et ses femmes trahis, mutilés, violés dans leur dignité comme dans leur corps, battus à mort, n’avaient qu’un tort existentiel : celui d’être des descendants de Kouch et donc d’être noirs ; celui d’habiter l’Afrique, un continent aux multiples visages. Dans l’humiliation et la souffrance, ils ont été les premiers à problématiser l’être d’être noir et d’être africain.

Est-il évident d’être négro-africain, hier comme aujourd’hui ? Qu’est-ce qui a changé dans la mentalité des autres ? Qu’est-ce qui a changé dans notre être-au-monde ?

Aujourd’hui encore, comme hier, le fait d’être négro-africain se pose en termes shakespeariens d’être ou de ne pas être. Comme la poule ressent du mal à voler sur ces deux ailes et l’albatros sur ces ailes de géant à marcher de ces deux pattes, de même il semble malaisé au négro-africain de vivre, d’exister tout simplement. Et des générations entières depuis les petits-fils d’esclaves noirs d’Amérique : W.E.B Du Bois, Langston Hughes, Chester Himes, Richard Wright, Countee Cullen, Marcus Garvey, jusqu’aux chantres de la négritude : Sédar Senghor, Aimé Césaire et Léon Gontran Damas, n’ont pas hésité à revendiquer ce passé, cette histoire. « Nous qui avons été mutilés, battus » dira Césaire dans Cahier d’un retour au pays natal, mais nous qui voulons aujourd’hui prouver au monde que nous sommes aussi des êtres fiers et de fierté : « I am black and proud », des hommes tout simplement. Raison pour laquelle, nous devons être fiers de nos origines, revendiquer notre weltanschauung propre du monde et de l’homme.

Si le Blanc aujourd’hui ne proclame pas sa blanchitude, comme le Noir le fait de sa négritude, c’est bien parce que le négro-africain doit reprendre toutes ces valeurs qui lui ont été volées, gommer tous ces mensonges et inventions qui ont été distillés à son intention, reconstruire dans l’imaginaire collectif l’idée qu’il est un être comme les autres. Ceci évidemment entraîne de facto des conséquences immédiates :

Primo, il revient aujourd’hui au négro-africain d’apporter sa partition dans le grand Opéra qu’est devenu le monde, pour une symphonie vitale qui plaise à tous. Dans ce rendez-vous du Donner-recevoir, il doit donner la preuve qu’il est en même de synthétiser dans sa gibecière culturelle, mutatis mutandis, des valeurs qui sous-tendent sa vision du devenir de l’Homme au monde. Ceci ne sera possible que par un véritable retour aux sources, qui loin d’être un slogan de spectacle, est l’expression de tout un programme qui englobe toutes les dimensions du négro-africain : sa langue, ses coutumes, tabous, contes, rites, etc. Son devenir ne sera en progrès que s’il parvient à reconstruire le paradigme négro-africain qui, comme une grille de lecture, lui permettra de poser son empreinte particulière au monde. La même qu’ont marqué dans la pierre du temps les actions de nos ancêtres qui ont su puisé dans leur terroir, des éléments de réponse à leur environnement propre, et non dans la singerie, l’imitation, la copie servile des modèles étrangers.

L’esclavage-colonisation doit donc être pour le négro-africain, une histoire, un leg familial. C’est auprès des siens que le jeune africain doit aux premiers instants de sa vie, recevoir en même temps que le lait maternel, l’histoire des origines de ses ancêtres qui, en marquant son passé de leurs empreintes, éclairent son présent pour construire avec lui son avenir.

Et pour être descendant d’esclave, il connaît mieux que quiconque, le sens de l’injustice, de la méchanceté et cruauté humaines. Voilà pourquoi il doit crier « ASSEZ ! PLUS JAMAIS CELA » à la face du monde. Voilà pourquoi surtout, il doit œuvrer partout où il se trouve pour un monde sans violence, où la liberté et le droit de chacun sont respectés. Non pas à cause de la couleur de leur peau, de leur appartenance tribale ou ethnique, de leur obédience politique ou religieuse, de leur sexe ou de leur âge, mais simplement parce qu’ils sont des hommes tout court. C’est bien là où l’histoire des négriers et celle des esclaves se rencontrent en un point irrévocable : leur humanité !

Et dans la trame historique, le fait hier d’être esclaves, fils d’esclaves, est une interpellation à la mémoire des bourreaux, fils de bourreaux, qui aujourd’hui peuvent subir ces mêmes atrocités. Le fait pour nous de rencontrer un fou sur notre passage, ne doit en rien susciter du rire ou de la moquerie, mais plutôt de la sympathie. En plus que cela reste une interpellation pour nous, car si l’autre est fou, c’est bien parce qu’il est un homme et qu’en tant qu’homme, il existe cette possibilité en chacun de nous d’être fou. Si Socrate est mort, s’est bien parce qu’il était homme, et que comme tous les hommes, il était voué à la mort.

Cela explique ceci qu’on doit à son tour éviter d’être le bourreau des consciences, le tyran des libertés humaines, l’exécrable tribaliste ou l’imbécile raciste qui ne voit et ne veut comprendre le monde que selon ses seules convictions. Et la question, comme un fruit mûr, me tombe des lèvres : Au juste et dans le fond, qui est la victime, le bourreau d’aujourd’hui ? la réponse, loin s’en faut, n’est pas du tout évidente. Car alors, il faudra avoir le courage de reconnaître qu’à chaque fois dans nos différents milieux d’activité : école, travail, espace de jeux, etc., nous avons mis en avant nos intérêts et ceux de notre petit clan au détriment de la communauté ; qu’à chaque fois que nous avons considéré en premier le nom, la religion, la race, le sexe et l’appartenance ethnique ou tribale de l’autre, pour l’engager dans un emploi ou dans une relation, nous avons été à chaque fois esclavagiste et colonialiste. Eh oui, nous avons par cette pratique entériné la philosophie sur laquelle reposait la traite de nos ancêtres, à savoir que le différent est le dangereux, que l’un ne se mélange pas avec le multiple, et que l’étranger est un sorcier.

L’enfer ne peut donc pas toujours être les autres, de même que le mal ne se trouve pas toujours où on le recherche. Sachons ainsi tout en pansant nos blessures, éviter au maximum de blesser autrui. Sachons même forcer la main de nos bourreaux d’hier et d’aujourd’hui, en leur témoignant malgré tout, notre amour, sympathie et affection. Une attitude qui n’a rien à avoir avec de la faiblesse, mais plutôt reste l’expression d’un comportement divin, car seuls les dieux en colère savent pardonner.

De même que le feu, le pardon reste l’arme redoutable que la volonté prométhéenne humaine a su voler aux dieux, pour un vivre-ensemble possible dans la cité terre. Le pardon reste ainsi la part du divin que nous avons en nous et que nous devons chaque jour réactiver, comme chaque matin, on remet les aiguilles de sa pendule à l’heure. Ceci n’est pas réservé aux seuls chrétiens ou croyants en quête d’une félicité dans l’au-delà, mais à tous les hommes de bonne et de mauvaise volonté, car aujourd’hui, plus que par le passé, le monde nous parle en termes de devoir et de responsabilité collectifs. Il n’y aura plus d’arche de Noé pour sauver une poignée d’élus tandis que la grande masse finira noyée et engloutie dans le déluge. Aujourd’hui, l’alerte écologique nous apprend que tous les hommes, sans distinction, subiront le même sort face aux retombées climatiques

Fiction ou réalité, toujours est-il que nous gagnons un peu de temps, nous gagnons un peu d’espace paradisiaque en faisant chaque jour attention au voisin d’en face, à l’inconnu qui sur la route nous demande un renseignement, à tous ces hommes et femmes qui de par le monde meurent de faim, d’injustice et de manque de liberté ; à tous ces martyrs qu’on peut éviter, si on était un peu plus courageux, si notre silence de complicité se brisait soudain devant les portes obscures de la corruption, de la délation, du dénigrement, du tribalisme, du racisme et que sais-je encore…Si par nos pensées et actions, on apprenait plutôt à rejoindre l’autre dans ce qu’il a d’essentiel, son être, que de le distinguer dans ce qu’il a de secondaire. L’être humain, ce qui n’est pas une tautologie, se tient au-delà de toutes les religions, de toutes les politiques, de toutes les races, etc.

La commémoration de l’esclavage-colonisation reste finalement la voix d’Abel qui crie en nous de pardonner à Caïn.
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Radio Assok Medzeng

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MessageSujet: Adzo a di adzo   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyMer 14 Mai - 20:28

Mon frère Minkot Mindong

Je rends hommage ici au tribun et à l'homme passionné que tu es. Cette passion pour ton histoire et ta culture, nous la ressentons dans tes écrits. Et, que dire du maniement de la langue, tout simplement brillant. J'espère que tu es également un érudit en fang comme tu peux l'être en français.

Tu as tout dit mon frère. Nous pouvons pardonner à ceux qui nous ont offensés. Toutefois, nous avons un devoir de mémoire à faire. Devoir par respect des nôtres qui ont périt, devoir pour leurs descendants et devoir pour nous qui en avons été séparés dans les conditions que l'on connait. Mais, devoir surtout pour que cela n’arrive plus jamais. Quand je parle de ceux qui nous ont offensés, je parle de ceux qui sont arrivés bible en main fusil sous le bras. Je parle aussi des innommables qui étaient nos frères et qui ont participé à la traite par appât du gain. Ceux qui n'ont vu dans leurs frères que des animaux qu’ils n'ont pas hésité à pourchasser, à capturer à ligoter et à livrer ! Je n'ose pas penser à la frayeur de ces hommes, ces femmes et ces enfants entassés les uns sur les autres dans des calles de bateaux insalubres et en route vers l’inconnu. Lorsque nous rencontrons nos frères de la grande diaspora noire, le doute subsiste dans leur esprit. Sommes-nous des descendants des traitres qui ont vendu leurs ancêtres, ou tout simplement des cousins éloignés ?

Notre histoire a été écrite par d'autres. Aujourd'hui, nos chercheurs mettent à nu beaucoup de mensonges longtemps véhiculés. Il appartient à chaque Homme noir de transmettre à ses enfants notre vraie histoire collective. J'en parle sans complaisance avec mes enfants. J’ai le bonheur à 40 ans d'avoir un fils de 23 ans qui est universitaire et qui veut savoir qui nous sommes et d'où nous venons. Mes plus jeunes enfants également car ils sont nés au Québec. Les Québécois revendiquent leur indépendance en s'appuyant sur leurs origines, leur culture et leur parcours migratoire. Programme scolaire oblige, on leur parle de l’histoire du Québec. Il m’arrive parfois de faire des bonds lorsque mes enfants me disent que leurs ancêtres étaient des Gaulois (il me semble que nous avons déjà entendu ça quelque part !!!!). Évidement je rectifie le tir. Il m’est déjà arrivé comme parent bénévole d’aller donner des conférences dans des écoles pour parler de mon Afrique. N’appréciant pas particulièrement le regard tantôt méprisant tantôt condescendant des enseignants lorsqu’ils parlent de ce continent dont ils ne savent pas grand-chose à par les images biaisées de certains documentaires et des statistiques qui ne veulent rien dire en soi. C’est la militante en moi qui dans ces cas là empoigne le taureau par les cornes. Je donne des conférences (dans des institutions scolaires et partout ailleurs) pour parler de moi et de nous à ceux qui nous accueillent chez-eux et qui ne nous connaissent pas. Ces conférences ont pour but de faire tomber les préjugés qui naissent de l’ignorance. Toujours en bénévole, j’ai collaboré à la présentation d’une émission de télévision ici dans mon département qui avait pour but de montrer des noirs qui s’illustrent dans la société civile (entrepreneurs, ingénieurs médecins avocats chercheurs dans différents domaines…). Cette émission s’adressait d’abord à nos enfants qui peuvent être victime d’austracisation, de racisme de pauvreté et qui sont à risque de décrocher du système scolaire. En leur donnant des modèles positifs, ils peuvent rêver et le rêve peut être une source d’émulation. En participant à cette émission, je voulais également contribuer à palier au déficit d’images positives du noir dans la société Occidentale. On parle volontiers de nous pour illustrer la délinquance, la colère dans les banlieues, le banditisme, les tueries en Afrique et j’en passe.

Je ne suis pas une adepte de la Négritude et j’ai mes raisons. Je ne suis en aucune façon fière d’être noire. Je suis fière de la femme que je suis, de la mère de l’épouse, de la citoyenne. Je suis fière de mes réalisations car j’ai travaillé fort pour être qui je suis aujourd’hui. Mon lieu de naissance, la couleur de ma peau ne dépendent en aucune façon de moi. Je suis née noire et je l’assume. Si certaines personnes imbues d’elles mêmes ont érigé des théories de la supériorité de la race elles ont tout simplement démontré par ce seul fait leur étroitesse d’esprit, leur manque de confiance en soi et leur méconnaissance de la science et de l’histoire du monde. Il est vrai que ces théories racistes ont banalisé puis légitimé la traite négrière. Nous ne pouvons pas refaire l’histoire mais nous en suivons le cours et pouvons en tirer des leçons.

Aucun autre peuple dans l’histoire contemporaine de l’humanité n’a subi ce que ce que le peuple noir a subi : esclavage pendant des siècles, colonisation, néo colonisation. Quand je vois ou je lis les écrits de ceux qui rient de l’Afrique d’aujourd’hui, de sa déstructuration, de la fuite de ses cerveaux, de la guerre, du manque d’alternance en politique et j’en passe, j’ai des goûts de meurtre !

Akiba
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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyJeu 15 Mai - 19:19

Oyenga une fois pour ma sœur : hou!
Oyenga deux fois pour elle : hou hou !
Oyenga trois fois pour son témoignage : hou hou hou !
Oyenga a minkut pour son courage : hou hou hou hou hou hou hou ou ou ou ou ou ……. !

Ma sœur Radio …,

Je ne pense pas exagérer en disant que c’est à toi que reviennent l’olugu et l’oyenga pour ce beau témoignage vivant que tu nous offres. Vois tu, entre les discours sur ce qui doit être et la réalité de ce qui est effectivement, il y a toujours un pont. Certains parlent alors d’une doxa, discours, en opposition de phase avec une paradoxa, réalité contradictoire. Raison pour laquelle, un témoignage de vie vaut toujours mieux que mille discours ; c’est le signe que quelque part, le rêve et la réalité peuvent faire corps, que surtout les idées conceptualisées de nos beaux discours peuvent réellement s’incarner et prendre corps dans notre vécu. Et dans ton cas, on voit bien qu’une bonne théorie peut engendrer également une bonne praxis. C’est bien parce que tu sais qui tu es et ce que tu veux, que tu peux parler de toi et faire part aux autres de tes raisons de croire, de vivre et de combattre.

Mon expérience est tout á fait autre. Ayant quitté très tôt le cocon familial pour vivre dans un milieu religieux, j’ai dû avec le temps souffler le froid et le chaud de ce choix. C’était une déchirure avec la sève culturelle de mon existence, c’était surtout aussi un abandon des valeurs qui m’étaient jadis chères : langue, coutumes, etc. De sorte qu’á l’âge où l’enfant veut comprendre le monde et revendique sa place dans la société, à l’âge où notre liberté est comme boostée de son sommeil comatique, j’ai ressenti le malaise d’être.

J’étais en quête d’un nom, d’un visage, d’une identité. Mon moi à moi semblait somnoler.

Mon village était un « No Man’s Land » où il ne faisait pas bon du tout de s’y aventurier. Non pas parce qu’on voyait le mal (sorcellerie) partout, mais parce qu’il fallait surtout se garder de ne pas le voir du tout. Et ma langue, le creuset de toutes mes valeurs, la courroie de transmission par laquelle je m’initiais à la vie, rompue elle aussi. J’étais là au monde, mais absent en moi-même. Je me cherchais sans me trouver.

Pourtant un jour, en lisant l’histoire du peuple hébreux, j’ai comme Archimède prenant son bain, trouvé la clé de mon mystère.

En exil à Babylone, le peuple hébreux se lamente auprès de Jahvé, afin qu’Il le ramène en terre natale : « Comment pouvons-nous chanter des louanges Seigneur dans une langue et terre étrangère.. » et le psalmiste de conclure : « que ma langue s’attache à mon palais si je t’oublie Jérusalem ». En d’autres termes, que je périsse du reniement à ma terre natale.

Voilà mon point de départ et probablement celui d’arrivée aussi.

C’est en se comparant, dit un proverbe, qu’on se console. Mon but n’est point la recherche de la consolation, mais de la trace de mon humanité dans les sentiers historiques parcourus par d’autres. Qu’est-ce qui pouvait justifier qu’après un siècle de déportation à Babylone, Israël en soit encore à revendiquer sa langue et sa terre natale ? Qu’est-ce qui fonde ce peuple, comme peuple, différent des autres ? Est-il possible d’échapper à une exportation (colonisation millénaire) sans se remettre en cause, sans renoncer à être soi pour devenir ce

que l’envahisseur veut de nous ? Est-il possible de survivre à l’occupation et domination à travers sa culture, de vivre culturellement en hibernation, le temps des vaches maigres ?


Comparaison n’est pas raison, dit-on souvent, mais je pense qu’en relisant pour se l’approprier l’histoire du peuple hébreu, qui est aujourd’hui considérée comme l’histoire de l’humanité et donc de chaque homme, il y a lieu de trouver des utopies de sortie de crise pour nous africains. J’entends pas utopie ici, des vecteurs de fonctionnement qui restent idéelles une fois qu’on les analyse et les dissocie de leur contexte propre, mais qui devraient s’incarner dans notre vécu quotidien.

La première utopie pour moi est la Mémoire. L’histoire du peuple hébreu est de loin différente de la nôtre, mais pas si étrangère. Du récit de la genèse à l’évangile du dernier apôtre, il n’est pas de chapitre dans la Bible qui ne parle de la rencontre entre le peuple noir et le peuple élu. Et même de l’union des deux peuples.

- C’est l’histoire de la Reine de Saba qui, un beau matin, quitta l’Afrique, pour sceller avec le grand Roi Salomon, le plus sage que l’histoire n’ait connu, une histoire éternelle et qui se chante encore de générations en générations.

- C’est aussi l’exemple de Moise-pour ne citer que les cas les plus saillants- qui divorce de la fille de Jethro, pour épouser une négresse, élevant ainsi au panthéon de l’histoire des hommes, en même temps que des dieux, l’union des deux peuples désormais coresponsables de la mission divine. Le père jésuite camerounais, Engelbert Mveng, qui avait commencé à démontrer dans ses recherches l’africanité de Moise, est mort de manière mystérieuse. Preuve que rien n’est définitivement construit, que rien n’a été totalement dit. Tout est à re-construire. Il ya encore des vérités à dire ! Les cris de tous ces martyrs de la vérité ne réveillent peut-être personne aujourd’hui, mais il vient bientôt le temps où le silence des voix étouffées de nos frères africains empêchera un jour de dormir ceux qui s’en sont détournés ou moqués.

On peut remonter le cours de l’histoire et tirer par milliers des exemples qui viennent étayer la place importante, de même que la coresponsabilité que le peuple noir a partagé dans l’optique de la réalisation des dessein de Dieu. (De même et par ricochet, le rôle prépondérant de la femme noire africaine dans l’histoire de son peuple).

Aussi étrange que cela puisse paraître, le destin des deux peuples semble se rejoindre dans leur élection à la souffrance, au martyr et à l’holocauste.

Avant même la traite négrière et la colonisation, Israël se présente comme le peuple de l’humiliation, de la souffrance. Son élection comme peuple choisi de Dieu crée automatiquement chez les autres peuples un ressentiment viscéral qui n’aura d’égale que toutes les misères que ce peuple aura et continue à souffrir dans l’histoire- je ne fais point l’apologie d’Israël, loin de moi cette idée. Je veux simplement rechercher dans son histoire des éléments positifs pour ma propre histoire. Je vous fait d’ailleurs grâce de toutes ces misères et souffrances qui ont atteint leur paroxysme avec Hitler.

Mais, où je voudrais bien en venir, l’idée qui me presse d’accoucher, est bien celle de se rendre compte que depuis des millénaires, Israël n’existe comme peuple que parce qu’il est persécuté. Ce qui lui donne l’impression d’être le peuple élu. Et partout où il a été en déportation ou en exil, il a vécu avec cette idée inoubliable de ses origines. Une idée qui plonge ses racines dans la Mémoire que ce peuple s’est forgée dans le temps et l’histoire. Une Mémoire qui est relayée de génération en génération. C’est la Mémoire d’Israël qui le fonde comme peuple du passé, vivant dans le présent et en route vers le futur. C’est bien aussi cette Mémoire qui établit un lien invisible entre un juif né à Jérusalem et un juif de la diaspora. Et sans se voir, ni se connaître, les berce du même rêve du grand peuple hébreu et de sa mission terrestre.

Certes, Israël est un pays, un peuple, tandis que l’Afrique est un continent, une pluralité de peuples. Comment comparer ?
Mon but n’est justement pas de faire cette comparaison stupide, mais simplement, de rappeler que si nous africains, voulons aujourd’hui poser notre empreinte de manière indélébile dans l’histoire actuelle du monde, il nous faut d’abord pouvoir scruter dans le passé, les traces fécondes des pirogues de nos ancêtres dans les rivières et cours d’eau. Il nous faut chercher la marque de leurs pas créatifs dans les sillons sinueux de nos forêts, reconnaître dans le clair de lune l’écho sapiential de leur voix. Bref, si nous voulons nous constituer comme un peuple, il nous faut reconstruire notre histoire.

Tu semblais dire, ma sœur, que l’on ne refait pas l’histoire. Tout comme on ne peut se baigner deux fois avec les mêmes eaux d’un même cours d’eau. Ce que je partage avec toi. Mais, on peut, comme le pense Oscar Wilde, la réécrire avec des élans nouveaux. Et comme l’oiseau de Minerve qui ne prend son envol qu’à la tombée de la nuit, c’est bien au crépuscule de l’histoire ancestrale que nous pouvons et devons greffer la nôtre.

S’il nous arrivait d’agir contrairement à nos parents, eh bien, sachons que nous agissons peut-être conformément à nos grands-parents qui eux, agissaient différemment de nos parents ou conformément aux leurs. L’histoire est en soi répétitive.

Il nous revient donc d’inaugurer déjà, à travers nos enfants d’aujourd’hui, le commencement de l’histoire à venir et dont la trace ne devrait plus se perdre, ni le fil se couper. C’est en inculquant dans leur esprit, ces petites choses qui sont nôtres, que finalement nous les auront gardé de la perte des valeurs du temps qui passe, et qui laisse des peuples entiers ignorants d’eux-mêmes et prisonniers des autres pour exister. L’histoire « Roots » de Alex Aley est bien la preuve vivante que la Mémoire fonde et créé tout peuple de nouveau. Bien plus, elle le dynamise de l’intérieur. Kunta Kinte, le héros du roman, a su dès les premiers instants de sa captivité, inscrite dans l’esprit de sa fille Kisy, la graine du souvenir qui ne meurt pas. Souvenir des rivières d’où l’on vient, des noms et chants d’oiseau, souvenir même de nos habitudes et croyances jadis pratiquées. C’est bien ce fleuve du souvenir- bien des siècles après- qui continuera à couler dans les veines du jeune Alex Aley et l’obligera, comme en un appel du destin, à retrouver en Afrique, le village natal de siens. Réconciliant ainsi dans les pleurs et les larmes, des peuples que l’histoire avait soudainement séparés puis de nouveau rassembler.

Tous les fils noirs de la diaspora n’ont pas l’oncle Tom comme ancêtre, et sa case comme terre natale.

Faut-il alors toujours penser que le changement soit en lui-même, toujours positif. Que non ! On peut tout autant changer en régressant. Et c’est là le comble des cultures actuelles qui vouent tout au changement.

Changer pour changer, mais pourquoi ? Et pour aller où ?
C’est en prenant conscience de mes manques et surtout de la chance que je n’ai pas eu de grandir in-culturé, que je me suis mis à la recherche de mon histoire. Et au jour d’aujourd’hui, après bien de déboires, je peux enfin dire qui je suis. Je peux, sans hésitation, revendiquer mes origines.

Non pas noir, parce que c’est le soleil qui m’a brûlé. Mais Noir, parce que c’est ma nature, mon être, mon essence.

Le noir n’est pas absence du blanc. Le noir n’est pas un manque, une privation, comme la nuit serait absence du jour et le mal, absence du bien. Que non !

Le Noir est noir, comme le Blanc est blanc et le Jaune jaune. Tout simplement !

Akié ma sœur, trop parler donne soif ! Mene man Fong. A bog ma yene fongane est arrivée !

Bibotan!
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Essonne de Mvome-Zoq

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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyJeu 15 Mai - 20:39

Ouf!... Comme disent les anlishes: And so, what?...

Quand on a fini de se lamenter sur le passé peu glorieux de nos ancêtres, qu'est-ce qui se passe ensuite?...

Je suis désolé de vous paraitre un peu "casse feeling"comme on dit chez nous au Gabon, mais je ne cautionne pas tellement l'Afropessimisme. Je veux entendre par là les gens qui ne sont rien d'autre que de pitoyables pleurnichards qui passent le plus clair de leur temps à se gargariser de tout le mal que le monde entier nous a fait... Et gnagnagni et gnagnagna... Ceux là ne sont pas d'ailleurs pas bien différents d'une autre catégorie de pleurnichards qui, eux font dans l'auto flagellation. Ils sont sans cesse en train de verser des larmes de crocodiles sur les atrocités dont leurs ancêtres se sont rendus coupables vis à vis des Africains.

Personne, dans ces deux catégories, ne fera avancer la cause de Bone b'Afirikara.

La question qu'il faut que nous-nous posions aujourd'hui, c'est : "comment pouvons nous sortir de tout ça?" Je suis de ceux qui pensent qu'il faut déplacer ce débat et le remettre dans un sens qui soit dynamique. Plutôt que de commémorer les insuccès de nos peuples en ressassant le passé, nous devons faire en sorte d'entrer la marche du monde en nous appropriant les mécanismes sur la base desquels fonctionne le monde aujourd'hui, afin d'atteindre une position acceptable d'épanouissement. Quelque part, nous sommes tributaires de la perpétuation de toutes nos servitudes. Il est vrai que l'antinégrisme est la forme de racisme la plus usitée et la plus pernicieuse de cette terre. Mais ce n'est pas ce qui nous empêche de faire comme d'autres anciens damnés de la terre comme les asiatiques, les Indiens et toutes les autres nations qui sont dites émergentes aujourd'hui.
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Minkot Mindong

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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyVen 16 Mai - 19:40

Mon cher frère,

je pense que tu as bien fait de montrer ton point de vue qui, comme tu le dis, va chercher directement dans le pragmatisme. Mais, vois-tu, il y'a pas longtemps que je tenais un discours pareil. Il y'a pas longtemps que je disais"esclavage-colonisation, et puis quoi encore?", que nous avions besoin d'entendre quelque chose de nouveau, de sortir de ce cadre. jette un coup d'oeil dans la littérature africaine des débuts du 20e siècles: tout ou presque te parle de cette rencontre avec l'Occident et de tout ce qu'on sait.
Et parlant du pragmatisme, il y'a eu le courant anglo-saxon africain avec en tête le Prix Nobel de littérature nigerian Wole Soyinka qui a vertement critiqué pour se moquer, la négritude. Ils ont alors proposé leur courant de pensée à travers la symbolique du Tigre qui venait s'opposer au nègre dormant oublié et oublieux de sauter, d'agir.

"Le tigre ne proclame pas sa tigritude,disaient-ils, il attrappe sa proie et la dévore." Preuve que le temps était venu à l'action. Preuve que le temps des jerémiades éatait passé et qu'il fallait agir, entrer dans la boue de la dure condition humaine et de s'y frayer un chemin, que de passer une vie à regretter, comme le peuple hébreu, les marmittes de viande d'Egypte.

Mais, justement, comme avec les autres peuples, la question primordiale est de savoir sur quoi bâtir. Le développement, comme un édifice, tient en des piliers. Quels sont nos piliers de base?

Le savant africain Cheikh Anta Diop parlait du paradigme négro-africain, et le définissait comme le prisme à travers lequel nous posons notre regard au monde. ceci évidemment découle de nos manières propres de voir, de juger et d'agir; de nos traditions, us et coutumes.

Que se passe t-il alors lorsque l'on utilise le paradigme européen pour donner des réponses à nos problèmes environnementaux africains? Avons nous la même vision de l'homme, du cosmos, de la transcendance?
Penses-tu qu'il faut gommer tout celà maintenant, parce que nous voulons le développement. Et c'est quoi le développement?

Pour prendre un cas banal. la pauvreté partout est définie comme l'absence de moyens- financiers, etc. L'accent est mis sur les ressources. Et l'idéologie européenne basée sur l'affirmation de l'individu au détriment de la communauté est bien à l'origine de toutes les politiques économiques dont l'Afrique est le principal cimetière. On a connu les fameux PAS, l'ajustement structurel avec leurs conditionnalités, on a connu les Politiques dites de Facilité au développement, de la sélectivitè, et maintenant de l'initiative PPTE.

A ton avis, pourquoi tout bouge mais rien ne change, pour parler comme quelqu'un?

Si tu prenais la grande tendance actuelle de la critique des institutions de Bretton Woods, tu veras qu'avec Amartya Sen, le prix Nobel d'économie indien, que le développement doit englober les aspects culturels, politiques, sociales et environnemental propres à chaque peuple. Que le modèle européen proposé par le FMI et la Banque mondiale, parce qu'il ne respecte pas la diversité et cherche à imposer un développement à l'universel, sème plutôt la misère partout.

Presque 35 ans que ces institutions sont en Afrique. A ton avis, qu'estce qui a changé depuis 35 ans?

Tu comprendras qu'il n'ya pas de recette magique de développement et qu'on ne peut comparer les utilités interpersonnelles.

Tu sauras aussi que tous les hommes ne naissent pas égaux, et que l'affirmer, c'est déjà faire preuve d'injustice à l'humanité parcequ'on nie sa diversité.

Si tous les hommes, comme le pense Aristote, aspirent au bonheur, reste que la manière pour y arriver et la nature même du bonheur diffèrent selon les individus, les peuples.

Etre pauvre pour un africain, c'est bien manquer de relation. En Afrique, l'on atteint son plein epanouissement qu'en relation avec sa communauté, sa famille.

Qu'est-ce qui selon toi, justifie qu'un pauvre étudiant comme moi, soit toujours obligé de virer ses petites économies en Afrique, pour que tel cousin aille à l'hôpital, pour que tel neveu frequente, ou que telle tante fasse son petit marché.

Pourquoi ne devrais-je pas aussi penser comme mes amis allemands, à ma petite famille, à mes vacances en Equateur, hawaii, etc..?

Pourquoi, lorsque je prends un bus et que je vois une pauvre vieille femme blanche debout, je me lüve instinctivement et lui dit "maman, veuillez prendre place!"

Penses-tu qu'elle soit véritablement ma mère? Trouveras-tu un blanc pour appeler une vieille négresse "ma mère!"

Tu parlais de nos fréres asiatiques. Je te prendrais seulement le cas des japonais que je maîtrise. Eh bien, sache que si les japonais sont arrivés au faît du développement moderne et occupent le rang qu'on connait, c'est pas seulement parce qu'ils ont su assimiler la technologie européenne. Que non!

C'est à cause de leur culture. Quand tu comprendras que le japonais est un homme de dignité, qui ne peut parler en public n'importe comment, ni faire n'importe quoi, simplement parce qu'il porte en lui l'image de l'empereur, alors tu comprendras la fierté qui aura dynamiser ce peuple à aller toujours de l'avant.

Tu connais la tradition du Samourai, pour savoir qu'il ne meurt jamais d'une main autre que la sienne lorsqu'il a perdu tout combat. par dignité. etc.

Les exemples sont légions. Le malaise pour nous africains aujourd'hui c'est de croire que nos cultures sont ringardes, que l'occident est meilleur. Et vive la mondialisation, etc.

Mais pour aller où?

Mon professeur d'éthique africaine à l'université de Fribourg en Suisse, a publié quelques oeuvres sur l'èthique africaine de la vie. Et je peux te garantir que ces oeuvres sont enseignées dans des universités d'Allemagne et d'Europe.

Le progrès occidental ne donne pas de réponse aux problèmes de société. L'Europe a beaucoup à apprendre de l'Afrique aujourd'hui. ce n'est pas une rigolade, c'est une pure vérité.

Quand tu comprendras aussi que les grandes stars actuelles- les femmes surtout- se mettent des silicones aux fesses et aux seins pour ressembler aux africaines. Quand tu les veras gonfler leurs lèvres, comme les africaines, parce que disent-elles, les lèvres lippues sont plus sensuelles en amour, alors tu comprendras que nos valeurs et maintenant notre facon d'être au monde, les autres se les approprient, en solo!

Sommes nous mêmes conscients de tout celà? ou alors, comme toujours, disons nous: Aka! C'est Dieu même qui nous protège¨!

Bonne soirée mon frère
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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyDim 18 Mai - 15:19

A Minkot Mindong e radio Assok Medzeng, merci de vos édifiantes interventions, il ya tellement à dire bounce
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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyLun 19 Mai - 0:27

@Minkot Mindong, je te rejoins avec ce propos, même si asu dama commémoration ne rime pas avec ressasser, il n’en demeure pas moins vrai na, lorsqu’on nous dit de dépasser "ça", il est difficile de dépasser qq chose qu’on peine encore à regarder les yeux ouverts. Un véritable devoir de mémoire me semble nécessairement passer par une revisite de cette mémoire pour en ressortir plus forts et aller de l’avant.

Citation :
C’est pour cette raison que pour ma part, ce sont toujours deux événements tragiques et douloureux de notre histoire d’africains, car quoiqu’on puisse envisager de positif aujourd’hui, on ne doit en rien oublier ces souffrances, ces humiliations, ces massacres structurés et organisés que nos ancêtres ont subi. Oublier cet aspect, c’est enlever tout le sens aux événements. C’est bien pourquoi l’on dit vulgairement qu’il faut pardonner mais non pas oublier. Ce qui signifie à chaque fois faire mémoire de ce qui s’est réellement passé, et de génération en génération célébrer, comme les juifs la pâque de la sortie d’Egypte, notre pâque de sortie d’enfer. Voilà pourquoi, chaque seconde qui passe, chaque langue qui se délie, chaque apparition du clair de lune doit marquer dans le souvenir des générations présentes et futures, la Mémoire inoubliable des nôtres qui sont partis mais qui ne doivent pas mourir.
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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyLun 19 Mai - 0:35

@Minkot Mindong...

Citation :
Primo, il revient aujourd’hui au négro-africain d’apporter sa partition dans le grand Opéra qu’est devenu le monde, pour une symphonie vitale qui plaise à tous. Dans ce rendez-vous du Donner-recevoir, il doit donner la preuve qu’il est en même de synthétiser dans sa gibecière culturelle, mutatis mutandis, des valeurs qui sous-tendent sa vision du devenir de l’Homme au monde. Ceci ne sera possible que par un véritable retour aux sources, qui loin d’être un slogan de spectacle, est l’expression de tout un programme qui englobe toutes les dimensions du négro-africain : sa langue, ses coutumes, tabous, contes, rites, etc. Son devenir ne sera en progrès que s’il parvient à reconstruire le paradigme négro-africain qui, comme une grille de lecture, lui permettra de poser son empreinte particulière au monde. La même qu’ont marqué dans la pierre du temps les actions de nos ancêtres qui ont su puisé dans leur terroir, des éléments de réponse à leur environnement propre, et non dans la singerie, l’imitation, la copie servile des modèles étrangers.

Tes mots m’amènent à poser une autre question : comment y arriver le plus efficacement possible quand dès lors qu’une action est entreprise dans ce sens, aussi bien nous que le non-Noir y voient de suite "un danger" ?

Citation :
Fiction ou réalité, toujours est-il que nous gagnons un peu de temps, nous gagnons un peu d’espace paradisiaque en faisant chaque jour attention au voisin d’en face, à l’inconnu qui sur la route nous demande un renseignement, à tous ces hommes et femmes qui de par le monde meurent de faim, d’injustice et de manque de liberté ; à tous ces martyrs qu’on peut éviter, si on était un peu plus courageux, si notre silence de complicité se brisait soudain devant les portes obscures de la corruption, de la délation, du dénigrement, du tribalisme, du racisme et que sais-je encore…Si par nos pensées et actions, on apprenait plutôt à rejoindre l’autre dans ce qu’il a d’essentiel, son être, que de le distinguer dans ce qu’il a de secondaire. L’être humain, ce qui n’est pas une tautologie, se tient au-delà de toutes les religions, de toutes les politiques, de toutes les races, etc.

Voilà des mots qui doivent aussi être dits car malheureusement, comme tu l’as souligné, aujourd’hui, pas toujours évident de dire qui est bourreau, qui est victime ou du moins, les victimes se retrouvent à alimenter leur propre misère. Sans tomber dans le piège de l’auto-flagellation, difficile de nier qu’aujourd’hui dans la perpétuation d’une certaine situation, chacun d’entre nous a une part de responsabilité car, dans nos actes même les plus bénins, nous pouvons contribuer à asseoir ce monde biaisé, ou au contraire, à commencer enfin à déchirer le brouillard qui nous entoure.
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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyLun 19 Mai - 0:55

Citation :
Tu as tout dit mon frère. Nous pouvons pardonner à ceux qui nous ont offensés. Toutefois, nous avons un devoir de mémoire à faire. Devoir par respect des nôtres qui ont périt, devoir pour leurs descendants et devoir pour nous qui en avons été séparés dans les conditions que l'on connait. Mais, devoir surtout pour que cela n’arrive plus jamais. Quand je parle de ceux qui nous ont offensés, je parle de ceux qui sont arrivés bible en main fusil sous le bras. Je parle aussi des innommables qui étaient nos frères et qui ont participé à la traite par appât du gain. Ceux qui n'ont vu dans leurs frères que des animaux qu’ils n'ont pas hésité à pourchasser, à capturer à ligoter et à livrer ! Je n'ose pas penser à la frayeur de ces hommes, ces femmes et ces enfants entassés les uns sur les autres dans des calles de bateaux insalubres et en route vers l’inconnu. Lorsque nous rencontrons nos frères de la grande diaspora noire, le doute subsiste dans leur esprit. Sommes-nous des descendants des traitres qui ont vendu leurs ancêtres, ou tout simplement des cousins éloignés ?

Ma sœur Radio Assok Medzeng vu que cet aspect ne peut être évité lorsqu’on évoque ce passé, j’aimerai juste poser une question : face à cette chape de plomb, cette institutionnalisation qui fut fait à ces heures sombres, ceux qu’on désigne souvent rapidement par traites n’ont-ils pas eux-aussi été victimes de ce système qui a tout envahi ? Personnellement, je me place plus dans une posture : commémoration de nos Anciens oui, retour sur qui a fait qui parmi nous, sans doute après. Compte tenu de la sensibilité de ce sujet, j’ai l’impression que vouloir mener de front ces deux aspects, conduit toujours à (nous) brouiller les pistes. Au lieu de réfléchir à la meilleure façon de dire au-delà des siècles à nos pères et mères que nous sommes fiers d’eux malgré tout, on finit irrémédiablement par s’engluer dans le débat "toi tu m’as vendu, non c’est toi !" C’est aussi un peu le cas avec l’esclavage dit arabe. Souvent, on évoque la traite transatlantique, ceux qui veulent que ce sujet ne soit pas abordé en profondeur, vous rétorquent : "oui mais les arabes ont fait si, oui mais les rois nègres ont fait ça…", même si tout cela demeure vrai dans une certaines mesure, pour moi vu la réalité du contexte qui veut que le devoir de méoire des Bivindi est regardé avec une grande Suspect ce sont des faits historiques qui méritent d’être traités chacun en entier, avant de penser à les mélanger et à nouveau brouiller les pistes.

Pour tes initiatives que tu évoques (conférences) que dire à part bravo ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? Oklasky Voilà un exemple qui montre que face à une situation "discriminante", on peut soit rester dans son coin à se lamenter, à traiter l’autre de raciste qui nous méprise, ou alors a ne wa, on se retrousse les manches et on va dans un esprit de "rencontre" dire à l’autre na "attention, ce que tu dis là, e n’est pas vraiment la réalité, ma réalité". Vraiment, bravo, boan bwé be bele mvoâm avec une mère comme toi. Ça me permet de redire que lnombre de gens en général ne se rendent vraiment pas compte du pouvoir qu’ils ont de faire bouger les choses, parce qu’ils croient souvent que ça "bougera" de façon spectaculaire, à un moment X. Or par un geste, une attitude ou un mot, même si c’est une personne, à plus forte raison des enfants, qu’on amène à changer de regard sur quelque chose, c’est déjà ça, faire bouger les choses. C’est vrai que parler fait du bien, mais parler pour parler, se lamenter pour se lamenter et le lendemain reprendre sa vie de tous les jours, ce n'est pas ça qui va mettre fin au statu-quo. Rien qu’avec ta volonté de donner de ton temps pour aller vers ces enfants, combien de jeunes esprits as-tu pu pousser à voir au-delà de ce qu’on leur montre ! ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? 780739 Un autre exemple dans mon entourage, de ces gestes que chacun peut faire. Dans un centre de loisirs (là ou les enfants vont le mercredi jour sans école), ils décident de faire un travail sur l’Afrique… avec la même erreur, ce continent si multiple est vu comme un "pays" geek et ça se ressent sur le travail qui est fait avec les enfants. Cela est supposé se passer dans un village du Zimbabwe dans une région qui à priori a peu subi l’influence musulmane. Résultat, des incohérences comme l’héroïne qui a un nom musulman, la vie racontée qui ressemble fort à s’y méprendre à la vie dans un village du sahel, un peu comme si on disait qu’on parle des Fang d’Ebolowa à des enfants, mais que ce qu’on leur décrit, c’est la vie des pasteurs Bororos du Nord Cameroun !!! La personne dont je parle, loin de se dire qu’après tout bof ! en a discuté avec les animatrices du centre qui semblaient lui dire "et alors, l’Afrique c’est l’Afrique" geek Au bout du compte, comme toi, elle a tenu à rectifier les choses; rencontre avec la directrice puis conférence avec les enfants qui avaient vraiment apprécié.
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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyLun 19 Mai - 1:20

Essonne Mfoulou-Ze a écrit:
Ouf!... Comme disent les anlishes: And so, what?...

Quand on a fini de se lamenter sur le passé peu glorieux de nos ancêtres, qu'est-ce qui se passe ensuite?...

Je suis désolé de vous paraitre un peu "casse feeling"comme on dit chez nous au Gabon, mais je ne cautionne pas tellement l'Afropessimisme. Je veux entendre par là les gens qui ne sont rien d'autre que de pitoyables pleurnichards qui passent le plus clair de leur temps à se gargariser de tout le mal que le monde entier nous a fait... Et gnagnagni et gnagnagna... Ceux là ne sont pas d'ailleurs pas bien différents d'une autre catégorie de pleurnichards qui, eux font dans l'auto flagellation. Ils sont sans cesse en train de verser des larmes de crocodiles sur les atrocités dont leurs ancêtres se sont rendus coupables vis à vis des Africains.

A Essone Mfoulou-Ze, ma yem ki si tu évoques ce thread en particulier ou alors tu parles de façon générale? Pour ma part en lisant les interventions ci-dessus je n'ai vu ni afropessimisme, ni lamentations stériles, au contraire !

Essonne Mfoulou-Ze a écrit:

La question qu'il faut que nous-nous posions aujourd'hui, c'est : "comment pouvons nous sortir de tout ça?" Je suis de ceux qui pensent qu'il faut déplacer ce débat et le remettre dans un sens qui soit dynamique. Plutôt que de commémorer les insuccès de nos peuples en ressassant le passé, nous devons faire en sorte d'entrer la marche du monde en nous appropriant les mécanismes sur la base desquels fonctionne le monde aujourd'hui, afin d'atteindre une position acceptable d'épanouissement. Quelque part, nous sommes tributaires de la perpétuation de toutes nos servitudes. Il est vrai que l'antinégrisme est la forme de racisme la plus usitée et la plus pernicieuse de cette terre. Mais ce n'est pas ce qui nous empêche de faire comme d'autres anciens damnés de la terre comme les asiatiques, les Indiens et toutes les autres nations qui sont dites émergentes aujourd'hui.

Là permets-moi de te dire que je ne suis pas d'accord avec ta vision. Commémorer une partie de son histoire (car l'Histoire des Bivindi bi Mbot ne se résume pas à l'esclavage et colonisation), n'est pas commémorer les insuccès de cette histoire. Je trouve même qu'avoir cette force de revisiter une histoire trouble traduit une honnêteté intellectuelle, le fait d'accepter ce qui fut positif mais aussi négatif, et pouvoir s'en servir pour mieux construire ce qui reste à venir.

Je suis d'accord avec toi qu'on doit comme le reste du monde s'approprier les mécanismes de base comme tu dis, mais cela doit-il nécessairement se faire en copiant à tout point les autres? Ou plutôt, penses-tu qu'aujourd'hui, il nous soit vraiment possible d'atteindre l'objectif que tu dis, en ayant en tête nos envies, ce qui nous convient le mieux, si à côté, nous ne savons plus ou ne voulons pas savoir par où nous sommes passés? Ce qu'on poursuit, c'est pour enfin dire aux autres : "voilà, regardez, je suis enfin comme vous, je vis comme vous", ou alors le but c'est de se faire son chemin en tenant compte de ce qui nous ira le mieux, et pourra être différent de ce qui va à l'autre? En psycho on dit souvent concernant un traumatisé qu'il doit revisiter l'événement déclencheur, pour pouvoir le dépasser, pourquoi dans notre cas, il nous sera loisir de vivre comme si cette partie de notre passé (qui continue d'influencer nos vies aujourd'hui) devait être mise de côté, au risque de passer pour quelqu'un qui ressase?

Je partage ces mots de mon frère Minkot Mindong :

Citation :
Que se passe t-il alors lorsque l'on utilise le paradigme européen pour donner des réponses à nos problèmes environnementaux africains? Avons nous la même vision de l'homme, du cosmos, de la transcendance?
Penses-tu qu'il faut gommer tout celà maintenant, parce que nous voulons le développement. Et c'est quoi le développement
?

Pour les Nations émergentes que tu cites, même si aujourd'hui elles aussi semblent touchés (cf le blanchiment, le fait de débrider les yeux ou la course au consumérisme qui touche toute la planète), tu conviendras avec moi que côté appropriation de leur culture, on ne peut pas tellement les comparer avec l'Afrique noire. Asie, Inde... côté culturel, j'ai fortement le sentiment que ces peuples sont plus solides sur leurs pattes, sur ce qu'ils ont été et sont, que nous. Et si quelque part cela expliquait aussi qu'ils s'en sortent mieux? Je n'ose croire que nous serions moins aptes que les autres, mais je pense de plus en plus que l'un des facteurs de blocage est au niveau mental et culturel. Pour cette raison, je me place vers ceux qui pensent que tout en travaillant sur les plans économiques et autres, nous devrions prendre le temps de nous arrêter sur notre passé (et Culture) pour y puiser cette étincelle qui a priori nous manque. C'est vrai qu'avoir un pouvoir économique joue, mais pourquoi aujourd'hui, même avec des millions, mane Evindi a ne ve mane Evindi? Des incidents omme Oprah (Winfrey) qui se fait refuser l'entrée d'un magasin a Fala, des célébrités noires (qui justement se crouyaient intouchables) qui un jour se retrouvent traités comme What a Face moi ça me fait dire que tu as beau avoir tout l'argent du monde, si au fond tu demeures un chiffon bougeant au gré de vents insufflés par d'autres, dzam zing a siki eté No
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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyLun 19 Mai - 1:33

Akié a Minkot Mindong, wa yem ntil o’kobo Foulassi abui, quel style affraid lol! C'est un plaisr de te lire, ma firi na zen mintilna 'yayi wa tobo mbeng Wink

Citation :
Tout est à re-construire. Il ya encore des vérités à dire ! Les cris de tous ces martyrs de la vérité ne réveillent peut-être personne aujourd’hui, mais il vient bientôt le temps où le silence des voix étouffées de nos frères africains empêchera un jour de dormir ceux qui s’en sont détournés ou moqués.

Etant de ceux qui pensent que si l’autre a des choses positives, on peut les lui emprunter pour les adapter à son contexte, je ne peux qu’adhérer à ta théorie sur ce que nous, Bivindi, bi ne dzam noang chez nos frères juifs :

Citation :
Mon but n’est justement pas de faire cette comparaison stupide, mais simplement, de rappeler que si nous africains, voulons aujourd’hui poser notre empreinte de manière indélébile dans l’histoire actuelle du monde, il nous faut d’abord pouvoir scruter dans le passé, les traces fécondes des pirogues de nos ancêtres dans les rivières et cours d’eau. Il nous faut chercher la marque de leurs pas créatifs dans les sillons sinueux de nos forêts, reconnaître dans le clair de lune l’écho sapiential de leur voix. Bref, si nous voulons nous constituer comme un peuple, il nous faut reconstruire notre histoire.

Bref, comment se construire si on renie ou tue symboliquement Betara et Benana, grande question confused
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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyMar 20 Mai - 3:07

Mon frère Minko Mi Ndong, mes soeurs Minsili Mi Ngone Ewodo et Radio Assok Mendzan,

Je vous interpelle individuellement parce que je salue la perspicacité de vos interventions. Il y a une seule chose que je souhaite dire: je ne comprends pas à quel niveau nos points de vues divergent. Ce que vous dites tous est aussi ce que, d'une autre manière, j'ai dit. La culture que mon grand père m'a inculquée (puisque de ce côté c'est surtout lui qui a été mon instructeur) m'interdit de regarder ou les valeurs de mes ancêtres ou leur histoire et cracher dessus. C'est bien parce que nous n'avons plus grand chose de nos valeurs ancestrales que nous nous trouvons dans la situation que tout le monde connait aujourd'hui. Je ne sais pas où il vous a semblé que j'avais si peu de considération pour nos valeurs, moi qui, jusque -là ai toujours axé mes interventions sur la nécessité d'en avoir la maîtrise. Pourtant, quand je vous lis, je me rend compte tout simplement, à peu de choses près, nous défendons exactement les mêmes idées. Les Africains ont besoin de "revenir à la maison", de se ré imprégner de valeurs qui leurs sont propres, afin d'en repartir l'esprit plein de choses profondes à faire valoir. Cependant, il faut savoir comment nous devons procéder. Devenons nous nous arrêter sur notre passé en recherchant avec grand acharnement la meilleure façon de démontrer que nous avons été victimes d'un complot mondial et que nous en souffrons toujours aujourd"hui ? Ou faut-il qu'à un moment, nou "sortion d'Egypte", pour reprendre un exemple qui semble cher à mon frère Minko Mi Ndong? Car il faut saisir la nuance qu'il y a dans ces deux faits. Le premier fait dans la lamentation contemplative d'un passé que personne ne peut plus changer. Et l'autre, "Sortir d'Egypte" que je préfère de très loin, entame une action de libération.

Mais d'abord, faisons le point sur une chose, mon avis sur l'histoire d'Israël tout tranché. Je pense en effet que le vrai problème de cette nation aujourd'hui a été créé en 1944 quand les anciens génocidaires de ce peuple, pour dérober aux yeux du monde la cruauté de leurs actes sur Israël, ont tout simplement déplacé le problème Israélien de l'Europe au proche orient. Et tant que Arabes et Israéliens continueront à s'étriper autour d'un lopin de terre aride qui, à croire la description qui en est faite dans la Bible, n'a rien de la "Terre Promise" (Pays ou coule le lait et le miel), le monde oublie que les Allemand, avec la complicité de leurs "collabos" ont trucidé les Juifs. Vous voyez bien comment le problème Israélien est devenu Arabe, pourtant, il y a seulement encore une soixantaine d'années, ces deux peuples étaient encore frères parce filles et fils d'Abraham! Un jour peut être, Arabes et Israéliens le comprendront...

La différence avec le problème de nous autres noirs c'est que, de toutes les racismes que l'homme a inventé sur cette terre, l'antinégrisme est la forme la mieux partagée au monde. Tous les autres peuples de la terre l'ont pratiqué ou le pratiquent encore. Les formes en sont devenues plus subtiles, plus insidieuses, plus raffinées; mais aussi plus efficaces. Les Juifs dont mon frère parle si bien l'ont pratiqué dans les Amériques avec les autres. Et peut être même en sont ils à l'origine, puisque la stupide interprétation de l'histoire de NOE et de ses trois fils a toujours servi de prétexte à tous les fantasmes de supériorité du Blanc sur le Noir. Ils sont aujourd'hui silencieux avec les Européens sur le fait que les Noirs étaient avec eux dans les chambres à gaz d'Hitler. Et là où on aurait pu s'attendre, après la fameuse opération "Moïse" d'Éthiopie, à ce qu'ils soient meilleurs que les autres, ils ont montré que leurs nombreuses souffrances ne les a pas vraiment enseigné sur les conséquences fâcheuses de la pureté ethnique: les Juifs Noirs d'Éthiopie restent des sous-hommes en Israël aux côtés de leurs frères de sang! Il figurent toujours parmi les plus malheureux de leur communauté!

Nous autres Noirs, devons savoir que personne dans le monde ne lèvera son petit doigt pour nous plaindre. Même les Juifs (par exemple) que l'occident semble défendre aujourd'hui, ne bénéficient de cet appui que parce que ça leur permet de se donner bonne conscience pour torpiller le monde Arabe de toute part. À chaque époque il faut à l'homme blanc une victime expiatoire. Et encore que le dire de cette façon fait un terrible amalgame avec des tas de gens qui n'ont rien à voir dans toutes ces histoires. Mais si nous devons toujours être ceux là qui pleurnichent sur les coups que nous avons reçu de l'histoire, il va de soit qu'il suffira que les autres soient sadiques (et ils le sont), pour qu'ils prennent plaisir à nous rouer de coups.

Nous devons donc "sortir d'Égypte". Et pour moi cela veut dire nous débarrasser du joug qui enserre nos cous, à commencer par tout ce qui nous empêche d'envisager l'avenir. J'ai parlé quelque part de retracer une "ligne de départ"; et là je crois que nous nous rejoignons. Cette ligne de départ pour moi se situe là où nous nous réconcilions avec les valeurs qui nous sont propres et qu'à partir de celles-ci, nous nous donnions les moyens d'un "exode" vers notre autodétermination. C'est la démarche que toutes les nations émergentes ont emprunté. Il ne faut pas oublier que l'Afrique n'a pas été seule victime des abus de l'occident. Mais les autres se sont accrochés à leurs valeurs et c'est ce qui leur a permis petit à petit à revenir à la vie. L'erreur que nous commettons c'est d'ériger le degré d'occidentalisation en critère d'évolution. Les progrès scientifiques et technologiques aujourd'hui sont universels et sont la conjugaison des apports de la diversité. Aucun peuple ne peut plus les revendiquer aujourd'hui comme son fait individuel. Donc nous ne pouvons pas continuer à croire que pour progresser dans notre quête existentielle, il faut nécessairement s'occidentaliser. Les mathématiques sont une invention arabe. Pourtant l'Égypte les pratiquaient avant l'invasion arabe. Cette Egypte dont le Professeur Anta Diop a démontré qu'elle était une civilisation négro africaine et à l'école de laquelle ont été les plus grands noms de la Grèce antique, berceau de la civilisation occidentale. Si j'ai dit plus haut que l'antinégrisme est la forme de racisme la mieux partagée au monde, c'est parce qu'en plus de tous les autres peuples de la terre, les Noirs eux-mêmes le pratiquent. C'est le cas chaque fois qu'il se passe un jour sans que nous ne fassions rien pour sortir de cet état contemplatif qui nous maintient en servitude. C'est le cas chaque fois que nous pensons à nous souvenir sans plus.

Si nous prenons l'exemple de notre sortie d'Égypte à nous après l'invasion arabe. Nous nous rendons compte que nous avons déjà franchi le pas de la rupture une fois, nous pouvons encore le faire. Mon frère Minko Mi Ndong parle d'utopie. Nous en avons un bon exemple lorsque Oyono Ada, devant l'adversité à laquelle était confronté la procession Fang dans le désert "a Ntumà été", ce sage a eu la judicieuse idée de créer le Mvett, afin de redonner du courage à ceux qui avaient en charge la sécurité de la communauté. Contrairement à l'exemple Juif de la commémoration de la Pâque, Oyono Ada a choisi de projeter dans la conscience des Fang des images héroïques d'un peuple d'immortels qui a déterminé la façon dont les Fang ont vécu par la suite jusqu'à la rencontre avec l'occident.

Ceci m'amène à dire que nous devons, certes, nous tourner vers notre passé. Mais cela ne doit pas être pour nous lamenter. Le raisonnement que j'ai tenu tout au long de ce propos a démontré que personne ne fera cas de nous tant que nous nous lamentons. Nous devons arriver à l'étape d'après pour que les choses commencent à se remuer réellement. Tu appelle cela du pragmatisme. Mais moi je n'y vois qu'évidence mathématique, souci de la méthode et déroulement logique d'un processus.

Quand je te lis pourtant, mon frère Minko Mi Ndong, je ne vois pas où nos points de vues divergent. À part, bien entendu (et là c'est une anecdote), quand tu fais allusion au peuple Israélien. Les Africains ont déjà commis cette erreurquand a été proposé à la tribune de l'ONU le fait de déclarer la traite des noirs crime contre l'humanité; et par là étudier la question du dédommagement des noirs. Les choses se sont compliqués parce qu'un esprit malin a voulu que le problème Noir soit arrimé aux problèmes Israélien et Palestiniens. Voilà comment tout est parti en vrille et la montagne a accouché d'une souris.

Je serai très ravi d'échanger sur certaine questions avec toi mon frère Minko. Comme par exemple ce livre de ton professeur sur l'éthique africaine dont il faut que tu nous donnes les références. Et puis je vois que nous avons en commun l'étude biblique (même si moi je suis parti en courant et je ne le regrette pas).

Passe une bonne soirée mon frère. Passez une bonne soirée mes soeurs.
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Minkot Mindong

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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyMar 20 Mai - 14:38

Aie, mon frère Essonne Mfoulou-Ze, tu es vraiment un sage africain.

Tout en partageant nos opinions et points de vue, tu as quand-même attendu un petit bout avant de racler la gorge pour clarifier tes propos.

Tiens, prends d'abord un morceau de kola que je t'offre.

C'est la reconnaissance du droit d'aînesse et de tout ce qui va avec...tradition oblige!

Mais là, je t'accuse un peu d'avoir tué le débat, car si nous sommes à présent tous d'accord, on se dit alors que la palabre est finie.


Et que surtout, Minsili Mi Ngoan qui a fait réunir ce beau monde depuis deux semaines déjà, sans manger ni boire, doit dire un mot aux aînés réunis.

Voilà ma dernière Kola que j'ai partagée avec mon frère Mfoulou-Ze, que faire maintenant?

Lors de mon intervention, j'avais même mentionné que pour avoir trop parlé, j'ai eu soif et avoir trop écouté, j'ai eu faim. Mes paroles ont retenti dans le vide, comme les battements du tam-tam d'un fou.

Mon frère Mfoulou-Ze, ma soeur Radio ..., vous qui êtes présents ici, dites moi si je suis fou?

En tout cas, je vais d'abord m'occuper de mon frère Mfoulou-Ze avant de revenir à vous.

Mon frère, pour donner suite à ta demande.
Je te conseille les écrits suivants de mon professeur Benézet Bujo:

- titre original paru en allemand: Wider den Universalansuspruch westlicher Moral. Grundlagen afrikanischer Ethik, Freiburg-Basel-wien 2000

Il est disponible en anglais sous le titre.

Foundation of an African Ethic. Beyond the Universal Claims of Western Morality, New York 2001 et aussi disponible aux éditions Paulines Publications Africa, Nairobi, 2003


- Tu peux également consulter: The Ethical Dimension of Community. Nairobi 1998

- et aussi: Morale africaine et Foi chrétienne, Kinshasa, 1976.

Les trois oeuvres sont du même auteur. evidemment, tu peux taper sur Google "Benezet BUjo" et avoir plus d'infos sur lui.

Bonne journée à tous!
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Essonne de Mvome-Zoq

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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyMar 20 Mai - 18:40

Mon frère Minko Mi Ndong, le débat ne peut pas mourir dans l'oeuf, il ne fait que commencer. Je n'ai fait que proposer une orientation pour celui-ci. Tu as dû remarquer que Abah mu, nous avons des tout jeunes qui ont besoin du peu de connaissances que nous pouvons leur transmettre en évoquant tous ces aspects de nos traditions dont ils ont faim et soif. Il serait très bien venu de débattre, même en défendant les mêmes idées, de toutes ces choses là. Il y aura toujours les connaissances des uns qui complèteront celles des autres. Un de nos grands besoins ici est aussi l'harmonisation de nos connaissances individuelles à travers une évocation comparative ou même contradictoire qui aura le mérite de nous mettre d'accord sur le tissus culturel que nous nous proposons de restaurer. J'encourage d'ailleurs tous ceux qui visitent ce site de s'efforcer, quand ils le peuvent, d'apporter la contradiction. C'est à la confrontation de nos arguments que nous pourrons ressortir les point de jointure. Il faut d'ailleurs que nous soyons de plus en plus nombreux à le faire. Plus nous aurons des données qui nous parviennent du grand éventail de notre répartition territoriale, mieux nous pourrons restituer un certain nombre de choses. Toi-même Minko Mi Ndong, tu es dépositaire d'une somme de connaissances qui nous sera absolument utile. Nous avons souvent reproché à certains de nos anciens d'être partis sans avoir pris le soin de transmettre. Alors nous devons adopter la démarche contraire en communiquant sur le peu dont nous disposons et en incitant ceux qui peuvent en faire autant à ne surtout pas hésiter. Il faut savoir tous les savoirs dans ce domaines nous intéressent, même ceux que l'on pourrait croire dérisoires. Nous devons tout collecter avant de passer les données une à une à l'épreuve de l'authentification.

Comme tu as dit que tu avait soif, ne sais-tu pas que chaque Aba é bele atak (anak chez certains). C'est le vivier dans lequel tout le monde se sert. Et il ne manque jamais d'un bon canari plein de bon vin de vin de palme. D'ailleurs, il doit toujours y avoir le régime de banane douce que j'ai apporté hier. Il y aussi des ananas, je crois si Ndi Bidi n'a pas tout fini.
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Minsili mi Ngoan Ewondo

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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyMar 20 Mai - 21:07

@Essone Mfolou-Ze, ane wa dzo, ce n'est as parce que convergence de vues que l'esprit de débat (contradiction) doit disparaître... Smile par exemple, je continue toujours à me demander au vu de ta dernière intervention, où tu vois des lamentations là où on parle de commémoration. En fait, mayi na mayem à partir de quand pour toi on tombe dans la lamentation? Je le dis parce que j'ai l'impression (de façon générale pas particulièrement par rapport à toi), que très vite on confond le simple fait d'évoquer cette période, à lamentations. Je sais très bien qu'il existe une partie d'entre-nous qui correspondent à l'image que tu évoques (ressaser les misères qu'on a subi et après... rien, juste ressaser), mais toi qui vit ici je ne t'apprends rien, que souvent pour couper court à tout désir de s'interroger sur ce passé, on va de suite te taxer de nostalgique qui se lamente. confused Alors, c'est quoi la ligne de démarcation? presonnellement, ma yen ki ekan me ne dzam dzeng na manying en fonction de mes reférences culturelles (+ apports extérieurs), mais sans au préalable avoir entamé une reflexion ou mis des mots sur ce qui constituerait ses reférences bref un peu notre histoire quoi.
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Minsili mi Ngoan Ewondo

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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyMar 20 Mai - 21:31

Minkot Mindong a écrit:
Et que surtout, Minsili Mi Ngoan qui a fait réunir ce beau monde depuis deux semaines déjà, sans manger ni boire, doit dire un mot aux aînés réunis.

What a Face je t'autorise à prendre mon tour de parole à Minkot-Mindong. Mayi bare dzo dzé après vos mots? En tout cas, c'est long mais ô combien instructif ! J'espère vraiment que ceux/celles qui nous lisent, si leur point de vue est différent, viendront tout de même l'exposer car c'est aussi ça, la contradiction (constructive) comme vous l'avez souligné, qui enrichit tout le monde.
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Essonne de Mvome-Zoq

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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyMar 20 Mai - 22:19

Minsili Mi Ngoane Ewondo, tu parles de ligne de démarquation entre la commémoration et la lamentation. D'abord, il faut savoir que, dans le principe, je ne suis pas contre la commémoration. Il va de soi que nous ne pouvons pas franchement envisager l'avenir si nous n'avons aucune base qui fait référence à notre passé. Ce qui me tourmente dans la référence au passé, c'est la voie selon laquelle cela est fait jusque là. J'étais à peine sorti du lycée quand j'ai introduit à la présidence de la république gabonaise via le conseiller culturel Pierre Akendengue, un projet de revalorisation des cultures gabonaises. À la différence de la Fête des Cultures qui est célébrée aujourd'hui au Gabon, le projet que j'avais baptisé "Salon des Arts et Cultures du Gabon" comportait un volet "collecte" qui devait dresser le répertoire de toutes ces données culturelles que nous sommes en train de perdre. Mon problème avec les commémorations, c'est qu'au du compte, on a dansé, on chanté, on a mangé et on a bien bu... Mais nous n'avons rien préservé pour la postérité. À la représentation folklorique j'oppose l'investigation. À la simple mémoire, j'oppose la restitution; À la beuverie collective et à liesse populaire, j'oppose la prise de conscience que nous sommes les survivants d'un monde qu'on a voulu éradiquer; et que nous sommes de ce fait investis de la mission de faire survivre et de faire prospérer la nation qui est la nôtre et ses acquis. Mais je conviens avec toi que la commémoration est déjà une manière de s'intéresser aux choses. Cependant, nous ne devons pas manquer de faire le paés suivant.
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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyMer 21 Mai - 20:07

Essono Mfoulou-Ze:

"Cependant, nous ne devons pas manquer de faire le pas suivant."

Mon frère Mfoulou-Ze, je pense justement que nos accordons nos violons sur le fait qu'il faut "faire la pas suivant", mais comment faire ce pas, là naissent nos divergences, ou du moins...

Parlant de pas, je pense que la politique des "petits pas" (pour emprunter à la chancelliere allemande, Angela Merkel, son leitmotiv de campagne politique) peut nous être profitable.

Elle consiste à ne faire le pas suivant lorsque le précédent est accompli. Ceci revient donc à valoriser chaque étape du parcours comme une étape importante pour la réalisation de notre programme, j'allais dire utopie de sortie de crise.

L'étape de la commémoration, pour parler d'elle, devrait d'abord être appréhendée, non pas en fonction de son rapport avec le futur qui nous intéresse, mais en rapport à elle-même, en tant que fait historique.

Non pas d'abord l'interprétation, mais la con-naissance (cum-noscere, c'est-à-dire la science que l'on a de l'objet, de la réalité).

ce qui revient donc à procéder à une certaine "reconstruction du crime", comme celà est de coutume dans les affaires judiciaires.

Quelle fonction, quel impact, penses-tu, que "la reconstruction du crime" joue dans la procédure judiciaire ou dans l'imaginaire populaire?

Je peux, sans être expert en criminologie, tenter deux esquisses de réponses:
-d'une part, c'est de mettre le coupable face à l'acte qu'il pourrait banaliser. En faisant de nouveau les mêmes gestes, en repétant les mêmes paroles, en reconstruisant "l'athmospère du crime", le coupable s'inflige à lui-même une douleur psychologique qui ne peut avoir d'égale, je dois le supposer, que celle (physique ou psychique) ressentie par sa victime.
Dans la philosophie satrienne, autrui est vu comme celui-là qui s'oppose à ma liberté. Je peux me balader nu sans que cela ne me trouble en aucune manière, mais du moment où je me sens regardé par autrui, j'éprouve immédiatement de la honte, car aux yeux de l'autre, je passerai pour celui-là qui se balade nu.

De même avec le crime. En reconstruisant son délit, le coupable sent bien de la gêne et du remords devant le public en présence. On a vu beaucoup s'effondre en larmes et demander pardon.

-D'autre part, c'est important pour la victime de revivre ce traumatisme, pour revenir sur l'idée dejà évoquée par Minsili mi Ngoan, afin de l'accepter, de l'intégrer comme élément ou fait faisant désormais partie intégrante de sa vie.

Dans le cas d'un viol, par exemple, tant que la fille n'aura pas acceptée de raconter effectivement ce qui s'est passée et d'accepter ce qui lui est arrivée- à elle et pas à une autre- alors il y a de fortes chances à parier qu'elle le traînera en laisse toute sa vie.

Le fait de revivre ces évènements dans leur véracité, de savoir ce qui s'est réellement passé, devrait être thérapeutique pour nous.

Une chose est de dire que nos ancêtres ont souffert, une autre de nommer les types de souffrance dont ils ont été victimes. parfois, de peur de blesser des sensibilités, on gomme les faits ou on les resume dans des termes vagues et imprécis comme "crime contre l'humanité"...

J'ai toujours rêvé faire un pélérinage à l'île de Gora au large du Sénegal, afin de savoir, afin de comprendre, afin de voir. car, je suis convaincu que devant l'évocation de tants de souffrances, au contact de tant de faits têtus qui défiant les âges, marquent encore dans le coeur évanescent du temps qui passe, les marques de coups assassins et lâches subis par nos ancêtres, seul le silence est grand.

Je suis en tout cas convaincu qu'on ressort de là, transfiguré, transformé, changé.

C'est en tout cas, l'émotion que j'ai ressentie et partagée en visitant "le Musée du souvenir" à Jérusalem, et qui vous met face à toutes ces atrocités subies par des hommes, des femmes et des enfants, tout simplement.

C'est une douleur qu'on ressent alors dans le creux de son coeur, c'est soudain une sensation qui vous picotte à l'oeil, car vous ne pouvez vous empêcher d'écraser une larme.

Pourquoi ne songeons-nous pas à construire aussi des musées de souvenir, où dejà nos fils et petits-fils pourront concrètement aller s'abreuver et faire mémoire du souvenir des leurs?

Sommes-nous vraiment sortis de notre passé aujourd'hui, pour oser entreprendre le "pas suivant"?

Je vous pose la question?






Je partage avec Minsili Mi Ngoan, l'idée qu'il faut ma
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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyMer 21 Mai - 23:36

Minkot Mindong a écrit:
Dans le cas d'un viol, par exemple, tant que la fille n'aura pas acceptée de raconter effectivement ce qui s'est passée et d'accepter ce qui lui est arrivée- à elle et pas à une autre- alors il y a de fortes chances à parier qu'elle le traînera en laisse toute sa vie.

Dans le cas d'un viol, par exemple, tant que la fille n'aura pas acceptée de raconter effectivement ce qui s'est passée et d'accepter ce qui lui est arrivée- à elle et pas à une autre- alors il y a de fortes chances à parier qu'elle le traînera en laisse toute sa vie.

Je partage cette image car pour moi, dans commémoration, je vois OLUGU pour ceux qui étaient là avant, pour leur dire à travers les âges que malgré tout, nous Mais j’y vois aussi un aspect thérapeutique évident comme tu dis, car comment espérer vraiment dépasser quelque chose qu’on hésite à nommer ou qu’on feint de ne plus voir. C’est vrai que le risque sera que certains face à la douleur s’arrêtent uniquement à ça ou aux sentiments de rancœur/vengeance ; mais pour moi, la démarche n’est pas de garder de la haine en soi, mais de se servir de ce passé pour mieux se connaître et mieux savoir ce qu’on veut faire de son futur.
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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyMer 21 Mai - 23:48

Essonne Mfoulou-Ze a écrit:
Minsili Mi Ngoane Ewondo, tu parles de ligne de démarquation entre la commémoration et la lamentation. D'abord, il faut savoir que, dans le principe, je ne suis pas contre la commémoration. Il va de soi que nous ne pouvons pas franchement envisager l'avenir si nous n'avons aucune base qui fait référence à notre passé. Ce qui me tourmente dans la référence au passé, c'est la voie selon laquelle cela est fait jusque là. J'étais à peine sorti du lycée quand j'ai introduit à la présidence de la république gabonaise via le conseiller culturel Pierre Akendengue, un projet de revalorisation des cultures gabonaises. À la différence de la Fête des Cultures qui est célébrée aujourd'hui au Gabon, le projet que j'avais baptisé "Salon des Arts et Cultures du Gabon" comportait un volet "collecte" qui devait dresser le répertoire de toutes ces données culturelles que nous sommes en train de perdre. Mon problème avec les commémorations, c'est qu'au du compte, on a dansé, on chanté, on a mangé et on a bien bu... Mais nous n'avons rien préservé pour la postérité. À la représentation folklorique j'oppose l'investigation. À la simple mémoire, j'oppose la restitution; À la beuverie collective et à liesse populaire, j'oppose la prise de conscience que nous sommes les survivants d'un monde qu'on a voulu éradiquer; et que nous sommes de ce fait investis de la mission de faire survivre et de faire prospérer la nation qui est la nôtre et ses acquis. Mais je conviens avec toi que la commémoration est déjà une manière de s'intéresser aux choses. Cependant, nous ne devons pas manquer de faire le paés suivant.

A Essonne Mfoulou-Ze, est-ce parce que certains dans commémoration mettent + en avant l'aspect festif qu'il faut n'y voir que ça? Pour moi il s'agit plus là d'un problème de forme : comment commémorer au mieux, sans tomber justement comme tu dis dans la beuverie et autre. D'ailleurs, cette question ne se pose pas qu'à nous, si on regarde à quel point certaines fêtes occidentales ont été récupérées par la société de consommation. Exemple typique avec des choses comme Thangskiving, le truc des amoureux là (14 février) ou même le Noël chrétien... pour bcp aujourd'hui, on s'arrête + à l'aspect festif, encouragés à cela par les récupérations commerciales. Je me dis que c'est à ceux qui veulent commémorer quelque chose, de se donner les moyens de le faire au mieux. Tu parles d'investigation (en opposition à représentation folklorique), je suis d'accord avec toi. Mais qui empêche l'aspect investigation-restitution de rentrer dans "commémoration"?

A su dama, commemorer serait comme un terme générique où rentrent plusieurs choses : manifestations, conférences, études, recherches... Commémorer ce n'est pas seulement se réunir un jour J, à une heure H et après... on prépare l'échéance prochaine ! C'est même la meilleure façon de laisser la porte ouverte à des esprits malins, qui seraient tentés de récupérer un tel événement. Pour commémorer au mieux, pour moi il faut un travail de fond, de forme et sur le long terme.
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Essonne de Mvome-Zoq

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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyJeu 22 Mai - 3:04

Je vois dans les exemples que vous citez (Minko Mi Ndoong et Minsili Mi Ngoan Ewondo) que ce que la charge argumentaire que vous placez dans la commémoration est que celle-ci agirait comme une sorte de thérapie de groupe. Les uns et les autres seraient ainsi amené à mieux se représenter les souffrances endurées ou les atrocités infligées. Et peut être que de cette sorte, les tortionnaires (les blancs) prendraient enfin conscience du mal qu'ils ont causé; quand les victimes (nous autres) serions enfin soulagées du ou des troubles poste-traumatiques...

Seulement, cette théorie pose deux problèmes; et c'est là un des plus grands arguments qui est opposés à ce qui pensent comme vous: Ces chers Blancs qui sont nos contemporains ont beau descendre des tortionnaires de nos ancêtres, ce ne sont pas eux directement qui sont responsables des souffrances dont nous n'arrivons pas à nous défaire. D'un autre côté, nous avons beau descendre de ces Africains qui ont souffert le martyre, nous ne pourrons jamais nous représenter la véritable souffrance qui a été celle de ces ancêtres dont nous vous voulons à tout prix hériter la douleur.

Nous avons donc là un cas de figure où nos contemporains ne sont pas les bons tortionnaires et nous-même pas les bonnes victimes. Et mon avis est qu'il est faut poser ce problème d'une autre manière: L'histoire a été ce que nous savons tous. Nous l'assumons. Mais nous autres qui vivons en ce jour, nous avons nos aspirations propres qui impliquent que nous jetions les bases de notre devenir. Et puisque nous devons arriver ce devenir à ce que nous sommes de manière intrinsèque, c'est à dire des descendants de ceux-là que lhistoire a fait vivre des moments durs, il nous faut, tout en prenant en compte ce que nous sommes, tracer les voies du futur. C'est pour cela que je parlais d'une "ligne de départ". Nous avons besoin de recoller les morceaux de ce nous reste de notre personne humaine dans sa tri-dimensionalité spirituelle, morale et physique, pour envisager la possibilité de poursuivre une route que nous souhaitons différente de celle du passé.

Cependant, pour y arriver, la commémoration, telle que nous en avons de multiples exemples dans nos pays, nos provinces ou nos départements, est une étape "contemplative" de notre passé qu'il est maintenant temps de dépasser. Sinon, depuis que des commémorations se font ici et là sur cette histoire de nos ancêtres, quelles sont les avancées réelles que nous avons faites? Posons nous peut être la question de savoir ce que nous voulons atteindre comme objectif en commémorant. Et c'est là que je rejoins Minsili Mi Ngoan Ewondo. Si c'est pour nous lamenter sur ce passé qui nous pèse, je crois qu'on a déjà donné. Mais si, plutôt que de "reconstituer le crime", nous devons nous reconstituer nous-mêmes et reconstituer le socle dynamique qui servira d'appui pour notre élan vers le futur, dans ce cas, la commémoration n'est plus simple commémoration. Elle devient un processus de reconstruction. Et ce processus, il faut bien lui définir un tenant, un cheminement et un aboutissant; sinon il n'y a pas processus. Or, ce qui tarde justement à venir depuis le temps que nous commémorons sans plus, c'est un processus qui nous installe de façon résolue sur les rails de la reconstruction.

Comme il se fait tard, je vais d'abord m'arrêter là. Mais sachez que celui qui a dit un jour "Seule l'action compte" ou l'autre qui a dit "Seul le travail paye" ne se sont pas trompés.
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Minsili mi Ngoan Ewondo

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MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyJeu 22 Mai - 23:09

Essonne Mfoulou-Ze a écrit:
Je vois dans les exemples que vous citez (Minko Mi Ndoong et Minsili Mi Ngoan Ewondo) que ce que la charge argumentaire que vous placez dans la commémoration est que celle-ci agirait comme une sorte de thérapie de groupe. Les uns et les autres seraient ainsi amené à mieux se représenter les souffrances endurées ou les atrocités infligées. Et peut être que de cette sorte, les tortionnaires (les blancs) prendraient enfin conscience du mal qu'ils ont causé; quand les victimes (nous autres) serions enfin soulagées du ou des troubles poste-traumatiques....

Akié mon frère, me siki dans ce schéma là What a Face non du tout pcq franchement je m'en fous na mintangan prennent conscience du mal fait ou pas. Ce qui m'interesse a ne bia bivindi.
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Minsili mi Ngoan Ewondo

Minsili mi Ngoan Ewondo


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ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? Empty
MessageSujet: Re: ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets?   ESCLAVAGE/COLONISATION : où en êtes-vs avec ces sujets? EmptyJeu 22 Mai - 23:32

Je suis tout à fait d'accord avec toi ici...

Citation :
Si c'est pour nous lamenter sur ce passé qui nous pèse, je crois qu'on a déjà donné. Mais si, plutôt que de "reconstituer le crime", nous devons nous reconstituer nous-mêmes et reconstituer le socle dynamique qui servira d'appui pour notre élan vers le futur, dans ce cas, la commémoration n'est plus simple commémoration. Elle devient un processus de reconstruction. Et ce processus, il faut bien lui définir un tenant, un cheminement et un aboutissant; sinon il n'y a pas processus. Or, ce qui tarde justement à venir depuis le temps que nous commémorons sans plus, c'est un processus qui nous installe de façon résolue sur les rails de la reconstruction.

Mais j'aimerai bien quelques précisions (exemples concrets) ici, car a Essonne Mfoulou-Ze, à moins d'avoir raté un épisode, des commémorations dans le sens de ce qui se passe ailleurs, dans nos pays, pas trop souvenir de ça ni même écho aujourd'hui confused Pour s'arrêter à la seule Afrique centrale, quels pays ont mis en place des manifs sur le plan national en rapport avec la colonisation ou esclavage? (je ne parle pas de la fête nationale lié aux indépendances). Sans être devin, je serai même tenté de dire que, puisqu'on aime bien copier, ça ne me surprendrai pas si d'ici qq années, minam miane commencent à parler de commémoration de la traite.. le 10 mai pcq c'est la date retenue en France What a Face

Citation :
Cependant, pour y arriver, la commémoration, telle que nous en avons de multiples exemples dans nos pays, nos provinces ou nos départements, est une étape "contemplative" de notre passé qu'il est maintenant temps de dépasser. Sinon, depuis que des commémorations se font ici et là sur cette histoire de nos ancêtres, quelles sont les avancées réelles que nous avons faites? Posons nous peut être la question de savoir ce que nous voulons atteindre comme objectif en commémorant.
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